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La Bataille continue - Le Blog-note InFOrmatif - Un blog d'actualités sociales, juridiques et syndicales pour communiquer, faire connaître et partager nos expériences au service des salariés de la grande distribution et du commerce. En général faire valoir les positions syndicales de FO sur l'actualité sociale, tant Française qu'Internationale.
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La Mirabelle, petite prune ronde de couleur jaune nous enchante de mi-aout à mi septembre
La mirabelle est le fruit du mirabellier, variété de prunier.
C'est un fruit répandu essentiellement en Lorraine et dans le nord de l'Alsace, ainsi qu'en Haute-Saône (France).
On la trouve aussi au Québec.
Avec environ 15.000 tonnes annuelles, la Lorraine fournit environ 80% de la production mondiale.
Mais elle se réduit en fonction des années.
On annonce plutôt 250 producteurs pour une récolte pouvant atteindre 9 000 tonnes.
C'est une petite prune ronde, de couleur jaune. C'est un excellent fruit. Il se consomme à maturité, de la mi-août à mi-septembre.
Il existe deux variétés principales : la mirabelle de Metz, petite et peau fine et la mirabelle de Nancy, plus grosse.
La mirabelle de Lorraine est le premier fruit qui a reçu le label "indication géographique protégée" qui garantit son origine et sa spécificité.
C'est le déclin de la viticulture en lorraine à la fin du XIXème siècle qui a eu pour conséquence l'augmentation de la production de mirabelles dont l'alcool qu'il fournit par distillation a pu servir de substitut au vin.
La récolte des mirabelles ne s'annonce pas toujours exceptionnelle.
Loin s'en faut ; les gelées de la fin avril endommagent nombre d'arbustes.
Mais la qualité, la couleur, le calibre et le taux de sucre sont au rendez-vous, et comblent nos attentes.
La mirabelle, délicate et parfumée se décline et se donne à nous sous de nombreuses recettes et se consomment de multiples façons:
Tartes, gâteaux, gelées, confitures, clafoutis, en eaux de vie, en alcool naturel de mirabelle, bocaux en sirop naturel, fruits déguisés, garnitures de crêpes et chaussons, en soufflé, fines et délicates nous les retrouvons sous la palette experte des cuisinières et cuisiniers pour agrémenter des recettes de plats cuisinés, qui toutes font nos délices......
Au choix de nos papilles gourmandes !
Article du 03 septembre 2017,
Mis à jour le 03 septembre 2018, 14H13, nouvelle mise à jour, documentation
Le 1er septembre 2019, 16H35
Au choix de nos papilles gourmandes !
Comme chaque année se tient la fête de la Mirabelle
Le père du Street Art : Ernest Pignon-Ernest « Ecce homo.
Interventions 1966-2019 » en Avignon
De son vrai nom Ernest Pignon, ce plasticien, dessinateur et photographe est né à Nice en 1942. Cet artiste engagé est basé à Paris. Ses images peintes et dessinées au fusain et à l’encre noire (en noir et blanc) sur du papier, sont alors collées sur les murs des villes aux quatre coins du monde.
L’exposition, produite par la ville d’Avignon et Avignon Tourisme, expose plus de 400 œuvres dans toute la Grande Chapelle du Palais des Papes, retraçant le parcours de l’artiste depuis plus de soixante ans. Il s’agit de photos, de collages, de dessins, venus du musée de Montauban, de la galerie parisienne Lelong & Co et de collections privées.
Ces « tableaux » représentant souvent des personnages, sont au format, à l’échelle, quasi un-pour-un, c’est-à-dire grandeur nature.
Ayant commencé à coller dans les rues dès 1966, il est considéré comme l’un des fondateurs du street art mondial. Il s’agit bien sûr d’art éphémère, le support papier subissant l’outrage du temps (le soleil, la pluie). Mais ces collages représentant des sujets engagés, ils sont aussi la cible d’arrachages, de lacérations, de tags… Ernest Pignon-Ernest a donc pris soin de les photographier. Sage décision.
Un engagement politique et social
Avec ces collages, l’artiste prend fait et cause pour le droit à l’avortement, la situation des immigrés-expulsés, la lutte contre le sida, dénonçant l’apartheid, la situation des Palestiniens, les accidents du travail, l’univers carcéral…
Il se veut aussi quelque part une sorte de « gardien de l’Histoire », avec ses œuvres « Les gisants de la Commune de Paris », « Métro Charonne » (manifestation du 8 février 1962 contre la guerre d’Algérie qui fit huit morts écrasés contre les grilles de la station de métro), « Maurice Audin » (jeune professeur communiste mort sous la torture de l’armée française à Alger).
Il a aussi collé à Soweto, le poster d’un homme tenant dans ses bras un jeune écolier tué lors de la révolte de ce township. A Ramallah, il a affiché des portraits du grand poète palestinien Mahmoud Darwich. Ernest Pignon-Ernest milite pour la création d’un musée d’art contemporain dans les territoires palestiniens. Idée fortement combattue par Israël et le Hamas de Gaza !
L’artiste est aussi un grand portraitiste : Maïakovski, Rimbaud, Picasso, Molière, Goethe, Nerval, Genet, Neruda…, avec un hommage particulier à Pasolini. Des affiches de ce dernier tenant dans ses bras le cadavre d’un homme (son assassin ?) ont orné les rues de Milan, Rome, Ostia, Naples et Matera.
Dans son combat contre le sida, il a collé à Port aux Princes, mais aussi à Lyon des représentations de la prison Saint Paul. A noter des « icônes » religieuses du saint suaire ou de la piéta d’Avignon.
Depuis sa première exposition personnelle en 1979, il ne cesse d’exposer dans toute la France.
Sourcing: CHRISTOPHE CHICLET, in fo.fr
Avignon, Palais des Papes, Grande Chapelle, jusqu’au 29 février 2020. Août : 9h-20h30, septembre-octobre : 9h-19h, 2 novembre 2019 - 29 février 2020 : 9h30-17h45. 04 32 74 32 74.
Une question pour commencer : " si on vous dit « révolution », à quoi pensez-vous en premier ? Et si on y met une majuscule ? "
C’est l’enjeu de cet ouvrage, redécouvrir l’idéal révolutionnaire de 1789, comprendre pourquoi cette révolution-ci est une référence, tout en battant en brèche certaines idées reçues à son sujet.
Ainsi, chaque chapitre évoque une thématique, un angle à travers lequel on peut lire la Révolution : en quoi elle fut et reste un modèle, quelle fut sa force, la place de la bourgeoisie, celle des femmes, accoucha-t-elle de la République, quel rôle jouèrent des personnages comme Louis XVI, Robespierre, Bonaparte, comment s’empara-t-elle de la question de la propriété, de la religion, de l’esclavage, fut-elle violente, militariste, combien de temps dura-t-elle…
Les lectures peuvent être variées selon les exégètes ou les époques. Il n’en demeure pas moins que ce qui fait sa spécificité c’est qu’elle façonne un monde neuf, un changement total.
C’est un temps de rupture qui fonde les bases d’une société dans laquelle nous vivons encore.
Sourcing:CORINNE KEFES, in fo.fr
La révolution expliquée à Marianne, Jean-Marc Schiappa. Éditions François Bourin, 236 pages, 16 euros.
Le mot « révolution » est un mot qui a enthousiasmé des générations, mais aussi un mot qui a fait peur.
Aujourd’hui, c’est surtout un mot galvaudé, la plus petite réforme ou innovation, dans quelque domaine que ce soit, étant considérée comme « révolutionnaire ».
Depuis plusieurs années, la capitale girondine a décidé de se réapproprier son passé fluvial et maritime. Paradoxalement, alors que la bourgeoisie locale s’est enrichie avec le commerce triangulaire de la traite négrière, la ville rend hommage à ce héros de bande dessinée réfractaire à toute autorité.
Avec l’arrivée l’an passé de la LGV Paris-Bordeaux en deux heures, la municipalité a mis en chantier en front de Garonne le nouveau quartier « Euratlantique », quartier d’affaires, de logements et de culture avec le bâtiment de la MECA (Maison de l’économie créative et de la culture en nouvelle Aquitaine).
Cet ensemble, presque achevé, ne restera pas dans les annales de l’architecture contemporaine !
L’exposition Corto Maltese a lieu dans une partie de la Halle Boca, marché populaire construit en 1938, réhabilité en 2018, devenu un lieu branché de la gastronomie locale dans ce nouveau quartier en devenir.
L’exposition montre des dizaines de planches des différents albums, reproduites en grand format avec différentes thématiques : « Corto et Venise », « Corto l’érudit », « Corto et les révolutions »…
Hugo Pratt (1927-1995) est le père d’un Corto qui serait né d’une gitane maltaise et d’un marin britannique.
Le voyageur à la boucle d’oreille, bijou porté à l’époque uniquement par les personnes ayant fait le tour du monde, est le fils spirituel et politique de Pratt. Ce dernier, dessinateur, scénariste et aquarelliste, est internationaliste dans le sang. Il déclarait avoir des origines séfarades espagnoles, italo-vénitiennes et anglaises. Il a grandi en Éthiopie où son père était officier dans l’armée coloniale italienne.
A dix-huit ans, il propose ses premiers dessins dans une Italie ravagée et appauvrie par la guerre. Il part alors en Argentine où il vivra de 1949 à 1959, fréquentant les milieux culturels et progressistes de Buenos Aires. Après un bref passage à Londres (1959-1962), il rentre en Italie. Il commence à être connu et reconnu dans le monde de la BD. Mais c’est en 1967 avec la publication du premier album de Corto Maltese que la consécration mondiale viendra.
Corto et les révolutions
Vacciné du militarisme de son père, des guerres et des prisons qu’il a connues, Hugo Pratt campe son personnage, érudit, tantôt nonchalant, tantôt farceur, aux côtés des ennemis de l’ordre établi. C’est ainsi que l’on retrouve Corto au milieu des indigènes de l’Océanie, des Noirs du Brésil et des tribus des confins de l’Éthiopie, de l’Érythrée et du territoire des Afars.
Il est avec les Gangaçeiros de la libération, les révolutionnaires paysans du Sertão brésilien, aux côtés des militants de l’Armée républicaine irlandaise durant les combats pour l’indépendance de l’île. De passage à Venise, il en profite pour boxer des chemises noires mussoliniennes. De la Sérénissime, il passe à Rhodes dans un Dodécanèse sous occupation italienne.
Dans ces deux villes on découvre des signes ésotériques liés aux Templiers et à la Franc maçonnerie. En effet Pratt a été initié en 1976.
Le marin maltais va être aussi un témoin privilégié de la guerre civile russe en traversant l’Asie centrale et la Sibérie. Il assiste à une bataille peu connue où la division bolchévique arménienne accomplit sa némésis en tuant Enver Pacha, un des trois grands génocidaires de 1915. Une fois les Arméniens massacrés, après la défaite de 1918 de l’Empire ottoman, Enver part en Asie centrale pour soulever les peuples turcophones d’Asie centrale contre les bolcheviks dans un délire pantouraniste d’union des peuples turcs du Bosphore à l’Himalaya.
Corto croise aussi le baron fou, un noble prussien qui, avec l’aide de la légion tchèque, supplétive de l’armée blanche, attaque l’armée rouge sur ses arrières sibériens.
90% des récits de Pratt dans les sagas « maltesienne », mais aussi dans la série « Les scorpions du désert » sur la VIII° armée britannique du front d’Égypte-Libye, sont historiques. Mais Pratt, comme Corto, est aussi un farceur. Clin d’œil anachronique, il fera du marin maltais un grand copain de Raspoutine !
Si Pratt est mort en 1995, son héros préféré lui a survécu grâce au travail de deux dessinateurs-scénaristes espagnols, Juan Diaz Canales et Rubén Pellejero qui ont publié en 2015 « Sous le soleil de minuit » (1).
Sourcing: CHRISTOPHE CHICLET, in fo.fr
(1)Juan Diaz Canales, Rubén Pellejero : « Corto Maltese. Sous le soleil de minuit », d’après Hugo Pratt. Ed. Casterman, 2015, 88 p.
Jusqu’au 19 septembre, Halle Boca, 208 quai de la Paludate, Bordeaux, du mercredi au samedi (sauf jours fériés) de 13h30 à 18h30. Visite guidée à 16 h, entrée libre.
« Le plus difficile dans une histoire, c’est de savoir la terminer »
Voici le dernier opus de la trilogie initiée avec La Table du roi Salomon. Nous y retrouvons l’ordre national des quêteurs toujours aux prises avec la multinationale Voynich dans la course à l’Artefact.
Après l’Angleterre et l’Espagne, après l’Afrique, nos héros partent pour l’Amérique du Sud afin de continuer leur chasse au trésor, à la recherche de la cité des hommes saints. C’est dans cette cité que doit reposer la véritable table du roi Salomon, l’autel du Nom, qui dissimule la formule cabalistique du nom de Dieu et contient un immense pouvoir pour qui saurait la déchiffrer.
Ce troisième tome est un épisode plein de rebondissements, où les découvertes s’enchaînent, où les masques tombent, où ce qui était perdu est retrouvé, pour le meilleur et pour le pire.
La quête semble donc sur le point de s’achever mais tout bon quêteur vous le dira, la fin de l’une n’est que le début de l’autre car la quête idéale n’a pas de fin.
Et c’est tant mieux puisque, au fond, peu importe les réponses, ce sont les questions qui comptent, pour que toujours quelqu’un dise : je te répondrai volontiers mais je connais une bien meilleure histoire…
Sourcing:CORINNE KEFES, in fo.fr
Une légende raconte que sept moines ermites, ayant vu en songe des Berbères qui attaquaient le royaume wisigoth de Tolède, un cimeterre à la main et le nom d'Allah aux lèvres, traversèrent l'océan en direction du couchant.
Ils avaient pour mission de mettre en sécurité un trésor immense qui se trouvait enfoui depuis des lustres sous les fondations d'un monastère tolédan : la Table du roi Salomon, le cadeau empoisonné de Lilith, l'incomparable reine de Saba. Ils fondèrent en Amérique la mythique Cibola, une cité protégée par la main de Dieu. Nul jusqu'à présent n'était parvenu à localiser cette ville qui, dans l'imaginaire collectif, regorgeait de richesses et de reliques magiques et où les hommes vivaient en parfaite harmonie.
On sait désormais qu'elle se trouve dans le Valcabado (une petite république d'Amérique du Sud), nichée au coeur de la forêt vierge, et c'est donc là que se déroulera l'affrontement final entre le Corps national des quêteurs — l'institution secrète madrilène chargée de localiser et rapatrier les oeuvres du patrimoine espagnol éparpillées à travers le monde — et la multinationale Voynich, ou plus précisément la puissance occulte qui la manipule.
Après moult péripéties, la Table de Salomon trouvera enfin son maître, et cette plongée au coeur de l'histoire de l'art, qui sait si bien mêler érudition et imagination, une envoûtante conclusion.
La Cité des hommes saints, Luis Montero Manglano. Éditions Actes Sud, 618 pages, 24 euros.
Voici la suite attendue de la nouvelle saga de Bilal. On retrouve le héros principal, Kameron Obb, accompagné de sa partenaire d’infortune, le médecin Junia Perth, déterminée à sauver sa fille, otage aux mains de la mafia.
Car la poursuite engagée contre lui dans le premier opus continue : détenteur de l’ensemble des données numériques de la planète depuis qu’un parasite extra-terrestre l’a colonisé, il est la cible de toutes les factions qui se partagent le pouvoir sur terre : gouvernements, sectes religieuses, groupes idéologiques et autres organisations criminelles.
On apprend comment la station orbitale a été « attaquée » et l’enjeu qui semble se jouer autour de la lune. On découvre aussi que les tâches bleues qui s’étendent sur le corps de Obb sont contagieuses et permettent une sorte de connexion wifi entre affectés.
Bilal nous fait de nouveau réfléchir sur le devenir de l’homme et son addiction à la technologie : implanté-augmenté, il devient inopérant-mourant quand il est déconnecté.
L’intrigue progresse lentement et de nombreuses questions restent ouvertes :
Comme Magritte aurait pu le dire, ceci n’est pas un livre sur l’art. Ce n’est pas non plus une série de biographies ou un catalogue d’exposition, ni une BD ou un livre d’histoires…
Mais alors, qu’est-ce donc ?
Un peu tout cela sans doute.
Quand Dubuffet invente la notion d’art brut, il regrette aussitôt de définir une production qu’il est impossible de borner car c’est un art de la marge, réfractaire à la mise en case parce que multiforme, affranchi des règles.
On découvre ici six artistes à l’histoire à la fois différente mais si proche : la création artistique s’est imposée à eux, ils ont eu un déclic, une révélation qui les a guidés dans leurs réalisations, presque malgré eux.
Leur œuvre n’est pas faite pour se montrer, c’est une création d’abord intime qui donne à voir ce que chacun porte en soi-même. Il n’y a pas d’intention, de message, il n’y a que l’acte, le faire, qui importe.
L’art devient ainsi une transcendance, une libération, une catharsis, un moyen de vivre qui met dans la lumière une minorité invisible et exclue.
Le livre est à lui seul une belle œuvre, autant dans le trait, le texte, les couleurs que dans la mise en scène qui transporte le lecteur dans le pays mental de chaque artiste en s’affranchissant à son tour des codes.
C’est une lecture qui questionne sur la folie, qui nous plonge dans l’inconnu, le non-expliqué, l’univers de l’ouvert et du possible.
Gare au vertige !
Sourcing: CORINNE KEFES, in fo.fr
Enferme-moi si tu peux, Pandolfo et Risbjerg, Éditions Casterman, 167 pages – 23 euros.
En un peu plus de questions que de jours qu’il aura fallu à Mr Fogg pour faire le tour du monde, l’ouvrage présente un tour d’horizon varié sur le fonctionnement des choses qui nous entourent.
Avec pour objectif non pas la lune, mais un partage des connaissances entre les candides que nous pouvons être et les scientifiques qui savent presque tout.
C’est avec beaucoup d’humour, un brin de poésie et une pointe de philosophie que l’auteur nous démontre que la curiosité n’est pas toujours un vilain défaut.
Autour de grandes thématiques, comme l’univers, les lois physiques, l’homme, les animaux et les plantes, mais aussi la linguistique, l’histoire, la sociologie, on découvre la réponse à de nombreuses questions qu’on a pu se poser, ou pas…
Alors embarquez pour explorer le monde et savoir, par exemple, pourquoi il ne faut pas frotter sa carte bancaire quand elle ne fonctionne pas, pourquoi les fils s’emmêlent toujours, pourquoi on a peur au cinéma ou encore d’où viennent les bulles de champagne…
Lorsqu’en 1998 survient une vague de suicides sur le lieu de travail, la question de la souffrance au travail devient un sujet médiatique. Les entreprises tentent alors de trouver des solutions et font appel à des consultants extérieurs pour élaborer des kits de préconisations.
Le résultat : des sociétés de consulting prospères et des situations inchangées dans les entreprises.
La raison : les solutions apportées, quand elles sont adaptées, sont souvent peu mises en place, la direction souhaitant rarement remettre en question son organisation. On privilégie donc l’idée de réussite plutôt que le sens, l’optimisation plutôt que le bien-être, la quantité plutôt que la qualité, car le bonheur n’est-ce pas la rentabilité ?
On essayera ainsi de changer l’individu plutôt que l’organisation du collectif.
Aujourd’hui, cette organisation a évolué, accentuant nomadisme et mobilité, encourageant la polyvalence perpétuelle et déstructurant les anciens repères du travail.
Celui-ci perd alors du sens, les objectifs deviennent impossibles, l’isolement et la méfiance s’installent : la souffrance aussi.
La solution : donner du temps et des moyens pour que chaque entreprise trouve en son sein la réponse la plus adaptée.
Parce que l’entreprise est par essence un projet collectif, il faut remettre le collectif au centre : renforcer la coopération, supprimer les évaluations individuelles, limiter l’optimisation à outrance.
Il faut aussi établir des règles claires, partagées et appliquées par tous et garanties par l’État.
À l’heure de la Mondialisation, l’humain ne peut pas être une simple variable d’ajustement.
Le salaire de la peine – Le business de la souffrance au travail, Sylvaine Perragin, Éditions Don Quichotte-Seuil, 184 pages – 16 euros.
Au milieu des rangées de livres étalés dans toute bonne librairie, voici une drôle de pêche !
Ouvrage quelque peu inclassable, ce roman-journal-poème nous plonge dans l’univers des chaînes d’usines agroalimentaires. Un univers répétitif, bruyant, épuisant pour le corps et pour l’esprit.
La force de l’auteur est de nous faire suivre une ligne de crête entre ce milieu abrutissant et ses envolées littéraires et poétiques.
Par les mots et leurs jeux, par le rythme de la ligne qui revient souvent à elle-même, il nous berce pour mieux nous asséner une vérité crue, si ce n’est cruelle.
Alors que dans une vie antérieure, comme éducateur spécialisé, il a dû faire face à la violence des banlieues, il se retrouve confronté à une tout autre violence, dans un système qui n’est pas le sien et il nous prend à témoin de son expérience.
Il nous dépeint ce monde quasi inhumain où les horaires décalés désorientent, où s’impose la dictature de l’horloge, où l’abrutissement du travail chamboule certitudes et repères, et en vient à la conclusion que finalement, ce qui est pire peut-être c’est l’absence de travail.
L’usine est un divan, dit-il. Elle amène à la découverte de son moi intérieur, de ce qu’on est capable d’accepter par amour et pour le pain quotidien.
Un livre poignant, qui ne laissera pas indifférents ceux qui aiment la langue française, un livre sans fin puisqu’il n’y aura jamais de point final à la ligne…
Sourcing:CORINNE KEFES, in fo.fr
À la ligne – Feuillets d’usine, Joseph Ponthus, Éditions La table ronde, 263 pages – 18 euros.