Honte et larmes de rage ...
"Cette exécution est une abomination", a déclaré l’avocat de Warren Hill, Brian Kammer.
"La Cour a aujourd'hui laissé se produire, de manière totalement inconsciente, une erreur judiciaire grotesque".
Pour lui, "le souvenir de l'exécution illégale de M. Hill sera perpétué comme une tache morale sur le peuple de cet Etat et les tribunaux qui l'ont laissée se produire".
Warren Hill, 54 ans, doté d'un QI de 70, avait été condamné à la peine capitale après avoir tué un prisonnier avec une planche à clous en 1990 alors qu'il purgeait déjà une peine de réclusion à perpétuité pour le meurtre, cinq ans plus tôt, de sa compagne.
Warren Hill avait passé 24 ans dans le couloir de la mort. Il a été déclaré mort par injection létale à 19H55 heure locale, au milieu de la nuit en France, au pénitencier de Jackson.
Selon son avocat, sa capacité mentale était celle d'un enfant de 11 ans. Plusieurs expertises psychiatriques, y compris par des médecins désignés par l'Etat de Géorgie, avaient attesté du retard intellectuel de Warren Hill depuis son enfance. Une pétition rassemblant 5 000 personnes, l'Union européenne ainsi que de nombreuses organisations d'experts, d'avocats, de malades et médecins, de même que des personnalités comme l'ex-président américain Jimmy Carter, la famille de la victime et les jurés qui l'avaient condamné, avaient appelé à commuer la peine capitale de Warren Hill.
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Or, dans une décision de 2002 (L'arrêt «Atkins contre Virginie»), la Cour suprême des Etats-Unis a interdit l'exécution de condamnés souffrant de handicaps mentaux.
Toutefois, la plus haute juridiction américaine a laissé à chaque Etat le soin de fixer les critères pour considérer un individu handicapé. En l’occurrence, la Géorgie exige que le retard mental soit prouvé «au-delà d'un doute raisonnable» -alors que la majorité des 32 États appliquant encore la peine capitale se contentent d’«une prépondérance de la preuve».
Une notion toute relative, qui a donné lieu à des verdicts contradictoires depuis plus d’une décennie. Warren Hill a été sauvé in extremis à trois reprises ces quatre dernières années –en juillet 2012, février 2013 et juillet 2013.
Ses défenseurs ont en outre essayé de faire valoir l’irrégularité de la nouvelle procédure d'injection létale, mais en vain.
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