5 octobre 1713
Naissance de Denis Diderot.
Denis Diderot naît le 5 octobre 1713 à Langres, au sein d’une famille de la bourgeoisie aisée.
Son père coutelier le pousse à suivre des études auprès des Jésuites, convaincu qu’une carrière ecclésiastique conviendrait à son fils. Diderot, lui, n’y voit pas d’objection et pense lui-même être sur la bonne voie. Aussi, il se rend à Paris pour approfondir ses enseignements.
Entre philosophie, théologie et droit, tout l’intéresse. Il obtient le titre de maître es art en 1732.
Grand philosophe des Lumières, Denis Diderot a apporté son érudition débordante et ses qualités novatrices dans de nombreux domaines. Il s’est illustré aussi bien dans le roman, le théâtre, la critique que l’essai. Mais cet homme curieux et avide de connaissance est surtout resté dans la postérité avec la formidable entreprise de l’Encyclopédie, sur laquelle il a travaillé sans relâche pendant plus de 20 ans.
Il avait la certitude que seul le savoir pouvait faire triompher la raison et ainsi faire progresser le monde.
Ses premières années de Bohême
Au sortir des études, Diderot réalise finalement que la prêtrise ne lui convient pas. Il tente alors de gagner sa vie selon les opportunités, tantôt précepteur, tantôt employé d’un procureur.
Avide de savoir, il apprend l’anglais, les mathématiques, les langues anciennes. C’est ainsi qu’au rythme d’une existence bohême, il croise la route de Rousseau, avec qui il se lie aussitôt d’amitié. Durant cette même période, il tombe sous le charme d’une jeune lingère, Antoinette Champion, qu’il épouse sans le consentement paternel.
Premiers écrits : matérialisme et athéisme
Suite à sa rencontre avec Rousseau, Diderot est bien décidé à prendre la plume. D’abord traducteur, il est aussi amené à rencontrer Condillac. Au fur et à mesure qu’il nourrit son esprit, ses pensées évoluent vers l’athéisme. Déjà avec Pensées philosophiques, en 1746, il tend vers la notion de déisme et de religion naturelle. Ce premier ouvrage est aussitôt condamné. Lorsqu’il écrit Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, la dernière étape vers l’athéisme est franchie.
Ainsi, Diderot y avoue sans réserve un matérialisme athée qui le conduit directement à la prison de Vincennes en 1749. Les quelques mois qu’il y passe s’avèrent une expérience douloureuse et dès sa sortie, il abandonne l’idée de publier la totalité des ouvrages qu’il écrira. Toutefois, il ne démord pas de ses positions philosophiques. Selon lui, le monde, la vie, la pensée appartiennent à la matière et évoluent seuls, par une sensibilité universelle et sans aucune intervention divine. Il se distingue alors du matérialisme mécaniste de La Mettrie, d’Holbach ou d’Helvétius.
Du drame au critique d’art
Denis Diderot ne peut concevoir l’existence sans écrire. Aussi s’adonne-t-il au théâtre avec le Fils naturel, rédigé en 1757, mais joué seulement des années plus tard. S’ensuit dès 1758 le Père de famille. Dans ces nouvelles œuvres dramatiques, Diderot entend bien s’éloigner de la tragédie classique pour laisser place au drame domestique bourgeois. Pour lui, le public attend une représentation en accord avec son temps et, pour cela, la prose naturelle doit supplanter le vers. Mais ses réalisations ne remportent pas un franc succès. Au cours de cette période, Diderot et Rousseau, qui s’entendaient déjà de moins en moins bien, se fâchent définitivement.
Tout en assumant la lourde tâche de l’Encyclopédie (qu’on lui a confiée en 1747), Diderot fréquente les milieux savants et artistiques. Il ne peut alors s’empêcher de mettre sur papier ses ressentis et analyses face aux œuvres et ouvrages qu’il découvre sur son chemin. Ainsi, dès 1759, il publie dans la Correspondance littéraire de Grimm son premier Salon, ce qui fait de lui l’un des fondateurs de la critique d’art. De plus, en parfait esthète, Diderot accorde une grande importance à l’art dans son Encyclopédie.
L’Encyclopédie
L’Encyclopédie, justement, vient d’être interdite suite à la publication de l’Esprit, essai philosophique d’Helvétius qui heurte considérablement l’Église.
Diderot, travaillant à ses critiques d’art, n’entend pas abandonner un projet qu’il affectionne et pour lequel il se démène depuis 1747. D’Alembert ayant renoncé, il poursuit seul sa tâche.
Selon lui, il est indispensable de diffuser le savoir à tous. C’est là le seul moyen de contrer l’intolérance et de promouvoir la raison, d’autant plus qu’il ne s’agit pas seulement de rassembler les connaissances mais aussi de leur apporter le souffle philosophique de l’époque.
Ainsi, Diderot s’attelle à la rédaction des dix derniers tomes de l’ouvrage monumental. Publiés en 1766, ils laisseront un goût d’amertume à son principal auteur, trahi par son éditeur qui le censure à plusieurs reprises. Toutefois, l’ouvrage n’est pas tout à fait terminé. Diderot publiera encore un volume de planches en 1772 ainsi qu’un supplément à la fin des années 1770.
Denis Diderot est né à Langres le 5 octobre 1713, d'un père qui était coutelier, et il eut un frère chanoine. Il devait mourir le 31 juillet 1784, cinq ans avant cette Révolution que son oeuvre avait préparée.
Il entra à neuf ans chez les Jésuites, qui furent frappés par l'intelligence de l'enfant, et il reçut la tonsure à douze ans. Mais son père, on ne sait pourquoi, s'opposa à sa vocation religieuse, et il l'envoya terminer ses études à Paris, au collège d'Harcourt.
Ce n'est qu'à trente-deux ans, après de longues années de misère, qu'il publia son premier ouvrage, une traduction libre de L'Essai sur le mérite et la vertu, oeuvre d'ailleurs sans grande importance (1745).
Mais à partir de cette année commence une production d'oeuvres littéraires et philosophiques qui ne s'arrêtera qu'à sa mort.
De plus, tout au long de ces trente-sept années, Diderot entretint une correspondance presque comparable à celle de Voltaire, tandis que son effort principal se portait sur l'Encyclopédie, qui devait se composer de vingt et un gros volumes de texte, et de douze volumes de planches, avec deux volumes d'index.
Diderot a dit de lui-même: "J'avais en une journée cent physionomies. J'étais serein, triste, rêveur, tendre, violent, passionné, enthousiaste." Il semble que l'on puisse ajouter: "fervent, sceptique, généreux, impitoyable, chaste, fidèle, licencieux et volage".
Son œuvre et son Encyclopédie sont des jalons fondamentaux de la modernité occidentale. Entre autres preuves, la citation qui suit :
« A l'époque, ce sont pourtant les services de la censure royale qui organisent la vie littéraire. Tout projet de publication doit y être soumis.
En cas d'acceptation, un "privilège" d'édition est accordé au libraire-éditeur qui présente le projet. Ce privilège lui confère un droit de propriété sur l'œuvre et sur sa reproduction, l'auteur n'ayant alors aucun droit sur son travail.
Il faudra attendre encore une vingtaine d'années, en effet, pour que le droit d'auteur prenne forme avec l'adoption des premières lois définissant la propriété littéraire, en 1791, en pleine Révolution.
Mais le secteur du livre, jusqu'ici parfaitement artisanal, est soumis à diverses évolutions techniques et commerciales. Avec l'apparition d'une bourgeoisie intellectuelle avide de lecture, la culture devient un marché. Des collections apparaissent, des maisons se spécialisent, la diffusion s'organise. »
Lettre sur le commerce de la librairie. 1763
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