Lettre INRS 07 MAI 2009
Acquérir le regard du préventeur |
En
2007, on a recensé en France plus de 720 000 accidents du travail dont 46 000 accidents graves. Chaque jour, des entreprises sont confrontées à ces situations d'urgence face auxquelles il est
impératif de savoir réagir vite et bien. Les sauveteurs secouristes du travail (SST) constituent un indispensable maillon du dispositif de secours en entreprise. C'est sur le sang-froid,
les réflexes et les compétences de ces salariés que reposent la santé et parfois la vie des personnes accidentées. Les SST interviennent avec un objectif prioritaire : limiter les conséquences
immédiates des accidents. Ils sont ainsi chargés de protéger les victimes et les autres salariés en évitant les risques de sur-accident, d'alerter les secours extérieurs (SAMU, pompiers...) et,
bien sûr, de prodiguer les premiers soins aux blessés.
Protéger,
alerter, secourir... et prévenir
En milieu de travail, une formation adaptée, régulièrement mise à jour et assurée par des organismes spécialisés, garantit aux secouristes d'être
correctement préparés à agir lorsque l'accident survient. La formation doit notamment leur apprendre à communiquer efficacement avec les services d'urgence et à maîtriser les gestes de premier
secours. Une circulaire de la CNAMTS a actualisé les compétences techniques exigibles des futurs SST. Désormais, ceux-ci sont formés à l'utilisation des défibrillateurs automatiques
externes.
La
circulaire réaffirme également la nécessité d'une évolution des missions spécifiques des SST et particulièrement une meilleure implication dans la prévention des risques professionnels. Les
secouristes doivent ainsi être capables d'analyser une situation de travail avec le regard du préventeur : repérer les dangers, identifier les salariés exposés et contribuer à l'élaboration et à la mise en œuvre des actions de prévention.
Plus qu'une
obligation, une nécessité
Selon le Code du travail, la présence d'un SST n'est obligatoire que dans les ateliers où sont effectués des travaux dangereux et sur les chantiers occupant
20 personnes au moins pendant plus de 15 jours et comprenant des travaux dangereux.
Cependant, il est de la responsabilité des employeurs d'organiser les secours internes et de veiller à leur bonne articulation avec les services extérieurs. Dans ce cadre, pouvoir compter sur 10 à 15 % de salariés formés aux gestes d'urgence constitue une bonne pratique pour toute entreprise.
Toutefois, il est nécessaire de rappeler que l'élaboration de ce dispositif de secours doit s'inscrire dans le cadre plus large de la mise en place d'une démarche globale de prévention des risques professionnels.
Défibrillateur : en avoir ou pas ?
Les arrêts cardiaques constituent la première cause de mort subite chez l'adulte. Chaque année, en France, ils sont responsables de plus de 40 000 décès. Pour faire face à ces cas d'urgence extrême, les secouristes disposent d'un nouvel outil : les défibrillateurs automatisés externes ou DAE. Ces dispositifs administrent des chocs électriques qui suffisent parfois à faire redémarrer le cœur et permettent d'augmenter les chances de survie des victimes. Même si les arrêts cardiaques sont peu fréquents en milieu de travail, l'implantation de ces appareillages au sein de l'entreprise présente un intérêt certain, notamment pour les établissements de taille importante ou accueillant un public nombreux. Pour chaque entreprise, la décision d'installation d'un DAE doit faire l'objet d'une discussion entre les employeurs, les représentants du personnel! , le médecin du travail et les services d'urgence. Lorsque l'implantation est décidée, il est souhaitable qu'elle s'accompagne d'un programme de formation adéquat. |
Source INRS