La guerre d’Algérie terminée, la société française peut se pencher sur ses propres problèmes.
Depuis près de six mois, la CGT-FO tente d’ouvrir des négociations avec les Charbonnages de France sur le statut des mineurs dont le salaire n’a pas été augmenté depuis 1957.
Le 29 janvier, la fédération FO des mineurs lance un appel à la grève générale pour le 1er février afin de débloquer la situation.
FO ne participe donc pas à la réunion du 15 février qui est d’ailleurs un échec. En revanche, la fédération FO des mines est reçue par les Charbonnages de France le 19 février. Elle demande une augmentation des salaires de 11%, la semaine de 40 heures et la quatrième semaine de congés payés. Le patronat ne propose que 5,8% d’augmentation.
FO remonte donc au créneau et le 27 février, elle appelle à la grève générale pour le 1er mars avec pour slogan :"Pas de sous, pas de charbon". Le lendemain, le gouvernement réquisitionne les mineurs de Lorraine... et échoue totalement.
Le jour même, le Bureau confédéral de FO dénonce cette atteinte au droit de grève et « fait savoir qu’il ne fera aucune réponse d’aucune sorte aux invites reçues de la CGT ».
Devant la volonté des mineurs, Pompidou fonde le 13 mars un comité des sages* pour sortir de l’impasse. Le 16 mars, la première rencontre avec les syndicats est jugée décevante par FO. Le 22 mars de grandes manifestations ont lieu dans le Nord, l’Auvergne et les Cévennes. à Lens, les fédérations locales FO-CFTC-CGC-CGT manifestent côte à côte.
Finalement le 25 mars, le comité des sages propose 8% d’augmentation. Les mineurs refusent. Débordé, le gouvernement accepte les 11% le 4 avril.
* Composé de MM. Massé, Bloch-Lainé et Masselin.