Le groupe espagnol de grande distribution Dia a destitué vendredi son PDG Ricardo Curras, entraînant l'envol du titre en Bourse.
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Grande distribution
Dia, convoité par un groupe Russe, vire son PDG, et en même temps rejoint la centrale d'achat d'Auchan et Casino,
Le groupe espagnol de grande distribution Dia a annoncé jeudi rejoindre la centrale d'achat Horizon International, des groupes Auchan, Casino et Metro.
"Le Groupe Dia rejoint la plateforme de négociation internationale Horizon International Services, avec pour objectif d'améliorer sa compétitivité dans ses relations avec les grands fournisseurs de marques de producteurs et de proposer une meilleure offre au consommateur", écrit Dia dans un communiqué.
"La plateforme Horizon International s'enrichit ainsi de l'expertise de DIA en matière de hard discount (et) de ses implantations fortes notamment en Espagne, au Portugal et en Amérique du Sud", assure la centrale d'achat dans un communiqué distinct.
- Dia compte près de 7.400 établissements en Espagne, au Portugal, au Brésil et en Argentine.
Le groupe de hard-discount a décidé lors de la réunion extraordinaire de son conseil d'administration du 24 août 2018, de "mettre fin à la relation avec M. Ricardo Curras".
Depuis le début de l'année, l'action Dia avait progressivement perdu près de la moitié de sa valeur.
Le conseil d'administration du groupe spécialisé dans le hard-discount "a décidé à l'unanimité, lors de sa réunion extraordinaire du 24 août 2018, de mettre fin à la relation avec M. Ricardo Curras", écrit Dia dans un communiqué.
L'action bondit de près de 10% à la Bourse de Madrid
Il est remplacé par Antonio Coto, jusqu'ici directeur pour l'Amérique latine du groupe, présent au Brésil et en Argentine.
Vers 13h00 (11h00 GMT), le titre prenait 9,68% à 2,23 euros à la Bourse de Madrid dans un marché en hausse de 0,43%.
Le hard-discounter espagnol Dia convoité par un groupe russe
Dia était sorti de Carrefour en 2011.
Le groupe de distribution espagnol, ex-filiale de Carrefour, est dans le viseur du magnat Mikhaïl Fridman, qui détient déjà 25 % du capital.
L'enseigne de supermarchés Dia va-t-elle passer entre des mains russes ?
Les rumeurs s'emballent en Espagne, après le départ inattendu la semaine dernière du directeur général Ricardo Currás, et la nomination de son successeur, Antonio Coto, chargé de redéfinir la stratégie de la maison.
Ricardo Curras était un dirigeant historique, puisqu'il a mené la scission d'avec le groupe Carrefour en 2011.
Ces mouvements sont interprétés comme l'annonce prochaine d'une OPA et, dans l'ombre, c'est la silhouette de l'homme d'affaires russe Mikhaïl Fridman, qui se profile.
Perte de 50 % de la valeur de l'action
Celui-ci, dont le nom a été cité dans l'affaire de l'influence russe sur les élections américaines, est déjà très présent chez Dia.
Entré dans la chaîne de hard discount avec l'acquisition de 15 % en juillet 2017, il est aujourd'hui premier actionnaire avec 25 % au travers du fonds LetterOne Investment, et reste visiblement en embuscade, en attendant de voir baisser le cours de l'action à un prix suffisamment attractif pour lancer une OPA bon marché sur le reste du capital.
Il n'a eu qu'à patienter quelques mois, alors que la chaîne de hard discount espagnole a perdu plus de 50 % de sa valeur en Bourse depuis le début de l'année.
Il faut dire qu'elle vit des moments difficiles.
Numéro 3 en Espagne avec 8,2 % de parts de marché, derrière Carrefour (8,7 %) et Mercadona (24 %), Dia qui avait basé toute sa stratégie sur un fort réseau de proximité, peine à s'adapter à la concurrence de l'e-commerce, malgré une alliance avec Amazon pour mettre ses produits alimentaires en ligne avec une livraison assurée grâce au service Prime Now.
Le hard-discounter espagnol Dia convoité par un groupe russe
Hypothèse d'un rachat par Amazon
Le magnat russe a déjà installé des hommes de confiance au conseil d'administration de Dia, dont Karl-Heinz Holland, l'ex-directeur général de Lidl, et Stephan DuCharme, directeur général du grand groupe de distribution russe X5 retail group.
Il a aussi approché d'autres actionnaires pour préparer le lancement de l'OPA et, même si certains avancent aussi l'hypothèse d'un rachat par Amazon, qui cherche à consolider ses positions en Europe, le terrain semble a priori dégagé pour Mikhaïl Fridman.
2e fortune russe Mikhail Fridman, une estimation de 16,5 milliards de dollars de fortune
Selon journal espagnol « Expansión », il compte sur l'appui de Goldman Sachs qui conserve au sein de Dia une participation indirecte de 14,5 % dont la grande partie appartient au Russe.
Ces dérivés, qui arrivent à terme en octobre prochain, devraient passer directement aux mains de Fridman, ce qui l'aidera à passer le cap des 30 % qui l'obligeront à lancer une OPA. L'opération devrait être d'autant plus facile pour lui ensuite que le flottant est de 30,80 %.
Au moment où l'action Dia touchait le fond, à 1,95 euro (contre 5,31 euros un an plus tôt) l'heure est enfin venue de lancer les grandes manoeuvres.
Ces derniers jours, les investisseurs ont accueilli favorablement les mouvements en préparation et l'action a rebondi lundi, jusqu'à 5 %, mettant fin à des mois de perte de vitesse.
Sourcings des informations:
Cécile Thibaud - Correspondante à Madrid
latribune.fr / (Crédits : Sergio Perez)
Challenges.fr, avec AFP, DAMIEN MEYER / AFP
Blog publication, 30 aout 2018, 18H16
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