Des centaines de salariés des grands magasins disent "non" au travail le dimanche
Plusieurs centaines de salariés des grands magasins parisiens se sont rassemblés mardi pour manifester leur opposition au travail du dimanche, après des déclarations de Laurent Fabius en faveur de l'ouverture dominicale des commerces du boulevard Haussmann, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Travailler le dimanche, c'est non ! Il ne faut pas compter sur nous", ont scandé les manifestants rassemblés rue de Caumartin, à l'appel des syndicats du Printemps et des Galeries Lafayette -- deux grands magasins du boulevard Haussmann -- ainsi que de l'intersyndicale du commerce parisien Clic-P (CGT, SUD, CFDT, CFE-CGC et Seci-Unsa).
A l'occasion des Assises du tourisme, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius a indiqué jeudi que le gouvernement souhaitait que "certaines zones, comme le boulevard Haussmann", au centre de la capitale, "puissent être classées "zone touristique d'affluence exceptionnelle", afin d'y permettre l'ouverture de commerces le dimanche".
"J'ai 55 ans, trois enfants, 28 ans de maison au Printemps, je ne gagne même pas 1 350 euros nets et on voudrait en plus que je travaille le dimanche ? C'est honteux ! On veut bien travailler, mais que l'on nous laisse les dimanches", a lancé Eva, une manifestante.
Plusieurs cadres de la Fnac Italie (place d'Italie, dans le sud de Paris) étaient venus manifester leur soutien. "On ouvre déjà cinq dimanches par an et la direction a tenté tout récemment de nous faire travailler huit dimanches. Nous leur avons dit que ce n'était pas possible. On en a assez", assure Hervé. "C'est une superbe mobilisation ! Cela montre au gouvernement l'opposition totale de tous sur cette question", a commenté Céline Carlen (CGT) des Galeries Lafayette, qui estime à près de 500 les salariés ayant débrayé -- "300 salariés du Printemps et 200 des Galeries".
Karl Ghazi du Clic-P, qui multiplie les actions en justice contre le travail de nuit et le travail dominical, a cité au mégaphone les procès menés et gagnés par l'intersyndicale contre les Galeries Lafayette, le BHV, Apple, Uniqlo, des supérettes des enseignes Monoprix, Franprix, Carrefour City, G20, Super U ou plus récemment Sephora.
"Regardez aussi ce qu'on a réussi en quelques jours de mobilisation seulement. Il faut faire reculer le gouvernement", a-t-il conclu sous les "vivas" des manifestants.
Les salariés ont également défilé jusqu'au boulevard Haussmann et bloqué la circulation pendant 15 minutes, au grand dam des automobilistes.
La Bataille continue !
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