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Lors du Conseil National des 18 et 19 novembre, un hommage a été rendu à Léon Jouhaux, président-fondateur de la CGT-FO, pour les 60 ans de sa disparition. Gérard da Silva, qui vient de publier une volumineuse biographie consacrée à Jouhaux, est intervenu dans ce contexte :
“ Ce livre est né d’une conversation avec Marc Blondel, en juillet 2009. Marc venait d’assister à un colloque consacré à Jouhaux à Aubervilliers et il était fort mécontent que la plupart des intervenants, en fait d’hommage, n’aient pas hésité à diffamer Jouhaux. Il fallait mettre les choses au point et c’est ainsi qu’en tant que président de l’Association des Amis de Léon Jouhaux, il m’a demandé de rédiger la présente biographie pour commémorer les 60 ans de la disparition"
Léon Jouhaux, c’est l’histoire d’un ouvrier allumettier qui devient, à 30 ans, Secrétaire général de la CGT, en 1909. Il est censé ne plus l’être dès le Congrès confédéral de Toulouse de 1910. Il va le rester jusqu’en 1947, soit durant 38 ans, faisant de lui, et de loin, le principal dirigeant de la CGT.
C’est aussi son constructeur, celui qui va lui donner une reconnaissance sociale incontestable. Anarchiste, il évolue politiquement sous l’influence de Jaurès, sensible dès 1912. Lors de la Première Guerre mondiale, il subit l’influence socialiste (Guesde, Thomas) et se situe dans l’Union sacrée dans ce cadre-là, passant un accord avec les anarchistes Kropotkine et Grave.
S’oppose à lui, dès septembre 1914, Adolphe Merrheim, des Métaux, qui sera suivi par Monatte. Dès 1915, Jouhaux entend proposer une alternative pour la paix, mais il le fait en reprenant une initiative de l’American Federation of Labor. Cet internationalisme syndical n’est pas celui de Zimmerwald ou de Kienthal, ce n’est pas celui du Comité pour la Reprise des Relations Internationales (CCRI) qu’anime Merrheim, à l’origine.
Jouhaux va progressivement se rapprocher de Merrheim, tandis que ce dernier, qui ne soutient pas la Révolution d’octobre, cesse d’animer le CRRI, lequel devient, avec Monatte, le Comité pour la 3e Internationale. Sur cette base, Jouhaux, qui avait été mis en minorité par Merrheim en juin 1915, renforce sa position à la tête de la CGT par accord avec son premier et principal opposant. Position qui est sans aucun rapport avec l’engagement de Georges Yvetot, numéro 2 de la CGT, révolutionnaire partisan de la grève générale pour combattre toute guerre et qui, en août 1914, décide de s’occuper d’un orphelinat de guerre à Etretat.
Pour sa démission de toute responsabilité syndicale à la CGT, il en sera démis en janvier 1916.
Jouhaux est à même d’être, après la guerre, un des fondateurs du BIT et le principal intervenant du groupe ouvrier. À ce titre, il milite pour la mise en place, au plan international, de lois sociales, à commencer par les 8 heures.
Face à lui, il y a la collusion constante du groupe patronal et des représentants des régimes fascistes. Un des faits de gloire de Jouhaux, outre son opposition constante aux représentants fascistes, c’est, dès 1933, de s’être opposé à la prétention du régime nazi de représenter les travailleurs allemands. Tandis que le représentant du Front du Travail nazi, Ley, prenait la parole au nom des travailleurs allemands, Jouhaux, de sa voix de stentor, lui coupait la parole et lui interdisait de poursuivre. En dépit des protestations de la délégation nazie, cette dernière devait quitter définitivement le BIT.
Un autre grand moment, c’est l’organisation de la manifestation du 12 juillet 1934 pour contrer la tentative de coup fasciste du 6 février 1934…
Manifestation dont le succès devait faire obstacle à la montée du fascisme (ce qui fut reconnu par Blum) et conduire à la mise en place du Front Populaire, l’année suivante.
La signature de l’accord Matignon, et la fusion avec la CGTU communiste, laquelle se révèle être, au bout de 15 ans, un échec, l’adhésion massive à la CGT, tout ceci fait de 1936 le moment le plus important de la vie militante de Jouhaux.
Durant la guerre, il vit dans la clandestinité à Sète, et y organise la Résistance dès le 25 août. Échappant de peu à l’arrestation en septembre, il finit par être repéré, prend la fuite pour être arrêté à Marseille. Mis en résidence surveillée à Cahors, il demeure un résistant actif pour être déporté en Allemagne au moment où se négocient les accords du Perreux, réunifiant la CGT, dont la partie communiste en a été retranchée par le gouvernement Daladier, suite à l’accord Hitler-Staline d’août 1939.
Lorsqu’il revient de déportation, en mai 1945, la situation lui échappe car le non-respect des accords du Perreux par la tendance communiste (à commencer par le maintien du rapport de force d’avant-guerre dans les instances…) fait que, dès le CCN de mars 1945, les confédérés de Jouhaux n’ont pas seulement perdu la majorité, ils sont totalement minoritaires (aux alentours de 20%). Dès lors, ce n’est qu’une question de temps et le groupe Résistance Ouvrière, fondé en août 1943, qui devient Force Ouvrière, fera le choix de continuer la CGT de la Charte d’Amiens en décembre 1947. Mais Jouhaux n’est pas à l’initiative, sa dernière grande initiative étant son intervention lors du Congrès confédéral de Paris de 1946, sous le titre «Nos tâches d’avenir»… Son travail au BIT, son opposition de la première heure au nazisme, son engagement dans la Résistance et sa déportation font qu’il reçoit le prix Nobel de la Paix en 1951.
A travers lui, c’est l’action du syndicalisme libre et indépendant qui est reconnue.
S’il faut trouver des constantes exemplaires dans la vie militante de Jouhaux, c’est son respect de la Charte d’Amiens qui le conduit à refuser le poste ministériel proposé par Clemenceau en 1917, par Blum en 1936. C’est aussi d’avoir passé sa vie à dépasser le cadre revendicatif catégoriel, l’opposition à une politique réactionnaire, pour proposer une alternative sociale du point de vue de classe des travailleurs.
Il le fait avec le Programme de 1919, celui de 1925, celui de 1928 (qu’il fait afficher dans toute la France et fait parvenir aux groupes parlementaires pour qu’ils prennent connaissance et position). Il le fait avec le Plan de 1934 (qui se retrouve en bonne partie dans les lois sociales de 1936-1937) et avec «Nos tâches d’avenir». Le maître-mot en est celui de «nationalisation», ce qui lui permet d’opposer au plan de classe de la Confédération Générale du Patronat Français, celui de la CGT et des travailleurs.
En 2014, face au plan de classe du Medef et des actionnaires (et qui n’est que cela), on touche du doigt l’actualité de Jouhaux et combien s’impose un plan de classe des travailleurs organisés en alternative globale…
C’est le devoir du syndicalisme libre et indépendant, celui de la charte d'Amiens