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  • : La Bataille continue - Le Blog-note InFOrmatif - Un blog d'actualités sociales, juridiques et syndicales pour communiquer, faire connaître et partager nos expériences au service des salariés de la grande distribution et du commerce. En général faire valoir les positions syndicales de FO sur l'actualité sociale, tant Française qu'Internationale.
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Que signifie communiquer ? demanda le petit prince.

"C'est une chose trop oubliée, ça signifie créer des liens, 
répondit le renard."    
Le Petit Prince de Antoine de Saint-Exupéry

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Nous le faisons en respectant le plus possible le droit à l'image et le droit de propriété intellectuel suivant les lois en vigueur.

Néanmoins rien n'empêche les personnes ne désirant pas voir leur image diffusée de nous le signaler lors de la prise de vue.

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File d'attente de sans-travail devant la soupe populaire de la rue Réaumur, à Paris ; agence Meurisse ; 1921 - Gallica BnF

File d'attente de sans-travail devant la soupe populaire de la rue Réaumur, à Paris ; agence Meurisse ; 1921 - Gallica BnF

Histoire & Société
Le 20 septembre 1910,
À LA SORBONNE, LE CONGRÈS À L'ORIGINE DE L'ALLOCATION CHÔMAGE
 

 

  • EN 1910, LA PRESSE SE PENCHE SUR UN MAL QUI NE CESSE DE CROÎTRE DANS LES PAYS INDUSTRIELS : LE CHÔMAGE.
  • À PARIS, LE 20 SEPTEMBRE, DES SPÉCIALISTES RÉUNIS EN CONGRÈS PROPOSENT LA CRÉATION D'UNE ASSURANCE CHÔMAGE.

Le 18 septembre 1910, se réunit pour la première fois à Paris, entre les murs de la Sorbonne, un congrès international auquel participent les délégués de 27 nations.

 

Les administrations des grandes métropoles européennes, des fonds de chômage, des sociétés savantes, des universités sont représentées, aux côtés de nombreux statisticiens, parlementaires, syndicalistes, économistes.

 
Il s'agit de discuter d'un fléau qui, depuis les années 1890, a pris de l'ampleur dans les sociétés industrielles : le chômage.
La presse couvre attentivement l'événement.
Les articles qui sont consacrés au congrès indiquent qu'elle commence à prendre conscience de l'étendue du problème et de la nécessité d'y remédier.
Le Journal du 19 septembre diagnostique :

 
"Nous n'avons pas, comme à Londres, une armée de « sans-travail ».

 

La question du chômage n'occupe qu'une place très restreinte dans les préoccupations des partis politiques.

 

Mais il est lamentable que nous puissions compter dans notre pays plusieurs centaines de mille de chômeurs.

 

Dans cette lutte contre ce fléau, notre armement est insuffisant. Ni le placement public ni l'assurance n'ont pris encore l'extension dont ils sont susceptibles et en matière d'assistance nous pourrions faire d'utiles emprunts à l'étranger."
La Lanterne du 21 septembre, sous la plume du député de gauche René Besnard, ajoute :

 
"Pour l'homme valide, à qui le travail manque, la loi et l'initiative privée n'ont rien ou à peu près rien fait ; si méritoires dans tous les cas que puissent être les tentatives de certaines associations et, de quelques municipalités, elles ont été insuffisantes.

 

En permanence, des centaines de mille de chômeurs, dont le cœur est robuste, dont les muscles sont forts, sont pris par la misère que leur apporte une inaction dont ils ne voudraient pas.

 

Quel spectacle peut être plus lamentable que celui d'hommes en pleine puissance de travail, qui n'ont droit à rien, parce qu'ils ont leurs bras, et qui meurent de faim parce qu'ils ne peuvent pas s'en servir ?"
Dans La Libre Parole du 25 octobre, le conseiller municipal de Paris Louis Duval-Arnould écrit :

 
"En attendant, et pour longtemps, il y aura des chômeurs.  […]
Tantôt, c’est le métier qui meurt : c’est une des tares du Progrès, et qui suffirait à m’empêcher d’en faire ma Divinité ; il broie des métiers, et, avec des métiers, les hommes, sous son passage triomphal.

 

Le jour où la linotype, cette merveilleuse machine à composer, entre dans une imprimerie, elle croise plusieurs « typos » qui en sortent et n’y rentreront plus.

 

Tantôt, c’est la crise industrielle qui ferme pour quelques semaines, ou pour toujours l’usine qui a trop produit ou que ruine la concurrence ; ce sont les Japonais qui, au bout du monde, se mettent à fabriquer des articles de Paris...

 

Tantôt enfin, c’est le chômage individuel : un coup de tête, un « mot de trop » qui échappe aux meilleurs parfois ; et voilà qu’il faut, avec un certificat trop bref, frapper de porte en porte, et essuyer bien des refus avant d’entrer ailleurs pour un salaire de début... Le mal est aussi étendu qu’il est cruel."

Une question revient sans cesse :

 

  • Comment faire diminuer le chômage, ce mal aux racines vastes et complexes ?
René Besnard écrit :
 

"Il ne faut pas espérer lutter contre les machines qui constituent l'outillage indispensable de la production moderne ; c'est peut-être dans la réduction des heures de travail [...] qu'on pourra trouver un remède au chômage."  

 
Le 20 septembre, le congrès propose la création d'une assurance chômage, visant à compenser la perte de salaire des assurés privés de leur emploi, que l’État prendrait en charge et qui serait valable pour tous (
un « Office du travail » existe déjà depuis 1891, contrôlant les caisses syndicales et patronales d'indemnisation ; mais celles-ci sont organisées par métier et tous ne sont pas concernés).

 
Certains sont sceptiques devant cette innovation.

 

Dans son édition du 4 octobre, Le Temps, journal conservateur, s'inquiète :

"Il faut encore que les intéressés s’aident eux-mêmes et que leur initiative, le sentiment de leur responsabilité, le souci de leurs devoirs soient avivés et non pas affaiblis.
S’ils venaient à s’imaginer qu’il est au pouvoir de l’État ou d’un groupement quelconque d’États de distribuer régulièrement du travail, comme on voit ces appareils automatiques distribuer du chocolat ou des bonbons, une cause nouvelle de chômages aurait été superposée aux autres par la diminution de la valeur intrinsèque des travailleurs.
Ce n’est pas en se tournant vers nous ne savons quelle providence, en attendant uniquement d’autrui le salut, en se persuadant que l’effort individuel est vain, ce n’est point ainsi qu’ils relèveront leur condition."
 

Le régime d'assurance chômage naîtra finalement quarante ans plus tard, le 31 décembre 1958.
Sourcing: Retronews, septembre 2017

Note:

 

Déjà en 1910, la réduction du temps de travail faisait partie des reflexions pour le partage du travail, et la lutte contre le chômage.

 

Déjà en 1910, le patronat, et ses affidés rendaient l'ouvrier responsable de son état de chômeur et du chômage, trouvant aberrant l'éventualité du versement d'aides (appelées providence).

 

Déjà en 1909, un sénateur, E. Tournon, fustigeait les lois sociales qu'il accusait de couler l'industrie, tout comme les patrons avaient à l'époque de l'interdiction du travail des enfants dénoncés une loi faite pour couler les entreprises, eux qui continuaient de rêver aux temps bénis, pas si lointain, de l'esclavage.

 

Tout cela ne vous rappelle t'il rien, qui nous renvoie aux discours du Medef sur le poids écrasant des cotisations sociales, du salaire différé qu'il convient d'éradiquer,  des droits sociaux exorbitants qui sont autant de freins à l'emploi, aux positionnements des libéraux qui dictent les lois antisociales, qui paupérisent et précarisent les ouvriers.....

Les temps ont -ils changé? Réellement ?

Le patronat continue et continuera inlassablement de rogner sur nos vies, et de nous ôter des droits chèrement acquis, qu'il nous faut non seulement défendre, mais reconquérir, et en revendisuer de nouveaux.

(BM)

Blog publication, le 20 septembre 2017, modifié et mis à jour le 20 septembre 2018, 10H55

 

20 septembre 1910,   à la  SORBONNE, le  congrès à  l'origine de l'allocation chômage
20 septembre 1910,   à la  SORBONNE, le  congrès à  l'origine de l'allocation chômage
20 septembre 1910,   à la  SORBONNE, le  congrès à  l'origine de l'allocation chômage
20 septembre 1910,   à la  SORBONNE, le  congrès à  l'origine de l'allocation chômage
20 septembre 1910,   à la  SORBONNE, le  congrès à  l'origine de l'allocation chômage
Politique libérale destructrice des doits sociaux, précarisation des plus faibles, remise en cause des protections sociales collectives, individualisation à outrance, ubérisation de la société

Politique libérale destructrice des doits sociaux, précarisation des plus faibles, remise en cause des protections sociales collectives, individualisation à outrance, ubérisation de la société

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Exercer son droit de grève, mode d’emploi

GREVE / MOBILISATION / Mouvement social


Exercer son droit de grève, mode d’emploi
 


Le droit de grève est un droit fondamental, protégé par la Constitution.

 

Chaque travailleur peut l’exercer, sous réserve de respecter certaines conditions.

 

Qui peut faire grève ?


Tous les salariés du secteur privé et tous les agents de la fonction publique, quel que soit leur statut, peuvent se mettre en grève, qu’ils soient syndiqués ou non.

 

C’est un droit fondamental, protégé par la Constitution.

 

Un salarié détaché dans une entreprise peut participer à une grève s’il est concerné par les revendications émises par les salariés de cette entreprise, par exemple sur les conditions de travail. Pour être licite, la grève doit réunir les trois conditions : une mobilisation concertée et collective, des revendications professionnelles et un arrêt total du travail.

 

Il existe de rares exceptions, pour certaines catégories d’agents de la fonction publique qui assurent le fonctionnement des services indispensables à l’action gouvernementale, à la garantie de la sécurité physique des personnes ou à la conservation des installations et du matériel : policiers, CRS, magistrats judiciaires, militaires, personnel pénitentiaire, personnel des transmissions du ministère de l’Intérieur. Ils doivent alors poser une journée de congé.

 

Faut-il déposer un préavis ?


Dans le secteur privé, la loi n’impose aucun préavis.

 

Une convention collective ne peut limiter ou réglementer l’exercice du droit de grève.

L’employeur doit cependant connaître les revendications des salariés au moment du déclenchement de la grève.

 

 

Dans la fonction publique et certaines entreprises en délégation de service public, un préavis doit obligatoirement être déposé par une ou plusieurs organisations syndicales représentatives, au moins cinq jours francs avant le début de la grève.

 

Le préavis doit préciser les revendications, le lieu, la date et la durée envisagée de la grève. Durant ce délai de cinq jours, les directions et les organisations syndicales sont tenues de négocier.

 

À noter que le dépôt d’un préavis n’est pas obligatoire dans les communes de moins de 10 000 habitants.

 

Si je fais grève, est-ce que je dois avertir mon employeur ?

 


Il n’existe aucun délai de prévenance de l’employeur. En théorie, le salarié peut se déclarer gréviste une fois de retour au travail, à l’issue de la mobilisation.

Ce délai peut cependant s’apprécier en fonction de l’activité ou de la nature des revendications.

 

 

Attention, pour les professions soumises à des restrictions ou à un service minimum (enseignants du premier degré, transports publics…), l’agent doit se déclarer gréviste au moins 48 heures à l’avance.

Si le nombre de salariés non grévistes est insuffisant pour assurer ce service minimum, des personnels peuvent être assignés par la direction.

 

Puis-je faire grève tout seul ?


En cas d’un appel national, un salarié peut se mettre en grève tout seul sur son lieu de travail. Lorsque la mobilisation ne concerne que le périmètre de l’entreprise ou du service, il faut être au moins deux, pour respecter le caractère nécessairement collectif de la grève.

 

Y a-t-il des règles à respecter ?


Pour rappel, durant une grève, l’arrêt de travail doit être total. La grève perlée, qui consiste à exécuter son travail de manière partielle ou ralentie, est illicite.

De même, dans la fonction publique, la grève tournante – une cessation de travail par intermittence ou roulement - est interdite.

 

Est-il possible d’occuper les locaux ?


La jurisprudence tolère certaines occupations purement symboliques ou limitées. Mais l’occupation arbitraire des locaux de l’entreprise, surtout si le but est d’entraver le travail des non-grévistes, n’est pas considérée comme légale. L’accès à l’établissement ne doit pas être bloqué. Tout acte de violence ou de dégradation est également prohibé.

 

En cas de trouble manifestement illicite, l’employeur peut saisir le juge des référés pour obtenir une ordonnance d’expulsion.

 

L’employeur peut-il me faire remplacer si je suis en grève ?


Il est interdit de faire appel à des intérimaires ou d’embaucher en CDD pour remplacer un salarié en grève. De même il est interdit d’augmenter le temps de travail des salariés intérimaires ou en CDD recrutés avant la grève afin qu’ils exécutent les tâches des grévistes. En revanche, il peut demander aux salariés permanents non grévistes de faire des heures supplémentaires. Il peut aussi procéder à des mutations internes, avoir recours à des bénévoles ou à la sous-traitance.

 

Comment est calculée la retenue sur salaire ?


Durant la grève, le contrat de travail est suspendu. La retenue sur salaire doit être proportionnelle à la durée de l’arrêt de travail. Tout retenue supérieure est interdite.

 

 

Il existe une exception pour la fonction publique d’État où toute action de grève, même inférieure à une journée, donne lieu à une retenue forfaitaire d’1/30e de la rémunération mensuelle.

 

L’exercice du droit de grève ne doit pas être mentionné sur le bulletin de paie. Le non-paiement de ces heures est généralement spécifié par une absence non rémunérée.

 

Dans certains cas, si la grève a pour origine un manquement grave et délibéré de l’employeur à ses obligations ou si un accord de fin de grève le prévoit, l’employeur doit payer leur salaire aux grévistes.

 

Est-ce que je peux être sanctionné pour avoir fait grève ?


Non, aucun travailleur ne peut subir de sanction ou de discrimination pour avoir fait grève dans les conditions légales. Tout licenciement motivé sur ce fondement est nul. En revanche, l’atteinte à la liberté de travail des non-gréviste constitue une faute lourde. Il en est de même pour une séquestration, même si elle n’est accompagnée d’aucune violence.

 

Sourcing:    Secteur juridique, Cgt FO

C. Josselin, FO Hebdo

 

 

Exercer son droit de grève, mode d’emploi
Exercer son droit de grève, mode d’emploi
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Le Vatican publie l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII. Elle fixe la doctrine sociale de l’Église.

Le Vatican publie l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII. Elle fixe la doctrine sociale de l’Église.

Rerum novarum
Rerum novarum (« Les choses nouvelles ») est une encyclique publiée le 15 mai 1891 par le pape Léon XIII (1810-1903).
Elle constitue le texte inaugural de la doctrine sociale de l'Église catholique.
L'"autogestion" prônée par la CFDT est directement inspirée par cette doctrine. 

L'"autogestion" prônée par la CFDT est directement inspirée par cette doctrine. 

15 mai 1891
Vatican 
Le Vatican publie l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII. Elle fixe la doctrine sociale de l’Église.

 

 Elle constitue le texte inaugural de la doctrine sociale de l'Église catholique. 

 

On peut y lire:
« Il y aura toujours entre les citoyens des inégalités de conditions sans lesquelles une société ne peut exister ni être conçue »ou« le travail est une nécessité, imposée comme une expiation et accompagnée de souffrances ».
S'inspirant des réflexions (notamment les travaux de l'union de Fribourg) et de l'action des chrétiens « sociaux », l'encyclique, écrite face à la montée de la lutte des classes, condamne «la misère et la pauvreté qui pèsent injustement sur la majeure partie de la classe ouvrière » tout autant que le « socialisme athée ». 
Elle dénonce également les «excès» du capitalisme et encourage de ce fait le syndicalisme chrétien et le catholicisme social contre les progrès du syndicalisme lutte des classes et du socialisme. 
L’encyclique est à l’origine de la fondation de syndicats et de partis chrétiens, comme la CFTC en France.

 

Parallèlement elle est aussi à l’origine de la doctrine politique et sociale corporatiste. Le corporatisme est la défense d'une organisation économique, sociale, voire politique, reposant sur des corporations professionnelles. 
Elle est apparue à la fin du XIXe siècle dans les milieux chrétiens « sociaux » en recherche d'une « troisième voie » socio-économique, entre le capitalisme libéral et les idéologies révolutionnaires (marxisme, anarchisme, etc.). 
L'idéologie corporatiste a connu une grande vogue dans les années 1930, permettant de faire la synthèse de plusieurs mouvements d'apparence divergente : Le néo-traditionalisme prôné par l'extrême droite (Action française, Jeune droite, les non-conformistes des années 30, la Phalange nationale au Chili, le néo-socialisme en France, le planisme d’Henri de Man en Belgique, etc.). 
Il s'agit là de renouer avec une société organique, dans laquelle les individus ne sont plus des nomades isolés et concurrents, comme dans le libéralisme, mais les composants d’un seul corps dont chacun a sa place et un rôle à jouer pour le bien de l'ensemble. 
Les syndicats deviennent ainsi des « corps intermédiaires » destinés à jouer un rôle de modération, d’encadrement des salariés et de transmission de la bonne parole gouvernementale et patronale qui œuvre pour le « bien commun ».
Parmi les mouvements corporatistes et non-conformistes, beaucoup se sont rapprochés, temporairement ou non, de certaines formes de fascisme. 
Un certain nombre ont été en France des soutiens du Régime de Vichy qui prônait ouvertement ce mode d'organisation de la société, mise en œuvre dans la «Charte du Travail ». 
C’est en Italie, avec la Chambre des Corporations de Mussolini, au Portugal avec Salazar, en Allemagne avec le « Front du Travail » d’Hitler, que ces théories ont connu leurs principaux développements.
Par la suite, ces préceptes ont encore été utilisés par le général de Gaulle pour son « Association Capital-Travail », (la «participation des travailleurs à la gestion»), et sa tentative de création en 1969 d’un sénat socio-professionnel. 
Les partisans du corporatisme social et de la doctrine sociale de l’Eglise dont il est issu, après avoir transité par le Mouvement Républicain Populaire après la Libération, un certain nombre de clubs, dont le club Jean Moulin, se retrouvent aujourd’hui, tant à droite qu’à gauche, notamment pour la France, au parti socialiste et à la CFDT. 
L'"autogestion" prônée par la CFDT est directement inspirée par cette doctrine. 
Le mouvement « En marche » d’Emmanuel Macron, un disciple d’Emmanuel Mounier, (l’un des partisans de la doctrine sociale de l’Eglise), apparaît comme une recherche de synthèse entre ces différents mouvements corporatistes de droite et de gauche, pour une plus grande efficacité.
L’encyclique est à l’origine de la fondation de syndicats et de partis chrétiens, comme la CFTC en France.

L’encyclique est à l’origine de la fondation de syndicats et de partis chrétiens, comme la CFTC en France.

Le mouvement « En marche » d’Emmanuel Macron, un disciple d’Emmanuel Mounier, (l’un des partisans de la doctrine sociale de l’Eglise), apparaît comme une recherche de synthèse entre ces différents mouvements corporatistes de droite et de gauche, pour une plus grande efficacité.

Le mouvement « En marche » d’Emmanuel Macron, un disciple d’Emmanuel Mounier, (l’un des partisans de la doctrine sociale de l’Eglise), apparaît comme une recherche de synthèse entre ces différents mouvements corporatistes de droite et de gauche, pour une plus grande efficacité.

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Liste des catastrophes du bassin minier Nord – Pas-de-Calais
Liste des catastrophes du bassin minier Nord – Pas-de-Calais
Liste des catastrophes du bassin minier Nord – Pas-de-Calais
Les débuts de l’exploitation de la houille révèlent une dure réalité 
La mine tue.  

 
Vous trouverez ici la liste hélas, beaucoup trop longue, des événements dramatiques qui ont marqué l’activité minière dans la région Nord – Pas de Calais.
La découverte du gisement de surface d’Hardinghem dans le Boulonnais en 1662, ou de charbon maigre à Fresnes sur Escaut le 3 février 1720 n’avaient pas donné lieu à une activité minière très intense.
L’exploitation commence réellement avec la découverte de la « charbon gras » au pavé de Condé le 24 juin 1734, peu de temps après, le sous sol régional fait ses premières victimes.
Le vendredi 16 juillet 1756 : la première catastrophe a lieu à la fosse du Gros Caillou de la Compagnie des mines d’Anzin à Vieux-Condé.

 

11 mineurs périrent dans cet accident sur les 31 occupés sur ce chantier, les vingt autres furent sauvés par leurs camarades, occupés dans d’autres galeries.
À la surface, le sol trembla et un mur s’écroula. Les bâtiments du carreau de la fosse furent ébranlés.

 

Les catastrophes minières du 19ème siècle 

 

En 1805 : fosse Saint Roch de la Compagnie des mines d’Anzin à Vieux-Condé, un incendie à l’accrochage à 53 mètres de profondeur fit 11 victimes. Cet étage d’extraction fut définitivement fermé.
Le cuvelage était tellement en mauvais état que le puits fut remblayé en octobre 1811.
La fosse « La Pensée » de la Compagnie des mines d’Anzin à Abscon ouverte en 1922 a été frappée par deux coups de grisou.
Celui du mercredi 9 avril 1823 dû à une lampe à flamme nue causa la mort de 22 mineurs.
Celui du samedi 26 juin 1824 entraîna la mort de 20 mineurs.
En juillet 1856 : à Vieux Condé, un coup de grisou d’origine inconnue fait 11 morts.
En 1868 : Fosse 2 à Oignies, un coup de grisou d’origine inconnue a tué 4 mineurs.
Le jeudi 18 novembre 1869 : Fosse 1 à Bully : 19 asphyxiés suite à un incendie de boisage.
Le samedi 3 février 1872 : Fosse 1 à Bauvin. La cage retombe dans le puits (les parachutes n’étaient pas encore usités) : 8 morts.
En juin 1873 : Fosse 2 à Auchy-au-Bois, un coup de grisou d’origine inconnue causa la mort de 7 ouvriers.
En janvier 1875 : Fosse 3 de Pont de la Deûle, la chute au fond du puits fit 5 morts.
En 1876 : Fosse Soyez à Roost-Warendin,  à cause de la rupture des guides 2 cages se rencontrent dans le puits. 13 morts.
Le dimanche 13 août 1882 : Fosse 3 à Liévin, un coup de grisou d’origine inconnue fait 8 morts.
Le mercredi 24 janvier 1883 : La fosse 7 à Courcelles-les-Lens fit 4 morts.
En Août 1884 : Fosse 2 à Ferfay, un coup de grisou, amplifié par l’explosion d’une dynamitière (lieu de stockage des explosifs) au fond, fait 17 morts.
Le mercredi 14 janvier 1885 : Fosse 1 à Liévin ; 28 morts.
Le dimanche 7 Juin 1885 : Fosse 1 à Nœux, un coup de poussières tue 3 mineurs.
Le vendredi 21 août 1885 : Fosse 7 à Courcelles-les-Lens, un coup de grisou fait 10 morts.
En novembre 1900 : L’explosion de dynamite à la fosse Fénélon d’Aniche tue 21 personnes.
Le dimanche 13 janvier 1901 : La mine emporte 4 personnes à Lourches.
En mars 1901 : Fosse 1 à Hénin-Liétard, un coup de grisou fait 7 morts.
La plus importante catastrophe minière d’Europe 

 

Le samedi 10 mars 1906 à Courrières, un coup de grisou suivi d’un coup de poussier provoque  la mort de 1.099 mineurs.

 

Article détaillé, suivre le lien sur note Blog:

http://foed.over-blog.com/2017/03/10/03-c-est-arrive-un-certain-10-mars-de-notre-histoire.html

Les autres catastrophes minières du 20ème siècle

 

Après la catastrophe de Courrières, chaque alerte provoque une inquiétude encore plus forte des familles de mineurs.
En janvier 1907 : Fosse 5 à Calonne Liévin, un coup de grisou emporte 3 mineurs.
Le mardi 3 septembre 1912 : fosse de la Clarence à Divion, une terrible explosion de grisou suivi d’un coup de poussier ravageur se produit en début d’après midi au changement de poste, il y eut 79 morts et 23 blessés.
Le lundi 16 avril 1917 : 256 mineurs se trouvaient au fond du puits numéro 9, ou fosse Warenghien d’Hersin.
Ce jour-là, les hommes s’attachaient à extraire le charbon dans la veine Berthe quand survint un coup de poussier dû à une lampe de sécurité à flamme ouverte volontairement.
42 d’entre eux ne reverront jamais le jour.
Le lundi 19 janvier 1920 : 17 mineurs trouvèrent  la mort, écrasés après une  chute de plus de 50 mètres !
La chute de cage de la fosse de Rœulx à Escaudain était due à la rupture d’un arbre de machine d’extraction défaillant.
Le mercredi 31 juillet 1929 : Fosse 8 à Courcelles les Lens, un coup de grisou fait 8 morts
Le mercredi 21 août 1929 : un éboulement à Auchy-les-Mines emporte 3 vies.
Le vendredi 19 janvier 1940 : La fosse 4 de Noyelles-Godault : 8 morts
Le samedi 28 septembre 1940 : Vers 18 H 15, un avion militaire allemand, lâche 5 bombes au dessus de la fosse dont une provoque un coup de poussier.
Ce drame a fait trente-quatre morts sur le coup (ou des suites de leurs blessures), et 16 blessés.

 

 

 Catastrophe minière coup de grisou

 

Le mardi 2 mars 1943 : un coup de grisou à la fosse n° 9 fait 16 morts et 6 blessés. Pourtant, la présence de ce gaz n’avait été qu’exceptionnellement constatée dans le secteur. L’accident s’est produit dans une taille au moment d’un tir de mine pour faire tomber le toit.
Le jeudi 23 mars 1944 : fosse 9 d’Oignies vers 15 h 30 une explosion de grisou se produit au pied de la deuxième voie descendante de Ste Michelle. 6 ouvriers moururent des suites de leurs blessures dans les jours qui suivirent.
Le vendredi 21 décembre 1945 : fosse 15 de Loos-en-Gohelle, une taille s’effondre à 432 mètres de profondeur et emporte 9 ouvriers.
Le jeudi 28 mars 1946 : 76 hommes de la veine 16 de la fosse 1 d’Ostricourt sont descendus pour se rendre à leur lieu de travail distant de 2 km du puits. Ils cheminent dans les galeries et voies à 574 mètres sous terre : près de 40 minutes de marche.
II est environ 22 h 45 lorsqu’ils se trouvent à pied d’œuvre.
Parmi eux, quelques-uns sont déjà entrés dans la taille quand soudain une explosion éclate. Des bois de soutènement craquent. C’est l’éboulement accompagné d’un nuage de poussières. Le matin on compte 13 morts.
Le 27 août 1947 : au siège 3 d’Hénin-Liétard, une irruption d’eau occasionne un dégagement d’hydrogène sulfuré. 15 ouvriers sont intoxiqués, la plupart seront sauvés.

Un ouvrier ramène, à l’air libre, un galibot et retourne dans le quartier sinistré pour tenter de sauver son chef de poste.
Il tombe à son tour asphyxié. (L’ouvrier Jean-Batiste Lucas fut cité à l’ordre de la Nation).
Le  lundi 19 avril 1948 : dans l’après-midi, 365 mineurs travaillent au fond de la mine à Sallaumines. Il est  17 h 35, quand une violente explosion ébranle la ville. Une flamme géante sort du puits 11 suivie d’un nuage de poussières noires. Terrible bilan : 12 morts, 35 blessés.
Le vendredi 10 septembre 1948 : Fosse 7 à Avion, une explosion se produit, 3 galibots et 4 ouvriers mineurs y laissent la vie.
Le mercredi 6 avril 1949 : Fosse 11 de Grenay, une explosion fait 25 blessés et 1 mort.
Juillet 1949 : Fosse 21, Noyelles-sous-Lens, une explosion. 2 morts.
Le mercredi 7 février 1951 : Fosse 5 Bis à Bruay, Il est 9 h 30, 679 mètres sous terre, une formidable explosion retentit. L’explosion n’a pas été perçue dans les autres quartiers de la fosse éloignés de plusieurs centaines de mètres. Dans les installations du jour, on n’a rien ressenti.  Bilan : 12 morts.
Le mardi 12 août 1952 : Fosse Schneider de Lourches, suite à un tir de mine, une boule de feu s’engouffre dans la voie, balayant de son souffle brûlant et puissant hommes et matériels sur plusieurs centaines de mètres, ainsi que dans des galeries transversales tue 9 mineurs.
Janvier 1953 : Fosse 7 à Mazingarbe, un éboulement fait 2 morts.
Le dimanche 20 juin 1954 : C’est la ducasse de Divion, on prépare la fête. Le poste de nuit touche à sa fin à la fosse de La Clarence. Soudain, à 4 h 15, une explosion ravage la taille Rosalie. 6 blessés ainsi que les 4 morts remontés, peu après 8 heures. D’autres victimes seront remontées, des blessés décèderons, bilan final : 10 morts, 2 blessés graves.
Le samedi 19 janvier 1957 : Fosse 21 Harnes, à 17h15 veine Cécile 3 des secousses brutales viennent du toit de la taille en exploitation, soudain un énorme bloc de roche de 16,50m de long, 7m de large et haut de 5m se détache, renverse les soutènements et écrase 4 mineurs.
Le mercredi 13 mars 1957 : Fosse 6 bis, Bruay, un éboulement à 851 m sous terre tue 2 mineurs.
Le samedi 16 mars 1957 : Fosse 3 de Liévin, un terrible coup de grisou fait 10 morts et 4 blessés suite à un tir d’explosifs.
Le mardi 11 février 1958 : Fosse 4 sud de Méricourt, l’arbre du treuil d’une cage de « bure » se brise et 11 mineurs s’écrasent 65m. plus bas. Ils ont été tués sur le coup.
Le jeudi 21 juin 1962 : Fosse 13 d’Hulluch, il est environ 20 heures quand le toit craque brutalement dans la petite veine « Elisa » de 17 m de long.
C’est l’éboulement dans un vacarme épouvantable : un déluge de charbon, de pierres et de poussières. 6 mineurs de 23 à 28 ans y perde la vie.
Le mercredi 17 juin 1964 : Fosse 5 à Auchel, les 27 ouvriers installés dans la cage descendent dans le puits.
Vers le niveau -400, à la vitesse de 8 mètres /seconde, une secousse violente fît osciller la cage sur ses chemins de roulement, la chute de 250 m de la cage suite à l’ouverture d’un volet fait 5 morts.
Le mardi 2 février 1965 : Avion, minuit 30, les chantiers de la fosse 7 ont été ravagés par un « coup de grisou ». 21 victimes laissent 41 orphelins.
Juin 1968 : Fosse 13 de Sains en Gohelle. Accident de tir : 2 morts.
En février 1969 : Fosse 7 d’Avion, un coup de grisou : 16 tués.
Le lundi 24 mars 1969 : Fosse 10 à Leforest, la chute vertigineuse d’une cage fait 5 morts (5 veuves et 16 orphelins).
Le vendredi 28 novembre 1969 : Fosse Barrois à Pecquencourt, à près de 300 m de profondeur un éboulement se produit. 4 hommes disparaissent sous des mètres cubes de charbon et de roches.
Le mercredi 4 février 1970 : Fosse 6/14 à Fouquières, vers 7 heures, une explosion formidable dont le souffle brûlant plaque des hommes au sol, en fracasse d’autres contre les parois de la bowette, détruit le matériel, provoque des éboulements, dégage un nuage de poussières et fait 19 morts.

 

Catastrophe minière Fouquières Pas-de-Calais

 

Le dimanche 14 février 1971 : Fosse 4 de Lens. Chute dans le puits. 5 morts.
Novembre 1971 : Fosse Barois à Douai, un éboulement : 4 tués.
Le mercredi 10 avril 1974 : Fosse Agache, Fenain. Éboulement. 2 morts
Le vendredi 27 décembre 1974 : Il est 6 h 15 du matin lorsqu’une explosion retentit au fond de la fosse 3 de Lens, dite Fosse St Amé (commune de Liévin).
Un coup de grisou et un coup de poussier font 42 morts.
Notons aussi : 
Février 1975 : Une explosion: à la Cokerie de Drocourt tue 3 personnes.
Août 1975 : Terril de Quenehem, Calonne-Ricouart (fosse N° 6). Explosion du terril due au grisou accumulé  fait 6 morts.

Remerciements, Joël (2011) Beuvry, vu à Beuvry

 

Liste des catastrophes du bassin minier Nord – Pas-de-Calais
Liste des catastrophes du bassin minier Nord – Pas-de-Calais
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2 novembre 1892  Promulgation de la loi sur la durée du travail des femmes et des mineurs

2 novembre 1892

Promulgation de la loi sur la durée du travail des femmes et des mineurs dans les industries;


Cette loi stipulait que les jeunes gens, les jeunes filles de 16 à 18 ans et les femmes travailleraient onze heures par jour. Elle avait également prescrit l’interdiction du travail de nuit et fixait, pour les jeunes, six jours de travail hebdomadaire.

On sait que le principe de cette loi fut souvent violé à l’époque par les patrons. Des jeunes gens continuèrent de travailler jour et nuit, du fait notamment de l’absence de contrôles de l’administration et de la difficulté des syndicats à établir les rapports de forces nécessaires.

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4 mai 1989   La levée de l’espoir et sa répression tragique par un régime, sans doute en difficulté, mais qui a pu trouver les ressources nécessaires pour perdurer.
4 mai 1989 La levée de l’espoir et sa répression tragique par un régime, sans doute en difficulté, mais qui a pu trouver les ressources nécessaires pour perdurer.

4 mai 1989


La levée de l’espoir et sa répression tragique par un régime, sans doute en difficulté, mais qui a pu trouver les ressources nécessaires
pour perdurer.

Non sans le consentement plus ou moins ouvert des « occidentaux ».


Un homme seul arrêtant une colonne de chars. Cette image a fait le tour du monde. Elle symbolise ce désir de liberté de millions d’individus écrasés par la dictature maoïste.

Alors que le communisme est en train de se fissurer en Europe de l’Est, une lumière s’allume là où on l’attendait le moins, en Chine, pays sous dictature communiste depuis quarante ans.


Le 15 avril 1989, Hu Yao Bang, secrétaire général du parti communiste chinois (PC), limogé pour"réformisme"en janvier 1987, meurt.

Deux jours plus tard, des étudiants pékinois manifestent en son souvenir et réclament sa réhabilitation posthume.

Le 19, ils se retrouvent devant le siège du PC d’où ils sont violemment dispersés par la police. Ils se déplacent alors vers la place Tien An Men qu’ils occupent.

Le 25 avril, les étudiants fondent une organisation indépendante, alors que le PC parle de « complot contre le parti communiste et le système socialiste ». Les manifestations reprennent et le 4 mai, plus de 300 000 étudiants défilent à Pékin et dans d’autres grandes villes.

Le lendemain, Zhao Ziyang, secrétaire général du PC, accepte de négocier. Rien n’y fait, une semaine plus tard, les étudiants débutent une grève de la faim à Tien An Men.


Le 15 mai, les manifestants profitent de la venue de Mikhaïl Gorbatchev et des télévisions étrangères pour se faire entendre. Trois jours plus tard, ils sont un million sur la grande place demandant la mise à la retraite du vieux Deng Xiaoping et la démission du Premier ministre Li Peng.


Des tensions se font alors jour au sein de la direction communiste entre réformateurs et conservateurs. Zhao Ziyang vient parler aux grévistes de la faim, mais le lendemain, Li Peng proclame la loi martiale et évince le secrétaire général.

Aussitôt les Pékinois se massent aux portes de la ville pour empêcher l’entrée de 300 000 soldats.
Les millions de manifestants demandent la liberté d’expression, l’indépendance syndicale, le droit de contrôler les dirigeants, la lutte contre la corruption des cadr
es.

C’est dans ce mouvement qu’apparaît la Fédération autonome des syndicats de Pékin.
Mais le 25 mai, l’armée se rallie aux conservateurs. Pendant ce temps les étudiants construisent la fameuse"déesse de la démocratie"au centre de la place Tien An Men. Finalement, le 4 juin à 2h du matin, le 27e corps d’armée pénètre sur la place, la nettoyant par la mitrail
le.

On parlera de plus de 1 300 morts. Après le massacre, des millions de manifestants envahissent les grandes villes de province. Les démocraties occidentales condamnent. Les autres pays de l’Est se taisent. Seuls, la RDA et Cuba approuvent.


La chape de plomb retombe alors sur l’Empire du milieu à partir du 10 juin, plus de 100 000 Chinois sont arrêtés. L’astrophysicien Fang Lizhi, le Sakharov chinois, doit se réfugier à l’ambassade américaine où il vivra cloîtré pendant un an. Une dizaine de"contre-révolutionnaires"sont exécutés après jugement.


Les occidentaux prennent quelques sanctions, mais devant l’énormité du marché économique chinois, ils se taisent vite. En effet les massacreurs de Tien An Men ont inventé le"capitalismo-communisme". En clair, l’ouverture du pays à l’économie de marché, sans démocratie, et pour le compte de la seule nomemklatura.


FO Force Ouvrière, La
force syndicale

4 mai 1989,    la levée de l’espoir et sa répression tragique
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1er mai,Journée internationale de revendications et de solidarité.
1er mai,Journée internationale de revendications et de solidarité.

1er mai


Aux Etats-Unis, les syndicats ouvriers décident de faire du 1er mai, à partir de 1886, une journée de manifestations pour les huit heures. Ils choisissent cette date parce que c’était le 1er mai, le moving day, que, dans les États de New York et de Pennsylvanie, on avait l’habitude de commencer les locatio
ns et les baux.

La journée était pénible pour les ouvriers. Ce 1er mai 1886, on compte 340 000 grévistes. À Chicago, une bombe est lancée par des gens qui seront qualifiés d’anarchistes. Une féroce répression s’engage. huit militants sont jugés ; trois sont condamnés à la prison, cinq à la pendaison.

L’un d’entre eux se suicide, les quatre autres sont exécutés. Le procès a été truqué à un tel point qu’ils sont finalement réhabilités en 1893.

Le 1er mai sera retenu par les syndicats du monde entier comme journée internationale de revendications et de solidarité.

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les grandes grèves de 36 ne furent pas qu’un feu de paille
les grandes grèves de 36 ne furent pas qu’un feu de paille


Récit d’une grève qui s’est étendue et généralisée, emportant tout ou presque sur son passage, pour laisser à la classe ouvrière des acquis historiques.
Au milieu des années trente la condition ouvrière est déplorable
.

La crise de 1929 jette sur le pavé 1,1 million de chômeurs, soit 12% des actifs. Les salaires baissent de 8 à 20%.

En 1935, le pouvoir d’achat a diminué de 27%. Mais du fond des ateliers gronde une sourde révolte contre l’autoritarisme des patrons, la discipline plus sévère, la généralisation du chronométrage et des chaînes, les salaires de misère, la lèpre des taudis des banlieues ouvrières.


C’est dans ce contexte que se transforme le paysage syndical.

En septembre 1935, la CGT-U, la confédération d’obédience communiste décide de revenir à la"Vieille Maison".

Cette attitude découle en fait de la décision du PCF, qui, appliquant les consignes de Moscou, s’oppose désormais à Hitler et Mussolini.

La"réintégration"se traduit par une fusion, effective lors du congrès de Toulouse, en mars 1936. Les"Unitaires"ès qualités obtiennent deux places au Bureau confédéral : Benoît Frachon et Julien Racamond, marque d’une organisation en tendances, contraire à l’esprit de la CGT.


La CGT ainsi réunifiée demande le passage de la semaine de 48 heures à 40 heures, sans diminution de salaire. Le patronat refuse arguant de la concurrence étrangère.

En ce début de printemps 1936, le climat social est calme. En revanche, le climat politique est plus tendu. Réunies dans un front populaire, les gauches abordent les élections législatives du 26 avril et du 3 mai avec optimisme.
Impatient, le mouvement social ne va pas attendre le résultat du deuxième tou
r.

Les manifestations du 1er Mai sont imposantes. Pour avoir chômé le 1er Mai, des syndicalistes, ouvriers des usines d’aviation Bréguet au Havre et Latécoère à Toulouse, sont licenciés dès le lendemain.
Le 3 mai, le front populaire remporte les élections avec 376 sièges (147 SFIO, 106 Radicaux, 72 PCF, 51 socialistes indépendants) contre 222 aux droites. Mais constitutionnellement, Léon Blum doit attendre un mois pour former son gouvernement
.

Les Bréguet et les Latécoère n’attendront pas. Le licenciement des syndicalistes a été la goutte d’eau de l’autoritarisme patronal dans le vase des rancœurs ouvrières.

Le11 mai, 600 ouvriers de Bréguet occupent leur usine, imités le surlendemain par les Latécoère. Le 14 mai, la région parisienne entre dans la danse. Les ouvriers de l’usine Bloch de Courbevoie font la grève sur le tas.

Désorientés par la victoire du Front populaire, apeurés par ces occupations pacifiques et spontanées qui empêchent tout lock-out et embauche de jaunes, déçus par les forces de l’ordre qui ne sont pas envoyées contre les grévistes, les patrons cèdent rapidement.

Dès le 15, Bloch accepte des augmentations de salaires, le paiement des journées de grève et l’instauration de congés payés.

Mais rien n’y fait, le mouvement se propage comme une traînée de poudre. La base et les dirigeants syndicaux multiplient les demandes d’un salaire minimum, des 40 heures et l’instauration de délégués du personnel.
Le 28 mai, ce sont les 35 000 Renault qui occupent leurs ateliers suivis par toute la métallurgie parisienne : Caudron, Chausson, Citroën, Farman, Fiat, Talbot... Un accord est vite trouvé chez Renault où le travail reprend dès le 30 mai.
Début juin, c’est l’ensemble du pays qui est touché. Les grèves venues de la base touchent la métallurgie, la chimie, le textile, les grands magasins, les cheminots et les
PTT.

Les grèves touchant les mines, le bâtiment et les cafés-restaurants sont décidées par la direction de la CGT.
La Confédération générale de la production française prend peur. Elle entre en contact avec Léon Blum, qui vient de former son gouvernement, et lui demande d’organiser une entrevue avec la CGT. Cette dernière, qui a refusé d’entrer dans le gouvernement Blum au nom de la charte d’Amiens, accepte la rencontre qui débute le 7 juin à 15 heures à l’Hôtel Matignon. Les accords sont signés dans la nuit. Ils serviront de canevas pour négocier les conventions
.

Cette première grande victoire du syndicalisme n’entraîne pas une reprise immédiate du travail. Le 9 juin, le bâtiment débraie. Le 11, il y a encore deux millions de grévistes, le jour où Maurice Thorez lance son fameux : « Il faut savoir terminer une grève ».

Le 12, la métallurgie parisienne reprend, mais début juillet il reste encore 200 000 grévistes.
Le 14 juillet 1936, une manifestation monstre célèbre dans une belle unanimité la prise de la Bastille, la fête de la Fédération et les accords Matignon. Charles Maurras, de l’Action Française, parlera de « la lie des faubourgs, mêlée à l’élément juif métèque ».
Les grèves de 1936 voient pour la première fois un vaste mouvement d’occupation ouvrière, sans arme, sans violence ni destruction. L’ambiance était à la fête, affirmant aussi la nouvelle puissance ouvrière. D’un seul coup tout s’arrête, le son de l’accordéon remplace le bruit des machines, sans pour autant basculer dans la grève générale insurrectionnelle demandée par les journaux d’extrême gauche comme La Lutte Ouvrière (trotskiste), Le Libertaire (anarchiste) et la Révolution Prolétarienne (syndicaliste révolutionnai
re).


D’un million d’adhérents en mars, la CGT passe à cinq millions de membres en juin. C’est dans les branches où elle était peu représentée qu’elle progresse le plus.

Chez les dessinateurs industriels elle passe de 500 à 80 000 adhérents, dans la chimie, de 4 000 à 200 000 et dans la métallurgie, de 50 000 à 780 000, dont 700 à 25 000 chez Renault.

C’est donc dans le secteur privé que le mouvement a été le plus vaste et le plus profond. La fonction publique, contente du gouvernement de Front populaire en qui elle se reconnaît, est plutôt restée en retrait de cette lame de fond.
Mais le patronat n’a pas regardé les bras croisés, en spectateur impuissant, l’expérience de 1936
.

Affolé en mai, sonné en juin, il est déjà plus vigoureux en septembre et d’après l’expression de l’historien Jean Bouvier, « en pleine forme en février 1937 ».
Après le premier été des congés payés, le gouvernement Blum marque"la pause"
.

Les projets de retraite des vieux travailleurs, de fonds national du chômage et d’échelle mobile des salaires sont abandonnés.

Pourtant les grandes grèves de 36 ne furent pas qu’un feu de paille.

Elles ont profondément marqué l’imaginaire collectif du mouvement ouvrier et du syndicalisme français.

Au milieu des années trente la condition ouvrière est déplorable.

Au milieu des années trente la condition ouvrière est déplorable.

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1884 - LES SYNDICATS DEVIENNENT LÉGAUX Dans la foulée des grandes lois démocratiques sur l'école laïque et sur la liberté de la presse, la République se rend à l'évidence et renonce à mettre hors la loi un mouvement qui, de toute façon, s'exprimera. Après le traumatisme engendré par les massacres de mai 1871, le mouvement ouvrier reprend progressivement de l'ampleur.
1884 - LES SYNDICATS DEVIENNENT LÉGAUX Dans la foulée des grandes lois démocratiques sur l'école laïque et sur la liberté de la presse, la République se rend à l'évidence et renonce à mettre hors la loi un mouvement qui, de toute façon, s'exprimera. Après le traumatisme engendré par les massacres de mai 1871, le mouvement ouvrier reprend progressivement de l'ampleur.

Le mouvement ouvrier s'organise !
Dans la foulée des grandes lois démocratiques sur l’école laïque et sur la liberté de la presse, la République se rend à l’évidence et renonce à mettre hors la loi un mouvement qui, de toute façon, s’exprimera.

Après le traumatisme engendré par les massacres de mai 1871, le mouvement ouvrier reprend progressivement de l’ampleur.

En 1872, le gouvernement dissout le Cercle de l’Union ouvrière de Paris qui réunit quinze chambres syndicales. Pour faire face à la multiplication des grèves, le pouvoir accepte enfin l’abrogation de la loi Le Chapelier et des articles du Code pénal napoléonien contre les coalitions, qui interdisaient depuis 1791 le principe même des associations de défense des « prétendus intérêts communs » des ouvriers.

Jules Ferry est l’initiateur, dès 1880, d’un projet de texte législatif, autorisant les syndicats (ouvriers et patronaux). Mais, confronté aux multiples tentatives d’enlisement menées par les députés les plus conservateurs, ce n’est qu’à l’issue de quatre ans de bataille parlementaire que Waldeck-Rousseau, alors ministre de l’Intérieur du second gouvernement Ferry, pourra, enfin, faire voter la loi du 21 mars 1884. Elle soumet le fonctionnement des
syndicats à des règles strictes.

Elle marque cependant le point de départ pour de nouvelles étapes : l’organisation des salariés peut désormais se développer au grand jour, mais à l’extérieur des ateliers et usines, les syndicats restant interdits sur les lieux de travail. Il n’est également pas question d’autoriser les syndicats dans la fonction publique.

« Les syndicats ou associations professionnelles, même de plus de vingt personnes, exerçant la même profession, des métiers similaires ou des professions connexes concourant à l’établissement de produits déterminés, pourront se constituer librement sans l’autorisation du gouvernement » affirme cette loi, qui accorde également à ces syndicats professionnels « le droit d’ester en justice », de disposer du produit de leurs cotisations, d’acquérir les immeubles nécessaires à leur activité, de constituer des caisses de secours mutuels ou de
retraites.

Ces syndicats professionnels peuvent, certes, former des unions de syndicats, mais ces unions ne peuvent, elles, ni posséder d’immeubles, ni entamer des actions en justice. Enfin, obligation est faite à ces syndicats de déposer leurs statuts et d’indiquer les noms de leurs dirigeants, qui devront impérativement être français et jouir de leurs droits civils.

Ces nombreuses contraintes ont pesé lourd. La généralisation des syndicats professionnels espérée par Jules Ferry et Waldeck-Rousseau a été beaucoup plus lente que prévu. Essor bien évidemment freiné par le patronat qui multiplie les menaces sur les ouvriers pour retarder l’application de la loi.

Face à cette offensive en règle, les dirigeants ouvriers sont divisés, avec d’un côté, les défenseurs d’un syndicalisme indépendant, et de l’autre, les"guesdistes", pour qui la lutte a une finalité essentiellement politique. Ces derniers ne veulent voir, du moins dans un premier temps, dans la loi de 1884 qu’une tentative de récupération et d’intégration
du mouvement ouvrier.

Une fédération nationale des Syndicats est créée à Lyon en octobre 1886 mais les rivalités en son sein entre"guesdistes"et"possibilistes"diminueront son influence. Elle sera concurrencée en 1892 par la fédération des Bourses du Travail.

Ces divisions sont mal vécues par la classe ouvrière. Cette dernière impose dès 1893 un processus de rapprochement entre les deux organisations qui aboutira deux ans plus tard à la constitution de la première centrale syndicale, la Confédération générale du Travail.

Le mouvement ouvrier s'organise
Le mouvement ouvrier s'organise
Le mouvement ouvrier s'organise

Le mouvement ouvrier s'organise

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LES CHÔMEURS ET LES SALARIES

Le chômage massif constitue l’armée industrielle de réserve, plus son nombre est élevé, mieux ce sera pour le capitaliste qui pourra ainsi affirmer au prolétaire au cas où ce dernier refuserait de travailler, qu’il peut embaucher une personne à moindre coût moyennant le même travail étant donné que l’armée industrielle de réserve est importante.

Karl Marx

LES CHÔMEURS ET LES SALARIES

Les libéraux ne cessent de nous dire que tous les salariés et chômeurs sont libres et qu’on ne saurait les comparer à des serfs du Moyen-âge ou des esclaves de l’antiquité (ou du temps du commerce triangulaire ) et évoquer l’exploitation. Les individus – nous disent-ils – sont tout à fait libres, Libres de « choisir », de démissionner, d’aller travailler ailleurs.
On ne doit certainement pas vivre dans le même monde. Dans notre monde à nous, en période de crise et donc de surabondance des chômeurs ( qui comme on sait sont des agents économiques engagés dans une lutte à mort, dans une ère où règne l’individualisme), quel individu normalement constitué va se permettre de refuser un job alors qu’il doit rembourser le crédit de la maison, payer les multiples factures, subvenir à ses besoins et nourrir ses gosses ? Quel individu va se permettre de refuser – en période de crise – l’un des seuls jobs restants de la région ? Allons, allons… soyons un peu sérieux…
L’individu en question – et les libéraux le savent très bien, d’ailleurs tout le monde le sait… – sera dans l’obligation d’accepter ce job ainsi que le salaire, aussi modique soit-il, les horaires et les conditions fixées par son employeur, à plus forte raison dans une période de crise. Il ne pourra pas se permettre de faire la fine bouche parce que l’armée de réserve que constituent les innombrables bataillons de chômeurs ne manque pas.

« Quoi ?! vous ne souhaitez pas ces horaires irréguliers, décalés et cette mirobolante et coquette somme de 570 euros par mois sous le prétexte merdique que vous avez trois fillettes en bas âge ? Ah ces chômeuses ! que des privilégiées ! on vous offre du boulot et vous vous permettez de faire la fine bouche ! Madame, on fait pas d’humanisme ici.

C’en est déjà bien assez ! Si vous n’êtes pas contente, c’est votre problème. De toutes les façons, nous recevons chaque jour des courriers de chômeurs donc bon … »
D’un point de vue strictement légal donc, celui qui va vendre sa force de travail sera considéré comme libre et l’égal de l’employeur. Mais dans le réel, tel ne sera pas le cas, loin s’en faut. Prenons garde à ne pas souvent associer le réel et le Vrai au droit positif. Ici donc, c’est le détenteur des moyens de production qui domine.

Mais nous entendons déjà d’ici des clameurs au loin. Des indignations. Quoi ?! Comment ?! nous avons osé mettre en lumière ce qui se passe dans les coulisses (secret de polichinelle), nous avons osé contredire le Sacro-saint évangile libéral de la prêtraille du lucre. Voici que nous les entendons déjà nous ressortir le sempiternel argument sur la liberté véritable du travailleur en période de plein emploi, argument qu’on n’aurait – à ce qu’il semblerait – aucunement pris en compte.

Soit ! Analysons donc les arguments suivants de nos bons amis libéraux =

« Voyez-vous mon bon ami, ce que vous dites est certes vrai en période de crise économique, mais perd de sa pertinence en période de plein emploi, d’où – sauf votre respect – un certain simplisme dans vos propos. En effet, en période de crise économique, ceux qui vendent leur force de travail sont les maîtres du jeu. Vu qu’il n’y aura pas assez de main-d’œuvre disponible, les patrons vont certainement faire tout ce qui leur est possible pour attirer la main-d’œuvre, satisfaire les désirs les plus profonds des travailleurs : augmentations de salaire, primes, avantages en tout genre etc.. Comme il y aura toujours besoin de main-d’œuvre, le travailleur pourra démissionner et offrir sa force de travail à d’autres détenteurs des moyens de production. »

Argumentaire intéressant, mais chers lecteurs, est-il besoin de se laisser encore prendre par cette grossière félicitée temporaire ? Prenez garde ! Plus belle sera la soirée fortement alcoolisée, plus douloureuse sera la gueule de bois.

Comme vous le savez, en période d’embellie économique, c’est Production, Production, Production, Consommation, Consommation, Consommation.

Dans ce système, le coût d’un objet va varier dans le temps. Par exemple, si un smartphone coûte aujourd’hui une centaine d’euros, peut-être coûtera t-il 50 euros dans trois ans. Plusieurs raisons pour expliquer cet état de fait : innovations technologiques, concurrence (donc les vendeurs sont obligés de baisser les prix pour attirer les clients et ainsi écouler les marchandises), etc.

N’oublions pas que dans ce jeu, ce sont toujours LES PLUS GROS, ceux qui peuvent payer pour les brevets, inciter – via les pubs – les clients à consommer leurs produits, investir, délocaliser, obtenir des investissements conséquents des banques, qui sont et seront toujours les grands gagnants.

Les petits ou les perdants – déjà distancés technologiquement par les gros, le public s’intéressant toujours aux nouveautés, et du fait de la concurrence – vont donc s’évertuer à baisser les prix des produits. Or, dans chaque produit, il y a une infine part du salaire de l’employé, ainsi que le coût relatif à l’entretien de la machine, les matières premières, le transport, le profit de l’employeur etc. L’employeur ne pouvant se permettre de réduire les coûts relatifs à l’entretien de la machine, le coût des matières premières, etc, il s’ensuit donc qu’il va être contraint de se débarrasser de bon nombre de ses salariés et/ou baisser les salaires.
[ Le salaire, soit individuel d'un poste, sur un autre, ou sur la masse salariale de façon plus globale, constitue l’un des seuls coûts variables à la portée de l’employeur ]

Supposons qu’il licencie. Il va certainement demander aux salariés restants de produire davantage, de fournir une plus grosse charge de travail – à salaire identique ou moindre ( très forte forte probabilité !) – pour combler le départ forcé des autres salariés.

Les travailleurs, en sachant que l’entreprise ne se porte pas au mieux, vont certainement réduire leurs dépenses car l’entreprise pouvant faire faillite ou étant très affaiblie, il serait insensé d’entretenir le même train de vie qu’à l’accoutumée.
Mais du fait de la RÉDUCTION des dépenses du salarié qui est aussi un consommateur une moindre consommation commence à se faire jour, et s'installe dans la région, la ville, le pays tout entier.

Donc moins d’achats, et PLUS DE PERTES pour d’autres employeurs, parmi lesquels l’employeur de ces salariés. Le patron ne parvenant donc pas à vendre ses produits, du moins suffisamment pour escompter quelque bénéfice, il va encore baisser les prix (La concurrence l’y obligera aussi, car ce sera à qui vendra au plus bas prix à des consommateurs désormais appauvris ), ce qui va encore signifier des baisses des salaires, corrélées à une dégradation des conditions de travail, par manque de moyens et d'effectifs, des licenciements en pagaille. Départs non compensés, bine évidemment. Et ainsi de suite.
Il s’ensuit donc du fait de la perte de pouvoir d’achat des consommateurs – une ruine à court et moyen terme des petits artisans, commerçants, etc. Ce qui va aussi finir par affecter les gros employeurs qui vont licencier en pagaille, éventuellement délocaliser.

Et patatras ! C’est la crise (Nous ne parlons même pas des bulles financières, des crises bancaires, des variations dans le coût des matières premières etc.) Les petits et moyens sont emportés ! Et les gros vont fusionner pour devenir encore plus gros et/ou restreindre certains coûts, attendre que la crise passe… en sollicitant des cadeaux fiscaux, des avantages et plus de flexibilité pour rebooster l’économie.

Moins de consommation et plus de chômeurs, c’est moins de rentrées fiscales pour l’Etat. Et comme les gros n’auront de cesse de faire du chantage aux hommes politiques et de remplir des fleuves entiers de leurs larmes de crocodile pour payer moins d’impôts (compétitivité qu’ils disent…), ce sont les classes intermédiaires qui vont trinquer (énormément), ainsi que les classes populaires.

L'état va rogner sur les dépenses sociales, amoindrir les budgets de frais de santé, des services administratifs de contrôles (médecine et inspection du travail, contrôles sanitaires, entre autres) ce qui va affecter les plus faibles, celles et ceux qui sont déjà en situation de précarité.
Historiquement, ce sont toujours les PLUS GROS qui s’en sortent le mieux en période de crise. Ce seront donc encore les plus gros employeurs qui vont l’emporter et les salariés et les chômeurs seront les plus grands perdants.

D’autant plus que les chômeurs et les salariés ont tendance à se détester pour le plus grand bonheur des gros.

Les employeurs, qui pratiquent le dumping social, savent bien utiliser ces situations soit en employant des personnes qui ne sont pas en règle avec l'administration (étrangers sans papier), ne parlant pas notre langue, peu qualifiées, qu'ils sous-paient, sous-traitent socialement, soit ils vont chercher de la main d'oeuvre dans d'autres régions d'Europe, à moindre coûts, avec des règles sociales inférieures, ou ils délocalisent une partie du travail (exemple des abattoirs de volaille, ou de porc).

Les bénéfices et les dividendes continuent d'être engrangés, même, et surtout, ajouterai-je en période de crise.

« Ah ! Ces chômeurs, ils sont trop fainéants ! Ils pourraient faire des efforts pour trouver du boulot ! Ils ne pensent qu’aux allocs, ce sont des assistés, des tricheurs, des fraudeurs aux aides sociales ! »
« Ah ces étrangers, ils viennent voler nos jobs »; « » Ou « Ah ces étrangers, ils bossent pas et profitent allègrement des allocs »
« Ah les salariés français ne sont que des râleurs qui bossent pas assez » ...

Assez marrant cette propension qu’à l’opprimé à en vouloir à d’autres opprimés. Quand un usager/client sera fortement mécontent d’un service, d’un surcoût ou d’un manque d’information, il aura tendance à engueuler la pauvre employée ( serveuse, conseillère clientèle d’un call-center, la pauvre étudiante qui travaille au Mcdo pour survivre et financer ses études, qui est débutante et qui n’en peux plus à tel point qu’elle est sur le point de s’effondrer en larmes etc.) plutôt que s’en prendre à la direction, aux cadres dirigeants…

Donc, même en période de plein emploi, le salarié ne sera maître du jeu que temporairement ( A noter que du temps de l’Europe prospère, des trente glorieuses et donc d’une période de relative plein emploi, une grande partie de la population mondiale vivait – et vit toujours – dans une indigence extrême. Nous vivons toujours dans un système, qui ressemble par bien des aspects au système esclavagiste athénien ou romain : Une minorité vit toujours aux dépens d’une immense majorité. Et dans cette minorité, il y a une ultra-minorité qui concentre toutes les richesses…)

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