Le 10 février 1837 mourait Alexandre POUCHKINE, grand écrivain russe, dramaturge, poète et romancier. Il connut une immense popularité à laquelle – en plus de son œuvre immense – vinrent s’ajouter les circonstances romanesques et dramatiques de sa mort.
Aujourd’hui encore il est l’écrivain le plus célébré en Russie. Mais la France lui réserve aussi une place particulière car Pouchkine était parfaitement bilingue et francophile passionné. Ses pièces les plus célèbres ont été mises en musique par les plus grands compositeurs russes comme Moussorgski, Rimsky-Korsakov, Sergei Rachmaninov.
Mais il est triste de se dire
Qu'on a gaspillé sa jeunesse,
Qu'on l'a trahie à chaque instant
Et qu'elle nous l'a bien rendu,
Que les meilleurs de nos désirs,
Que les plus pures rêveries
Sont allés à la pourriture
Comme les feuilles de l'automne.
Eugène Onéguine. Chapitre huitième, Strophe 11 – avec Heni Zeira.
Alexandre Pouchkine est né à Moscou dans une famille de la noblesse russe, relativement aisée, férue d'art et de littérature1.
Par sa mère, Nadiejda Ossipovna Hanibal (1775—1836), une des beautés de Saint-Pétersbourg, il descendait d'une des plus brillantes familles de la noblesse de service instituée par l'empereur Pierre Ier, remontant à Abraham Pétrovitch Hanibal, esclave africain affranchi et annobli par Pierre le Grand, dont il fut le filleul et l'ami fidèle ; Abraham Pétrovitch mena une remarquable carrière d'ingénieur militaire qu'il termina comme général.
Passionné d'histoire et de généalogie, Pouchkine était particulièrement fier de ce glorieux et célèbre aïeul, dont il avait hérité certains traits qui le distinguaient fortement de ses concitoyens : teint olivâtre, lèvres épaisses, cheveux crépus, ce qui lui vaut d'être surnommé « le singe » par ses camarades de lycée.
Si lui-même se considérait comme laid, ses contemporains soulignaient que la vivacité et l'éclat de ses yeux bleu acier illuminaient sa peau mate, lui donnaient la fascinante séduction et le charme d'un prince oriental ; il collectionna ainsi les succès féminins, malgré une faible attirance pour les mondanités.
Par son père, Serge Lvovitch (1770-1848), major puis conseiller militaire, esprit libre et francophile, il était issu d'une des plus illustres familles (ru) de la noblesse russe, remontant à un gentilhomme allemand venu en Russie au xiiie siècle.
Son épouse Nadiejda Ossinovpa était d'ailleurs une de ses petites cousines par les Pouchkine.
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