Article mis à jour le 23 juillet 2018, 10H14
La vie et le soleil s'en sont allés des ex magasins Dia.....
Carrefour / Plan Bompard / Ex Dia / PSE / Reclassement
Des propositions de reclassement, sans aucune prise en compte des désidérata, des statuts, des qualifications, des niveaux, des CQP de branche, des métiers, des situations familiales, des préconisations impérieuses de la médecine du travail pour certains salariés, dévoyées pour ne recevoir que des refus.
Carrefour pratique le dégagisme de ses ex salariés sans aucun souci pour l'ancienneté ou une quelconque considération.
Carrefour, une fois de plus fait preuve de mépris pour les salariés de Dia, laissés pour compte, qui ont tout connu, tout subi au fil des années, qui doivent aujourd'hui abandonner leur outil de travail, et leurs emplois.
Entre duperie et charlatanisme la déjà triste fin des ex Dia s'assombrit un peu plus !
Une fumisterie à l'échelle du groupe
Entre arnaque et foutage de gueule, les ex salariés Dia victimes de tromperies aux conditions de reprise dénoncent ce qu'ils considèrent n'être qu'une vaste duperie à l'échelle du groupe.
Il y avait déjà quelque temps que les camions de livraison ne s'arrêtaient plus, depuis le 13 juillet c'est la désolation dans les magasins, qui se vont vidés peu à peu.
Les réserves déstockées, les containers remplis jusqu'à la gueule, les camions ont récupéré ce qui pouvait l'être.
Nettoyage, rangements divers, palettisation des reprises, versement des liquidités aux ramasseurs de fonds, restitution des clefs à la hiérarchie de secteur, puis clap de fin pour toutes et tous.
Maintenant, enseignes et lumières éteintes, les rideaux sont tombés. Les équipes se sont séparées, chacun étant rentré chez soi, en attente des propositions de la direction Carrefour pour les reclassements. En attente peut-être de se revoir, de se contacter, d'échanger sur les propositions, le futur.....
Depuis ce lundi (16/07 018) les premiers courriers comprenant les propositions du groupe sont arrivés dans les boites aux lettres des ex salariés Dia.
A l'ouverture des enveloppes c'est la stupeur, puis la colère et l'incompréhension !
Toutes ces années de travail bradées en un seul clic, sans considération.
Le mépris étalé là, en quelques lignes, l'impossible acceptation, l'impossibilité de se brader. Une profonde vexation envahit les salariés, après avoir vécu, et payé au prix fort tous les changements du groupe.
A la lecture des propositions Toutes et Tous, employés, agents de maîtrise, ressentent durement le parfait mépris qu'il leur est renvoyé par la direction du groupe. Colère et indignation sont les sentiments partagés.
De quels maux ont bien pu se rendre coupables les salariés pour être aussi maltraités par leur employeur?
Maintenant tout le monde comprend mieux pourquoi les propositions sont arrivées après la fermeture des magasins, et la dispersion des équipes, surtout en période de vacances.
Carrefour craignait peut-être quelques rétorsions de mauvaise humeur; C'est bien mal connaître ses propres salariés, c'est assez méprisable, et ça en dit long sur la mentalité et l'attitude de la direction du groupe, entre mépris et irrespect.
Monsieur Bompard vos salariés sont des personnes dignes, indignés et en colère, mais dignes, pas comme vous ni votre encadrement. Ils méritaient mieux que ce ce mauvais traitement infligé de manière anonyme.
Quelques questions se posent:
- Quelle anticipation le groupe a t'il mis pour préparer et formuler ses offres, et oser les envoyer en l'état?
- Qui a validé une telle ignominie?
- Qui est réellement le décideur ?
Le plan dit Bompard a été divulgué en janvier dernier, mais a été préparé, évalué, pesé, tout comme les annonces en amont. Le PSE n'est pas tombé un sinistre jour d'hiver par un simple jeu de hasard. Des réunions d'encadrement ont certainement eu lieu à Massy. Puis CCE, CE, Négos ont pris place. Des avis ont été émis. Des observations se sont faites jour.
Comment ce groupe, bardé de juristes, entouré de plusieurs cabinets d'avocats tous plus internationaux les uns que les autres, de DRH de T haut vol, de cadres dirigeants, - (une vraie fourmilière) - de communicants, de conseillers en tous genres et en tous lieux, a t'il pu ne serait-ce qu'un seul instant penser que les offres proposées à ses ex salariés seraient reçues avec interêt et sérénité, sans heurter les sensibilités?
A moins que....
Les salariés de Carrefour proxi ont reçu des offres de reclassement qui n'ont rien à voir avec les statuts, classifications et grilles de qualifications actuels qui sont les leurs, lesquels ont été acquis par de longues années de travail, des heures de formation, de nombreuses mutations, par l'obtention de CQP, des sacrifices, en termes de repos, d'amplitudes, de vacances, de plages horaires difficiles, de conditions et organisations de travail, souvent désastreuses.....
Les salariés de Carrefour proxi ont toujours payé au prix le plus fort les égarements managériaux (politique tarifaire, assortiment....) des directions qui se sont succédées, que ce soit à la tête d'Ed, de Dia, ou de la proxi.
Les salariés de Dia, devenu Carrefour proxi, ont payé le prix du spin-off de 2011, et du rachat de 2014, lesquels ont été réalisés au seul profit de l'actionnariat.
Rien pour le commerce, rien pour les salaires dans ces transactions purement boursières !
Aujourd'hui, le groupe fait place nette. Après avoir dénudé et fermé ses magasins, tenté de les brader à l'encan, il évacue le restant du stock de salariés qui encombre son bas de page, rendant impossible toute possibilité de reclassement interne.
D'autres salariés en attente, devront subir, n'ayant d'autres choix, les affres d'un prolongement sous le joug d'une gestion de leur magasin en location gérance, avec tous les effets induits. C'est la fin de la route.
Au bonneteau des offres emplois, les salariés perdent à tous les coups. La direction Carrefour s'est largement disqualifiée.
Les propositions contestées et dénoncées le sont à plus d'un titre:
Florilège: (listing et exemples non exhaustifs)
Des couples ont reçu des offres séparées en dehors de leur zone géographique, dans des départements différents.
Toutes les propositions reçues à présent sont inférieures aux statuts et qualifications, avec des pertes conséquentes de salaire comprises entre 300 et 650/700 Euros brut mensuels, sans compter la perte des primes magasins des AM;
Par exemple, un agent de maîtrise de niveau 5, 5C ou 6 a très bien pu se voir proposer un poste de niveau 1, ou 2, statut employé. Ceci n'est pas isolé, c'est non seulement fréquent mais relève de la règle quasi absolue des propositions faites aux anciens CDM ou Adjt, voire EC3 ou EP.
Même lorsque le statut, (cela a eu lieu en quelques cas portés à notre attention,) - (pour les seuls CDM) est sensiblement équivalent le salaire brut est inférieur car un volant supplémentaire d'heures contractualisé a été rajouté à la base horaire, ce qui fait baisser le taux horaire initial du salarié, pourtant contractuel.
En clair, le salarié doit travailler plus, pour moins!
Doublons de poste:
Les salariés d'un même magasin ont tous reçu les mêmes propositions, (d'employés à AM), idem pour un magasin du même secteur,
Des salariés résidents dans les Hauts de France (59/62) ont reçu des offres sur Paris, et au delà en IDF, voire aussi dans les Ardennes.
Des propositions avec des delta kilométriques de plus de 30KM sont monnaie courantes.
Autres exemples:
Des salariés, mariés, en couple avec des enfants, ayant demandé la Bretagne ou le Sud se voient proposer le même poste en région parisienne, sinon pour la 2ème proposition, deux seront faites, et elles se situent à plus de 200 km l'une de l'autre !
Une salariée avec une restriction médicale, préconisation impérative de la médecine du travail, connue de la direction, pour un volant non supérieur de 20 km, se retrouve avec une offre comprenant un éloignement de 235 km en poissonnerie, et une autre de 77 km.
Pour résumé, et d'une manière globale les salariés font leur deuil d'une poursuite de leur contrat suite à la fermeture de leurs magasins, et préfèrent s'inscrire dans les mesures d'accompagnement du PSE, ce qui n'est pas facile à admettre, après tant d'années d'exécution loyale et de bonne foi de leur contrat de travail.
La direction Carrefour a théorisé le départ des ex salariés Dia, en minorant les offres de reclassement, les mettant sur un seuil inacceptable.
Les employés qui avaient pu évoluer dans leur métier, par les voies de la qualification, CQP, diplômes, par la formation interne et le mérite, et atteindre au fil du temps les étapes menant à des postes d'agent de maîtrise, d'adjoint, de responsable de magasin se voient d'un seul coup ramener des années en arrière, annihilant toutes ces années de travail et d'investissement personnel comme si rien n'avait eu lieu, comme si ces évolutions n'avaient jamais existé, ayant l'impression de repartir de zéro.
En déstructurant à la baisse les offres de reclassement c'est d'une partie de la vie de ses salariés que Carrefour les prive, pour les ramener en arrière, à leur début dans la grande distribution, ou dans le groupe, où ils avaient tout à prouver.
Non seulement l'ascenseur social vers le haut est en panne, mais il est aussi devenu fou, et descend tous les étages sans marquer d'arrêt, avec crash programmé, son parachute ne répond plus.
Tous les salariés sont non seulement déçus, mais dégoutés par la façon dont ils sont (mal) traités. Cet écoeurement est général.
Il est patent que Carrefour veut que toutes et tous prennent le congé de reclassement, le groupe ne veut pas recycler ni conserver les ex Dia.
Viendra le temps de convoquer les souvenirs et se rappeler les bons moments passés ensemble, en équipe, entre collègues, devenus amis, ces souvenirs resteront, mais ils ne pourront annihiler la fin de l'histoire que chacun a vécu.
Le mépris affiché de la direction Carrefour envers ses ex employés, et la volonté d'en finir avec son ex enseigne ne pourra s'effacer, et restera marqué dans les esprits de Toutes et Tous.
Cette façon de traiter ses ex salariés Dia n'honorent pas celles et ceux qui ont pris ces décisions, les ont appliqués, les ont diligentés, les ont décidés.
BM
commenter cet article …