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La France a été le premier État moderne à inscrire la séparation de l’église et de l’État dans le marbre de sa constitution. La laïcité à la française reste encore de nos jours un exemple quasi unique dans le monde.
Cette loi, voulue par le « petit père Combes » et votée à l’initiative d’Aristide Briand, prend ses racines dans les tréfonds de l’histoire de France : les guerres de religion, les lumières contre l’obscurantisme, la Révolution française de 1789, l’affaire Dreyfus, la montée des idées républicaines et sociales.
Context / Chronologie:
De la Saint-Barthélémy (1572) à la révocation de l’édit de Nantes (1685), la France s’est déchirée et massacrée pendant plus d’un siècle. La Révolution française a mis fin aux privilèges de la noblesse, mais aussi d’un clergé qui s’opposait à l’émancipation du peuple en particulier dans le domaine de l’éducation.
La première séparation date du 18 septembre 1794 quand le budget de l’Église constitutionnelle est supprimé.
Mais en 1802, Napoléon signe le concordat avec le pape et rétablit le catholicisme comme religion d’État. L’Église de France, en particulier sa hiérarchie, prend ouvertement fait et cause pour les régimes antirépublicains (royauté, empire) puis contre toutes les nouvelles idées socialistes.
Les droites ont eu très peur des révolutions de 1848, en particulier celle de juin et dès 1850, elles imposent la loi Falloux qui proclame la liberté d’enseignement au profit de l’église.
Mais à la fin du XIXe siècle, les Républicains, Radicaux et Radicaux-socialistes accèdent au pouvoir. D’autant que l’affaire Dreyfus (1894-1906) va rouvrir les cicatrices entre les milieux réactionnaires-catholiques et les adeptes des avancées de la Révolution française, désormais largement influencés par le socialisme.
C’est Émile Combes qui sera un des symboles de la bataille pour la laïcité. Né dans une famille modeste du Tarn, médecin installé en Charente, radical-socialiste, Franc-maçon, il est le président du groupe de la « Gauche Démocratique » au Sénat et ministre de l’instruction publique et des cultes en 1895.
En tant que Président du conseil (Premier ministre) de juin 1902 à janvier 1905, il va lancer une vaste campagne anticléricale : fermeture de 3 000 écoles congrégationnistes en juillet 1902, rupture des relations diplomatiques avec le Vatican en mai 1904 et interdiction totale d’enseigner aux congrégations en juillet 1904.
De la laïcité
Les fondements théoriques de la loi de 1905 viennent essentiellement des planches et du travail en loges des Frères du Grand Orient de France, obédience majoritaire en France, largement athée ou agnostique, très influente chez les radicaux et radicaux-socialistes de la IIIe République.
Mais cette loi promulguée le 9 décembre 1905 [1] n’est pas une loi d’exclusion et de mise au ban des catholiques.
Sa première phrase est : « La République assure la liberté de conscience ».
C’est aussi cette introduction qui lui vaudra le soutien total des protestants et des juifs [2].
Par ailleurs, la République ne reconnaît, ne salarie ni de subventionne aucun culte. La loi de séparation contient donc des dispositions libérales : respect de la liberté de conscience, du libre exercice des cultes et de l’organisation interne des religions. Désormais être adepte d’une religion ou être athée relève d’un choix individuel.
Il ne doit pas non plus être demandé de service public aux différents cultes et les services publics de l’État ne doivent porter aucune marque de caractère religieux.
Le Vatican menace d’excommunier les députés et sénateurs qui ont voté la séparation. La belle affaire pour la plupart ! Ce n’est qu’en 1923 que la hiérarchie catholique française va accepter la laïcité, mais pour mieux se ranger à 80% derrière Pétain.
En 1946, la constitution de la IVe République qualifie la France de « République laïque » et indique que l’organisation de l’enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés, est un devoir de l’État.
C’est d’ailleurs sur le terrain scolaire que les milieux cléricaux tentent encore de nos jours de saper la laïcité.
Sourcing:CHRISTOPHE CHICLET, in fo.fr
Notes
[1] - Votée à l’Assemblée nationale par 341 voix contre 233 et au Sénat par 181 contre 102.
[2] - Ce qu’il reste des protestants après l’exil de dizaines de milliers d’entre eux après la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV, se divise en deux courants : calvino-swingliste et luthérien, réunifiés en 2013. A l’époque la communauté juive est très majoritairement ashkénaze. La minorité séfarade est constituée des « Juifs du pape », et de ceux venus d’Italie, d’Espagne et du Portugal. Les Séfarades deviendront majoritaires en France à l’indépendance du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie.
Les grandes dates de Notre-Dame de Paris, au cœur de l’histoire de France
Le monument historique a été ravagé par un incendie lundi 15 avril 2019.
Retour sur l’histoire de la cathédrale la plus célèbre du monde, depuis sa construction au XIIe siècle jusqu’aux travaux de rénovation lancés en 2017.
Des millions de visiteurs venaient admirer sa flèche qui pointait vers les cieux, les vitraux de ses rosaces et ses fameuses gargouilles. Nourris par l’imaginaire de Victor Hugo, sans doute rêvaient-ils d’y croiser Quasimodo, Esmeralda et Frollo.
Lundi 15 avril, ces rêves sont partis en fumée lorsqu’un incendie s’est déclenché dans la cathédrale Notre-Dame de Paris en fin d’après-midi.
Si les pompiers ont pu sauver et préserver la structure dans sa globalité, les deux tiers de la toiture ont été détruits.
Retour sur les épisodes marquants de l’histoire de France qui se sont écrits entre les murs de la plus célèbre cathédrale du monde.
1163:
La construction est lancée par l’évêque Maurice de Sully. Selon la légende, le pape Alexandre III, en personne, aurait posé lui-même la première pierre. Ceux-ci se sont déroulés sur plus de deux siècles, se terminant à la fin du XIVe siècle sous la supervision de Raymond du Temple. À cause du long chantier et des nombreux maîtres d’œuvre s’étant succédé pour diriger les travaux, la cathédrale présente un mélange d’éléments de style roman et gothique.
1239:
Louis IX récupère la Sainte Couronne auprès de banquiers vénitiens après la mise en gage de la relique par l’empereur Baudouin de Courtenay, puis la dépose à Notre-Dame. Selon la tradition chrétienne, ce cercle de joncs réunis en faisceaux et retenus par des fils d’or, serait celui qu’a porté le Christ avant sa crucifixion. Deux ans plus tard, le roi fait construire la Sainte Chapelle pour y conserver le précieux trésor. La cathédrale Notre-Dame n’était pas encore achevée, à la fin du XIIIe siècle, les Parisiens veilleront le corps du Roi Louis IX, mort à Tunis le 25 août 1270.
1431:
Henri VI d’Angleterre est couronné roi de France par son grand-oncle, le cardinal Henri Beaufort, dans la cathédrale. À l’époque, la guerre de Cent Ans (1337 - 1453) fait encore rage et le monarque anglais, tout juste âgé de dix ans, fait figure d’imposteur aux yeux des Français. Il se dispute le titre avec Charles VII, sacré roi de France à Reims deux ans plus tôt.
1558:
Marie Stuart, reine d’Écosse et François II se marient à Notre-Dame. Plusieurs unions de monarques sont célébrées dans la cathédrale. Parmi elles, celles de Marguerite de Valois et Henri IV (1572) et de Napoléon III et Eugénie de Montijo (1853). À Notre-Dame s’est également célébré en juin 1559 le mariage, plus cocasse, d’Élisabeth de France et Philippe II d’Espagne... par procuration! Le fils aîné de Charles Quint étant absent, il fut remplacé par un émissaire, le duc d’Albe, chargé de le représenter à l’autel.
1804:
Napoléon Bonaparte est sacré empereur des Français le 2 décembre par le pape Pie VII à Notre-Dame de Paris. L’événement est immortalisé par Jacques-Louis David dans le célébrissime tableau Le Sacre de Napoléon, aujourd’hui conservé au Louvre. Les drapeaux pris à l’ennemi à Austerlitz ornent les murs et masquent le délabrement du monument, abîmé depuis la Révolution.
1831:
Victor Hugo publie le roman historique Notre-Dame de Paris, déclaration d’amour au bâtiment. La cathédrale est au centre du récit dans lequel se croisent les personnages de Pierre Gringoire, Esmeralda, Claude Frollo et Quasimodo, toujours iconiques aujourd’hui. Depuis sa publication, le chef-d’œuvre du romancier a connu de nombreuses adaptations au théâtre ainsi qu’au cinéma.
1844:
Après Jean-Baptiste-Antoine Lassus, l‘architecte Eugène Viollet-le-Duc se lance dans des travaux de restauration de la cathédrale. Le bâtisseur controversé impose, entre autres, une flèche sur la toiture du monument, alors que celle-ci a disparu de la mémoire des Parisiens.
30 janvier 1853: mariage de Napoléon III avec Eugénie de Montijo
25 août 1944:
Les cloches de la cathédrale résonnent pour la libération de Paris. Le lendemain, un Magnificat est chanté à Notre-Dame en présence du général de Gaulle et du général Leclerc.
9 mai 1945:
Le cardinal Suhard, accueille le général de Gaulle ainsi que les membres du gouvernement et les ambassadeurs des États-Unis, d’URSS et de Grande-Bretagne à la cathédrale. L’archevêque y célèbre un office au cours duquel un Te Deum d’action de grâces pour la victoire est chanté, suivi de l’exécution de la Marseillaise aux grandes orgues.
12 novembre 1970:
Une cérémonie d’hommage national est rendue à la mémoire de Charles de Gaulle. Les présidents de la République Georges Pompidou et François Mitterrand seront honorés eux aussi après leur décès en 1974 et 1995.
2012:
Mgr André Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris, lance le coup d’envoi du jubilé de la majestueuse cathédrale, qui célèbre son 850e anniversaire tout au long de l’année suivante. Des travaux de restaurations sont entrepris, comme celle du Grand Orgue ou la mise en place de nouvelles cloches. Quatre ans plus tard, l’archevêché lance un appel aux dons, afin de financer les vingt prochaines années de travaux de rénovation, comme l’étanchéité de la flèche.
15 novembre 2015:
Messe d’hommage aux victimes des attentats terroristes commis à Paris le 13 novembre, après que le glas eut sonné durant un quart d’heure.
Le 6 juin 2017 :
Un policier de 22 ans est agressé à coups de marteau sur le parvis de la cathédrale par un étudiant algérien se revendiquant comme un «soldat du califat».
Le 15 avril 2019 à 18h43:
Le feu prend au niveau de la flèche en travaux. Il ravage toute la toiture de la cathédrale et menace la structure même de l’édifice. Des experts doivent se réunir mardi 16 avril pour évaluer les dommages causés sur la cathédrale par le gigantesque incendie.
Des dons sont apportés par les plus grandes fortunes pour la restauration de l'édifice, ce qui fait grincer des dents vu l'ampleur des sommes annoncées, notamment de la part de personnes pratiquant l'évasion fiscale notamment .....
E. Macron devant établir son rapport sur le grand débat l'a différé d'une semaine
Alfred de FALLOUX (Angers, 7 mai 1811 - Angers, 6 janvier 1886) -http://www.19e.org/biographies/F/falloux.jpg
15 mars 1850
Loi Falloux sur l'enseignement confessionnel
Le 15 mars 1850, après deux mois de vifs débats, les députés de la Seconde République votent une loi qui permet aux congrégations catholiques d'ouvrir en toute liberté un établissement secondaire avec les enseignants de leur choix.
De plus, elle soumet les établissements publics et les instituteurs au contrôle des autorités administratives et « morales », autrement dit religieuses.
Cette loi, due au comte Alfred de Falloux, ministre de l'Instruction publique, supprime de fait le monopole de l'État dans l'enseignement établi par Napoléon 1er.
Elle intervient moins d'un an après le succès du « Parti de l'Ordre » aux élections législatives.
Son promoteur, le comte de Falloux, résume ainsi, dans ses Mémoires, son programme politique :
« Dieu dans l'éducation, le pape à la tête de l'Église, l'Église à la tête de la civilisation ».
La loi Falloux est approuvée par la droite conservatrice et en particulier le député Adolphe Thiers, mais elle suscite la colère du député « montagnard » Victor Hugo et, par ses excès, va raviver l'anticléricalisme et la haine de l'institution ecclésiastique.
La querelle ne s'apaisera qu'après les lois de Jules Ferry sous la République suivante.
Mais cette loi comportait d'autres aspects
Organisation administrative
Il existait déjà des académies depuis l'organisation de l'Université impériale en 1808. La loi Falloux en crée une dans chaque département, cela permet de décentraliser. Chaque académie est dirigée par un recteur assisté d'un conseil académique.
La loi fixe également le programme de l'école primaire.
Celui-ci se divise entre un programme obligatoire et un programme laissé à l'appréciation de l'enseignant.
Le programme obligatoire comprend :
l'apprentissage de la lecture ;
l'apprentissage de l'écriture ;
l'apprentissage des rudiments du calcul ;
une éducation morale et religieuse ;
pour les filles seulement, les « travaux d'aiguille » ;
Le programme facultatif comprend :
l'histoire ;
les sciences naturelles ;
le chant ;
la gymnastique ;
le dessin.
A noter aussi que cette loi complète la Loi Guizot (du 28 juin 1833), qui rendait obligatoire une école de garçons dans toute commune de 500 habitants, en rendant obligatoire également la création d'une école de filles dans toute commune de 800 habitants.
Marie Pape Carpentier
28 avril 1848
Apparition de l’école maternelle
Le mois d'avril 1848 fut particulièrement fertile en modifications de la société française.
Le 28 avril 1848 le terme d’ "école maternelle" est employé pour la première fois et remplace ce que l’on appelait des "salles d’asile".
En France, la tradition d’accueil des enfants de moins de six ans est ancienne.
L'origine des classes maternelles remonte à 1770, quand le pasteur Jean-Frédéric Oberlin ouvre, dans sa paroisse vosgienne du Ban-de-la-Roche, de petites écoles à tricoter afin de venir en aide à l'enfance en détresse.
Au programme : tricot, filage, fabrication de charpie, lecture de l'alphabet, calligraphie, calcul mental, chant et récitation. Sur les murs, des planches coloriées d'histoire naturelle et biblique.
Les maîtresses, appelées conductrices de la tendre enfance sont des bourgeoises rapidement formées par le pasteur et sa femme.
Dès 1771, suivant le modèle initié par le pasteur Oberlin, des "écoles à tricoter" accueillent dans certaines régions les enfants de 4 à 7 ans.
Sous l’impulsion de la pédagogue Marie Pape Carpantier, des institutions nouvelles, les "salles d’asile" apparaissent à partir de 1825 et se développent tout au long du XIXe siècle.
Elles avaient pour fonction d’accueillir les jeunes enfants du peuple, qui restaient dans la rue pendant que leurs parents travaillaient.
En plus de l’enseignement dispensé, elles portaient ainsi assistance à ces enfants, dont l’âge était compris entre deux à six ans.
Marie Pape-Carpentier jouera un rôle important dans la modification du fonctionnement de ces établissements, notamment sur le plan des méthodes employées, relativement dures.
Dès 1828, l’état organise cette charité privée.
A partir de 1830, un programme et des réglementations sont mis en place pour ces services gratuits, qui accueillent toute la journée, de 8h00 à 19h00. L'objectif est de donner aux enfants des habitudes d’ordre, de propreté et de respect qui les préparent à "une vie honnête, décente et chrétienne".
Le 28 avril 1848, un arrêté décrète que les salles d'asile doivent porter le nom d'écoles maternelles.
Il faudra toutefois attendre les lois de Jules Ferry, en 1881, pour que les écoles maternelles soient véritablement instituées.
Dès 1885, les écoles maternelles sont à la charge des communes qui doivent fournir locaux, mobilier et matériel d'enseignement.
école de Jules Ferry salle de classe ancienne
Jules Ferry
21 décembre 1880
Création de lycées pour filles
Le député proche de Jules Ferry, Camille Sée fait de l'enseignement supérieur des jeunes filles une affaire d'état en créant des institutions publiques.
Le 28 octobre 1878, Camille Sée dépose à la Chambre un projet de loi visant à organiser, sur le plan national, l’enseignement secondaire des jeunes filles. En dépit de l’opposition virulente des partis conservateurs, la « Loi Sée » triomphe devant la Chambre en 1879 et est officiellement adoptée par le Sénat le 21 décembre 1880.
Elle est complétée par la loi du 29 juillet 1881 instituant l’École normale des professeurs-femmes de Sèvres, dont la première directrice est la veuve de l’ancien ministre Jules Favre.
Grâce à la loi Sée, l'instruction des filles ne sera plus dispensée que par les seules écoles privées ou religieuses. Des externats sont institués laissant aux municipalités la possibilité de créer des internats. L'enseignement de la religion disparaît au profit de la morale. Il faudra toutefois attendre 1925 pour que les programmes enseignés aux filles soient les mêmes que ceux destinés aux garçons.
L'adoption de la loi Sée provoque un débat houleux à la chambre et au Sénat, notamment auprès de l'Église qui s'oppose à ce que l'on forme des « femmes libres penseurs ».
Les lycées publics de jeunes filles ont perduré jusqu'aux années « 1960 » avant que la mixité ne se généralise dans tous les lycées de garçons comme de filles qui deviennent alors des « lycées mixtes » puis des « lycées »
16 juin 1881
L’école devient gratuite
Jules Ferry, à la fois Président du Conseil et ministre de l’instruction publique, fait voter une loi qui établit la gratuité de l’école.
Le jeudi 16 juin 1881, il propose une loi dont le premier article commence ainsi :
« Il ne sera plus perçu de rétribution scolaire dans les écoles primaires publiques, ni dans les salles d’asile publiques ».
Désormais, il ne sera plus nécessaire de payer une rétribution scolaire dans les écoles primaires publiques. Quelques temps plus tard, il y ajoutera le caractère obligatoire et laïque (loi du 28 mars 1882).
Depuis 1879, l’homme politique promulgue une série de textes afin de promouvoir l’école publique et d’affaiblir le poids de l’Église dans l’éducation des jeunes français. Dans ce contexte, une nouvelle loi paraîtra encore le 28 mars 1882, rendant l’enseignement obligatoire pour les enfants de 3 à 6 ans, et définitivement laïc.
Les bases de l’enseignement public en France seront posées.
L’instruction civique remplacera dorénavant l’instruction religieuse et même les instituteurs devront être laïcisés au sein des écoles spécialisées.
File d'attente de sans-travail devant la soupe populaire de la rue Réaumur, à Paris ; agence Meurisse ; 1921 - Gallica BnF
Histoire & Société
Le 20 septembre 1910,
À LA SORBONNE, LE CONGRÈS À L'ORIGINE DE L'ALLOCATION CHÔMAGE
EN 1910, LA PRESSE SE PENCHE SUR UN MAL QUI NE CESSE DE CROÎTRE DANS LES PAYS INDUSTRIELS : LE CHÔMAGE.
À PARIS, LE 20 SEPTEMBRE, DES SPÉCIALISTES RÉUNIS EN CONGRÈS PROPOSENT LA CRÉATION D'UNE ASSURANCE CHÔMAGE.
Le 18 septembre 1910, se réunit pour la première fois à Paris, entre les murs de la Sorbonne, un congrès international auquel participent les délégués de 27 nations.
Les administrations des grandes métropoles européennes, des fonds de chômage, des sociétés savantes, des universités sont représentées, aux côtés de nombreux statisticiens, parlementaires, syndicalistes, économistes.
Il s'agit de discuter d'un fléau qui, depuis les années 1890, a pris de l'ampleur dans les sociétés industrielles : le chômage.
La presse couvre attentivement l'événement.
Les articles qui sont consacrés au congrès indiquent qu'elle commence à prendre conscience de l'étendue du problème et de la nécessité d'y remédier.
Le Journal du 19 septembre diagnostique :
"Nous n'avons pas, comme à Londres, une armée de « sans-travail ».
La question du chômage n'occupe qu'une place très restreinte dans les préoccupations des partis politiques.
Mais il est lamentable que nous puissions compter dans notre pays plusieurs centaines de mille de chômeurs.
Dans cette lutte contre ce fléau, notre armement est insuffisant. Ni le placement public ni l'assurance n'ont pris encore l'extension dont ils sont susceptibles et en matière d'assistance nous pourrions faire d'utiles emprunts à l'étranger."
La Lanterne du 21 septembre, sous la plume du député de gauche René Besnard, ajoute :
"Pour l'homme valide, à qui le travail manque, la loi et l'initiative privée n'ont rien ou à peu près rien fait ; si méritoires dans tous les cas que puissent être les tentatives de certaines associations et, de quelques municipalités, elles ont été insuffisantes.
En permanence, des centaines de mille de chômeurs, dont le cœur est robuste, dont les muscles sont forts, sont pris par la misère que leur apporte une inaction dont ils ne voudraient pas.
Quel spectacle peut être plus lamentable que celui d'hommes en pleine puissance de travail, qui n'ont droit à rien, parce qu'ils ont leurs bras, et qui meurent de faim parce qu'ils ne peuvent pas s'en servir ?"
Dans La Libre Parole du 25 octobre, le conseiller municipal de Paris Louis Duval-Arnould écrit :
"En attendant, et pour longtemps, il y aura des chômeurs. […]
Tantôt, c’est le métier qui meurt : c’est une des tares du Progrès, et qui suffirait à m’empêcher d’en faire ma Divinité ; il broie des métiers, et, avec des métiers, les hommes, sous son passage triomphal.
Le jour où la linotype, cette merveilleuse machine à composer, entre dans une imprimerie, elle croise plusieurs « typos » qui en sortent et n’y rentreront plus.
Tantôt, c’est la crise industrielle qui ferme pour quelques semaines, ou pour toujours l’usine qui a trop produit ou que ruine la concurrence ; ce sont les Japonais qui, au bout du monde, se mettent à fabriquer des articles de Paris...
Tantôt enfin, c’est le chômage individuel : un coup de tête, un « mot de trop » qui échappe aux meilleurs parfois ; et voilà qu’il faut, avec un certificat trop bref, frapper de porte en porte, et essuyer bien des refus avant d’entrer ailleurs pour un salaire de début... Le mal est aussi étendu qu’il est cruel."
Une question revient sans cesse :
Comment faire diminuer le chômage, ce mal aux racines vastes et complexes ?
René Besnard écrit :
"Il ne faut pas espérer lutter contre les machines qui constituent l'outillage indispensable de la production moderne ; c'est peut-être dans la réduction des heures de travail [...] qu'on pourra trouver un remède au chômage."
Le 20 septembre, le congrès propose la création d'une assurance chômage, visant à compenser la perte de salaire des assurés privés de leur emploi, que l’État prendrait en charge et qui serait valable pour tous (un « Office du travail » existe déjà depuis 1891, contrôlant les caisses syndicales et patronales d'indemnisation ; mais celles-ci sont organisées par métier et tous ne sont pas concernés).
Certains sont sceptiques devant cette innovation.
Dans son édition du 4 octobre, Le Temps, journal conservateur, s'inquiète :
"Il faut encore que les intéressés s’aident eux-mêmes et que leur initiative, le sentiment de leur responsabilité, le souci de leurs devoirs soient avivés et non pas affaiblis.
S’ils venaient à s’imaginer qu’il est au pouvoir de l’État ou d’un groupement quelconque d’États de distribuer régulièrement du travail, comme on voit ces appareils automatiques distribuer du chocolat ou des bonbons, une cause nouvelle de chômages aurait été superposée aux autres par la diminution de la valeur intrinsèque des travailleurs.
Ce n’est pas en se tournant vers nous ne savons quelle providence, en attendant uniquement d’autrui le salut, en se persuadant que l’effort individuel est vain, ce n’est point ainsi qu’ils relèveront leur condition."
Le régime d'assurance chômage naîtra finalement quarante ans plus tard, le 31 décembre 1958.
Sourcing: Retronews, septembre 2017
Note:
Déjà en 1910, la réduction du temps de travail faisait partie des reflexions pour le partage du travail, et la lutte contre le chômage.
Déjà en 1910, le patronat, et ses affidés rendaient l'ouvrier responsable de son état de chômeur et du chômage, trouvant aberrant l'éventualité du versement d'aides (appelées providence).
Déjà en 1909, un sénateur, E. Tournon, fustigeait les lois sociales qu'il accusait de couler l'industrie, tout comme les patrons avaient à l'époque de l'interdiction du travail des enfants dénoncés une loi faite pour couler les entreprises, eux qui continuaient de rêver aux temps bénis, pas si lointain, de l'esclavage.
Tout cela ne vous rappelle t'il rien, qui nous renvoie aux discours du Medef sur le poids écrasant des cotisations sociales, du salaire différé qu'il convient d'éradiquer, des droits sociaux exorbitants qui sont autant de freins à l'emploi, aux positionnements des libéraux qui dictent les lois antisociales, qui paupérisent et précarisent les ouvriers.....
Les temps ont -ils changé? Réellement ?
Le patronat continue et continuera inlassablement de rogner sur nos vies, et de nous ôter des droits chèrement acquis, qu'il nous faut non seulement défendre, mais reconquérir, et en revendisuer de nouveaux.
(BM)
Blog publication, le 20 septembre 2017, modifié et mis à jour le 20 septembre 2018, 10H55
Politique libérale destructrice des doits sociaux, précarisation des plus faibles, remise en cause des protections sociales collectives, individualisation à outrance, ubérisation de la société
Chronologie de l'abolition de l'esclavage en France
3 juillet 1315 :
Édit royal du roi de France Louis le Hutin affirmant que selon le droit de nature, chacun doit naître franc. Officiellement, depuis cette date, le sol de France affranchit l'esclave qui le touche.
23 août 1793 :
Le commissaire de la République Sonthonax abolit l'esclavage dans la possession française de Saint-Domingue, actuelle Haïti.
4 février 1794 :
La première abolition sur tous les territoires de la République française.
20 mai 1802 :
Napoléon Bonaparte, par la loi du 30 floréal an X (20 mai 1802), rétablit la traite et l’esclavage conformément à la législation en vigueur avant 1789.
C'est un retour sur les principes de la loi du 4 février 1794 l'esclavage (cette abolition n'a pas été effective dans plusieurs colonies françaises).
1815 :
Engagement des principales puissances européennes (Empire d'Autriche, Grande-Bretagne, France, Portugal, Russie, Suède) à mettre fin à la traite négrière au congrès de Vienne.
Celle-ci se poursuivra cependant de façon clandestine et il faudra attendre l'abolition de l'esclavage pour que ce trafic cesse réellement.
Pendant les Cent-Jours, Napoléon Ier interdit par décret la traite négrière.
27 avril 1848 :
Décret d'abolition de l'esclavage en France et dans les colonies françaises (Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane, Sénégal).
Abolition de l'esclavage
2004 :
Année internationale de commémoration de la lutte contre l'esclavage et de son abolition (Organisation des Nations-Unies).
Inauguration en France de la route pour des abolitions de l'esclavage.
2 décembre :
La France célèbre la journée internationale pour l'abolition de l'esclavage initiée par l’UNESCO.
Il s'agit de la date anniversaire de l'adoption par l'Assemblée Générale des Nations Unies, de la Convention pour la répression et l'abolition de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui, le 02 décembre 1949.
Blog publication 23 aout 2018, 11H45
23 août
Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition
C'est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qu'a commencé à Saint Domingue (aujourd'hui Haïti et République dominicaine) l'insurrection qui devait jouer un rôle déterminant dans l'abolition de la traite négrière transatlantique.
La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition est commémorée le 23 août de chaque année.
La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition vise à inscrire la tragédie de la Traite dans la mémoire de tous les peuples.
Conformément aux objectifs du projet interculturel "La route de l'esclave", elle doit être l'occasion d'une réflexion commune sur les causes historiques, les modalités et les conséquences de cette tragédie, ainsi que d'une analyse des interactions qu'elle a générées entre l'Afrique, l'Europe, les Amériques et les Caraïbes.
La Directrice générale de l'UNESCO invite les Ministres de la culture de tous les États membres à organiser des actions en associant l'ensemble des populations de leurs pays et en particulier les jeunes, les éducateurs, les artistes, les intellectuels mais aussi les sportifs et la société civile.
Les premières commémorations de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition ont eu lieu dans plusieurs pays, notamment le 23 août 1998 à Haïti et le 23 août 1999 à Gorée au Sénégal. Des manifestations culturelles et des débats sur la traite négrière ont été également organisées.
En 2001, le Musée de l'étoffe de Mulhouse (France) s'est associé à la commémoration en organisant un Atelier présentant des tissus appelés "Indiennes de Traite" utilisés comme monnaie d'échange pour l'achat d'esclaves aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Par la circulaire CL/3494 du 29 juillet 1998 du Directeur général de l'UNESCO aux Ministres de la culture, tous les États membres sont invités à organiser des manifestations le 23 août de chaque année.
Lors de sa 29e session, le Conseil exécutif de l'UNESCO a adopté la résolution 29 C/40.
Le 23 août de chaque année, Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition
La loi sur le repos hebdomadaire du dimanche votée à la Chambre et au Sénat est promulguée après dix-huit mois de lutte syndicale ininterrompue.
Cette loi réglemente la durée du travail pour six jours par semaine dans les établissements industriels et commerciaux, publics et privés et interdit d’employer un salarié au delà de la durée fixée, sous peine d’amende.
En outre, la loi stipule que le cas échéant, un autre jour peut être choisi pour remplacer le dimanche.
Bien que cette loi, fût émaillée de dérogations, - écrivait alors Émile Pouget – elle est une des premières lois véritablement sociales, car elle diminue le temps d’exploitation et grâce à l’initiative syndicale, les couches ouvrières inconscientes pourront bénéficier du repos hebdomadaire, « une des conquêtes de l’action ouvrière, dont la portée a été mise en relief par la presse syndicale de l’époque ».
Journée internationale pour la lutte et les droits des femmes.
C'est une journée internationale mettant en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes.
Cette journée est issue de l'histoire des luttes féministes menées sur les continents européen et américain.
Le 28 février 1909, une « Journée nationale de la femme » (National Woman's Day) est célébrée aux États-Unis à l'appel du Parti socialiste d'Amérique.
À la suite d'une proposition de Clara Zetkin en août 1910, l'Internationale socialiste des femmes célèbre le 19 mars 1911 la première «Journée internationale des femmes » et revendique le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail.
En 1913 et 1914, dans le cadre du mouvement pacifiste de la veille de la Première Guerre mondiale, des femmes d'Europe organisent fin février ou début mars des rassemblements contre la guerre. En 1914, c'est le 8 mars qui est retenu.
En 1917, en Russie, alors que deux millions de soldats sont morts pendant la guerre, des femmes choisissent le dernier dimanche de février pour faire grève et réclamer « du pain et la paix ».
Ce dimanche historique tombe le 23 février dans le calendrier julien alors en vigueur en Russie et le 8 mars dans le calendrier grégorien : c'est le début de la Révolution russe.
Quatre jours plus tard, le tsar abdique et le gouvernement provisoire accorde le droit de vote aux femmes. C'est en souvenir de cette première manifestation de la Révolution que, le 8 mars 1921, Lénine aurait décrété la « Journée internationale des droits de la femme travailleuse» sur semble-t-il, la proposition d'une camarade bulgare de l'Internationale communiste.
8 mars 1977
La « Journée internationale des femmes » est reconnue officiellement par les Nations Unies
La création d’une « Journée internationale des femmes » a été proposée pour la première fois en 1910, lors de la conférence internationale des femmes socialistes, par Clara Zetkin.
La date n’est tout d’abord pas fixée, et ce n’est qu’à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg, que la tradition du 8 mars se met en place. Après 1945, la Journée internationale des femmes devient une tradition dans le monde entier.
La « Journée internationale des femmes » est reconnue officiellement par les Nations Unies en 1977, et en France en 1982.
Ambroise Croizat, créateur oublié de la Sécurité sociale
Qui ne connait pas une rue, une résidence ou un établissement scolaire « Ambroise Croizat » ?
Mais qui connaît réellement cet ancien ouvrier métallurgiste.
«Vivre sans l’angoisse du lendemain, de la maladie ou de l’accident de travail, en cotisant selon ses moyens et en recevant selon ses besoins.»
Ambroise Croizat définissait ainsi les principes qui allaient porter la création de notre Sécurité sociale !
En effet, ouvrier métallurgiste à treize ans, député communiste du Front populaire, Ambroise Croizat participe à l’élaboration, dans la clandestinité, du programme du Conseil National de la Résistance qui débouche sur les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945 relatives à la création de la Sécurité sociale.
A partir de 1945, Ambroise Croizat est Ministre du Travail sous différents gouvernements successifs. Ministre du Travail du général de Gaulle du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946, puis Ministre du Travail et de la Sécurité sociale du 26 janvier au 16 décembre 1946 (successivement gouvernements Gouin et Bidault) et du 22 janvier au 4 mai 1947 (gouvernement Paul Ramadier, fin de la participation communiste au gouvernement).
«Dans une France libérée, nous libérerons les Français des angoisses du lendemain.» déclarait Ambroise Croizat
Alors, nous devons rendre justice et hommage au père fondateur du plan de création de la Sécurité sociale, Ambroise Croizat.
En effet, si Pierre Laroque, haut fonctionnaire français est souvent présenté comme le père de la Sécurité sociale, c’est pourtant en collaboration avec Alexandre Parodi, Ministre du Travail de septembre 1944 à novembre 1945, et Ambroise Croizat, son successeur à ce poste, qu’a été élaboré cette réforme.
Ensuite, Pierre Laroque met en forme, réalise la synthèse du groupe de travail et contribue à l’écriture des ordonnances. Deux années à bâtir ce qui fera l’exception française.
Pierre Laroque aura d’ailleurs quelques mots pour Ambroise Croizat en 1947 :
« En quelques mois et malgré les oppositions, a été bâtie cette énorme structure, la Sécurité sociale, Il faut dire l’appui irremplaçable d’Ambroise Croizat. »
L’héritage laissé par Ambroise Croizat aux Français est immense.
En tant que Ministre du Travail, il s’engagea sur la création des comités d’entreprise, mais aussi sur la médecine du travail, la formation professionnelle, la réglementation des heures supplémentaires, ou encore sur le statut des mineurs, sur les retraites,… . Ambroise Croizat meurt à Paris, à 50 ans, le 10 Février 1951.
Un million de Français ont accompagné, au Père Lachaise, un des pères contemporain de l’innovation sociale.
GEORGES BUISSON Père de la sécurité sociale Gérard Da Silva Préfaces de Jean-Claude Mailly et de Serge Legagnoa Mouvement social et Laïcité HISTOIRE BIOGRAPHIE SCIENCES POLITIQUES EUROPE France
Il est impossible de parler d'A.Croizat, sans évoquer l'immense contribution de Georges Buisson comme Père de la Sécurité Sociale
Georges Buisson, employé de commerce devenu secrétaire de la Fédération CGT des employés de 1920, puis un des secrétaires de la CGT, s'engage pour les assurances sociales dès 1922.
Cet ouvrage, lui rend hommage pour les 70 ans de sa disparition.
Il révèle et reproduit in extenso le texte fondateur de la sécurité sociale du 24 juillet 1945, depuis lors occulté et passé sous silence.
Pour cet hommage, une injustice est réparée, comme est rendue à la CGT confédérée et au syndicalisme libre et indépendant, une de ses plus glorieuses victoires : la Sécurité sociale avec la Libération.
Et l'on peut dire légitimement : « Georges Buisson, père de la Sécurité sociale » !
Georges Buisson, né le 2 décembre 1878 à Évreux, dans l'Eure, mort le 31 janvier 1946 à Paris, est un des « pères fondateurs » de la sécurité sociale, un syndicaliste et un homme politique français
Le Vatican publie l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII. Elle fixe la doctrine sociale de l’Église.
Rerum novarum
Rerum novarum (« Les choses nouvelles ») est une encyclique publiée le 15 mai 1891 par le pape Léon XIII (1810-1903).
Elle constitue le texte inaugural de la doctrine sociale de l'Église catholique.
L'"autogestion" prônée par la CFDT est directement inspirée par cette doctrine.
15 mai 1891
Vatican
Le Vatican publie l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII. Elle fixe la doctrine sociale de l’Église.
Elle constitue le texte inaugural de la doctrine sociale de l'Église catholique.
On peut y lire:
« Il y aura toujours entre les citoyens des inégalités de conditions sans lesquelles une société ne peut exister ni être conçue »ou« le travail est une nécessité, imposée comme une expiation et accompagnée de souffrances ».
S'inspirant des réflexions (notamment les travaux de l'union de Fribourg) et de l'action des chrétiens « sociaux », l'encyclique, écrite face à la montée de la lutte des classes, condamne «la misère et la pauvreté qui pèsent injustement sur la majeure partie de la classe ouvrière » tout autant que le « socialisme athée ».
Elle dénonce également les «excès» du capitalisme et encourage de ce fait le syndicalisme chrétien et le catholicisme social contre les progrès du syndicalisme lutte des classes et du socialisme.
L’encyclique est à l’origine de la fondation de syndicats et de partis chrétiens, comme la CFTC en France.
Parallèlement elle est aussi à l’origine de la doctrine politique et sociale corporatiste. Le corporatisme est la défense d'une organisation économique, sociale, voire politique, reposant sur des corporations professionnelles.
Elle est apparue à la fin du XIXe siècle dans les milieux chrétiens « sociaux » en recherche d'une « troisième voie » socio-économique, entre le capitalisme libéral et les idéologies révolutionnaires (marxisme, anarchisme, etc.).
L'idéologie corporatiste a connu une grande vogue dans les années 1930, permettant de faire la synthèse de plusieurs mouvements d'apparence divergente : Le néo-traditionalisme prôné par l'extrême droite (Action française, Jeune droite, les non-conformistes des années 30, la Phalange nationale au Chili, le néo-socialisme en France, le planisme d’Henri de Man en Belgique, etc.).
Il s'agit là de renouer avec une société organique, dans laquelle les individus ne sont plus des nomades isolés et concurrents, comme dans le libéralisme, mais les composants d’un seul corps dont chacun a sa place et un rôle à jouer pour le bien de l'ensemble.
Les syndicats deviennent ainsi des « corps intermédiaires » destinés à jouer un rôle de modération, d’encadrement des salariés et de transmission de la bonne parole gouvernementale et patronale qui œuvre pour le « bien commun ».
Parmi les mouvements corporatistes et non-conformistes, beaucoup se sont rapprochés, temporairement ou non, de certaines formes de fascisme.
Un certain nombre ont été en France des soutiens du Régime de Vichy qui prônait ouvertement ce mode d'organisation de la société, mise en œuvre dans la «Charte du Travail ».
C’est en Italie, avec la Chambre des Corporations de Mussolini, au Portugal avec Salazar, en Allemagne avec le « Front du Travail » d’Hitler, que ces théories ont connu leurs principaux développements.
Par la suite, ces préceptes ont encore été utilisés par le général de Gaulle pour son « Association Capital-Travail », (la «participation des travailleurs à la gestion»), et sa tentative de création en 1969 d’un sénat socio-professionnel.
Les partisans du corporatisme social et de la doctrine sociale de l’Eglise dont il est issu, après avoir transité par le Mouvement Républicain Populaire après la Libération, un certain nombre de clubs, dont le club Jean Moulin, se retrouvent aujourd’hui, tant à droite qu’à gauche, notamment pour la France, au parti socialiste et à la CFDT.
L'"autogestion" prônée par la CFDT est directement inspirée par cette doctrine.
Le mouvement « En marche » d’Emmanuel Macron, un disciple d’Emmanuel Mounier, (l’un des partisans de la doctrine sociale de l’Eglise), apparaît comme une recherche de synthèse entre ces différents mouvements corporatistes de droite et de gauche, pour une plus grande efficacité.
L’encyclique est à l’origine de la fondation de syndicats et de partis chrétiens, comme la CFTC en France.
Le mouvement « En marche » d’Emmanuel Macron, un disciple d’Emmanuel Mounier, (l’un des partisans de la doctrine sociale de l’Eglise), apparaît comme une recherche de synthèse entre ces différents mouvements corporatistes de droite et de gauche, pour une plus grande efficacité.
Le suffrage, longtemps réservé aux hommes, n’est devenu réellement universel en France qu’en 1944.
Voici l'historique de cette lutte :
13 mai 1849 :
Jeanne Deroin, institutrice, tente en vain de se présenter aux élections législatives.
Printemps 1871 :
la "Commune de Paris" reconnait les droits politiques des femmes.
Cette courte période insurrectionnelle (du 18 mars au 28 mai 1871), marque l'arrivée massive des femmes sur l'arène politique et dans l'engagement révolutionnaire.
Elles vont s'investir par milliers durant les 72 jours qu'elle va durer et y jouer un rôle fondamental.
En 1876 :
Hubertine Auclert, journaliste, fonde le premier groupe suffragiste français : "le droit des femmes".
Le 9 décembre 1903 : un vote unanime du Parlement rejette l’égalité politique
En 1914 :
Organisation d’un "vote blanc", sondage auprès des femmes sur leur désir de voter. Plus de 500 000 réponses favorables.
À plusieurs reprises,
de 1919 à 1940 :
des propositions de loi en faveur du vote des femmes sont votées par la Chambre des députés, avant que le Sénat ne les rejettent, soit en repoussant indéfiniment leur examen, soit en s'y opposant par le vote.
Ces différentes propositions de loi visent selon les cas à octroyer le suffrage « intégral », pour toutes les élections, ou le suffrage « partiel », pour les seules élections locales.
20 mai 1919 :
Vote en faveur d'une proposition de loi pour le suffrage intégral des femmes par 344 voix contre 97.
21 novembre 1922 :
Trois ans et demi après son vote à la Chambre, la proposition est rejetée au Sénat par 156 voix contre 134.
7 avril 1925 :
La Chambre des députés adopte par 390 voix contre 183 une proposition de loi en faveur du suffrage des femmes lors des élections municipales et cantonales.
12 juillet 1927 :
Résolution de la Chambre des députés « invitant le Gouvernement à hâter, devant le Sénat, la discussion du projet de loi voté par la Chambre des députés concernant le suffrage des femmes aux élections municipales » (396 voix contre 94).
A chaque fois, il s’agit d’un coup d’épée dans l’eau : aucun de ces votes n’aura de suite, en raison de l’obstruction du Sénat.
Le 19 juin 1928,
21 mars 1929,
26 juin 1931 :
Refus par trois fois du Sénat de mettre la question du vote des femmes à l'ordre du jour.
Le 30 juillet 1936 :
la Chambre des députés se prononce à l'unanimité pour le suffrage des femmes (475 contre 0).
Le texte n'est jamais inscrit à l'ordre du jour du Sénat.
Le 4 Juin, Blum nomma pourtant trois femmes dans son gouvernement (sous-secrétaires d’État, et non pas ministres, il ne faut pas trop en demander quand même !) : Suzanne Lacore, Irène Joliot-Curie et Cécile Brunschvicg.
Le 21 avril 1944 :
Le général de Gaulle ratifie une ordonnance qui prévoit le vote des femmes et leur éligibilité.
Le 29 avril 1945
Les femmes votent pour la première fois en France, à l’occasion de municipales.