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Industrie textile / Bangladesh
Au Bangladesh, la santé des travailleurs du textile se dégrade de plus en plus
- Les travailleurs au Bangladesh prestent encore souvent 12 heures par jour, 6 jours par semaine pour un salaire de misère
Nos confrères de la VRT ont voulu se rendre au Bangladesh pour voir où en était la situation dans l'atelier de confection Rana Plaza, cinq ans après son effondrement. Finalement, l'équipe n'est pas partie...
Au départ, les autorités du Bangladesh ont refusé la demande de visa du journaliste Tim Verheyden.
"Mais après de nombreuses plaintes et de protestations, j'ai quand même reçu un visa mais aussi... une lettre avec des instructions claires : je ne peux rien faire qui puisse endommager l'économie du Bangladesh. Nous devons également faire une copie de tous les enregistrements et les donner si nous voulons quitter le pays."
Le journaliste de la VRT craignait alors pour la sécurité des personnes qu'il aurait pu interroger sur place. Ne voulant pas courir de risque, il a donc décidé de ne pas se rendre en reportage.
La sécurité des bâtiments
Jef Van Hecken, de l'ONG Solidarité Mondiale, s'est quant à lui rendu sur place et il compare la situation : "Il y a 5 ans, le plus gros problème était la sécurité des bâtiments.
Sur ce point, de sérieux progrès ont été enregistrés, notamment grâce à l'accord que les grandes marques ont conclu afin d'investir." Cet "Accord de Bangladesh" a été signé par plus de 200 marques. Il vise à améliorer les conditions de sécurité dans les bâtiments au Bangladesh.
Lors de sa visite dans le pays en 2013, le membre de l'ONG a cependant constaté d'autres problèmes : les salaires étaient trop bas, les gens ne pouvaient pas s'organiser pour discuter des conditions de travail en toute sécurité, il n'existait aucune protection sociale concernant les accidents de travail, les maladies ou les allocations de chômage. "Sur ces trois derniers points, la situation ne s'est certainement pas améliorée. Au contraire même", assure-t-il.
La pression de travail a par exemple augmenté. Du coup, de plus en plus de personnes sont confrontées à des problèmes physiques et mentaux. Les travailleurs prestent encore souvent 12 heures par jour, 6 jours par semaine pour un salaire de misère. "Ce n'est pas un hasard que l'on trouve de nombreuses pharmacies dans les environs des usines. Bon nombre de travailleurs prennent des antidouleurs pour pouvoir terminer la journée", témoigne Jef Van Hecken.
L'arrivée de Primark
L'arrivée de Primark ces dernières années influence sérieusement les autres marques, estime Jef Van Hecken. "On remarque que H&M et Zara se concentrent aussi sur des vêtements très bon marché en raison de la présence de Primark.
Cette situation fait pression pour réduire les prix. L'espace pour investir dans les bâtiments et dans les normes de sécurité se réduit donc de plus en plus. Qui en est le dupe? À nouveau les travailleurs."
Interrogées par la VRT sur l'origine de leurs vêtements et des conditions de travail de leurs travailleurs, les entreprises Primark, Uniqlo et Carrefour ont refusé de répondre.
Sourcing:
Blog publication, 16 mai 2020, 13H59
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