La lutte qu’il a menée pendant quarante ans pour les revendications ouvrières ne fut pas vaine puisqu’elle a abouti à de magnifiques résultats.
Il joua un rôle important dans l’éducation syndicale des travailleurs du Livre en formant leur conscience et par son constant désir de perfectionnement il combattait l’ignorance, les faiblesses et les maux.
La lutte qu’il a menée pendant quarante ans pour les revendications ouvrières ne fut pas vaine puisqu’elle a abouti à de magnifiques résultats.
Le syndicalisme pour Keufer n’était pas seulement un principe, mais une arme puissante dont il se servit contre le capitalisme pour changer la condition de vie des travailleurs du Livre.
Il quitte l’Alsace à 19 ans, après l’invasion de 70 et travailla comme typographe dans plusieurs villes. La vie des ouvriers était pénible à l’époque. Il se joignit à ses compagnons qui se révoltaient de leur misère et pour demander un salaire plus équitable.
Son œuvre syndicale débuta après la grève parisienne de 1878, par l’organisation des travailleurs du Livre. L’intelligence et la ténacité avec lesquelles il accomplissait son travail difficile et délicat lui gagnèrent la confiance et l’admiration de ses compagnons.
Le Congrès constitutif de la Fédération du Livre en 1881 le désigna au Comité central. Plus tard, en 1884, il fut nommé secrétaire général de la Fédération dont il devint l’ardent animateur. Son activité consistait dans propagation des principes syndicalistes et dans la création des sections locales.
Au cours de sa vie militante, Keufer connut les critiques injustes et les obstacles qu’il surmonta toujours par son dévouement à la cause de la classe ouvrière.
En 1886, quand il y eut la scission dans la section parisienne de la Fédération du Livre, Keufer employa toute son énergie pour rétablir la situation et si cette Fédération devint une organisation importante, c’est grâce à lui.
Ce grand syndicaliste, dont l’activité était basée sur l’utilité de l’expérience, était aussi un idéaliste qui croyait dans les bienfaits du progrès.
Dans la lutte, la sagesse et la détermination le conduisaient ; hostile aux vagues formules, il s’efforçait de convaincre ses adversaires par des arguments pertinents.
Il joua un rôle important dans l’éducation syndicale des travailleurs du Livre en formant leur conscience et par son constant désir de perfectionnement il combattait l’ignorance, les faiblesses et les maux.
En 1895, Keufer prit part à la constitution de la Confédération Générale du Travail et jusqu’à sa mort il resta attaché à la CGT.
Keufer demeure une belle preuve de courage, d’intelligence et de dévouement au service de la classe ouvrière.
Article de Théodore Beregi paru dans Force Ouvrière n°686, daté du jeudi 30 avril 1959.