Mais d’où vient cette grande arnaque qui a transformé le premier mai, journée de lutte des travailleurs du monde entier en « fête du travail », en fête de ce qui nous opprime ?
Tout a commencé le 1er mai 1886 où se déroulèrent aux Etats-Unis de gigantesques manifestations pour exiger la journée de huit heures.
Le 3 mai, la police assassine de nombreux grévistes de l’usine McCormic.
Le 4 mai, lors de la manifestation de protestation, une bombe est jetée sur la police. Huit syndicalistes anarchistes sont arrêtés et faussement accusés de cet attentat.
Quatre d’entre eux seront pendus et un cinquième se suicidera dans sa cellule.
En 1889, en hommage aux « martyrs de Chicago », la IIe Internationale décide de faire du 1er mai une journée internationale de lutte pour exiger la journée de huit heures.
Lorsque celle-ci est finalement adoptée, le 1er mai demeure une journée de luttes et de revendications.
C'est donc dans le sang que commençait cette longue lutte pour se libérer du travail salarié et se donner du temps pour soi...
En France, dès 1890, les manifestants du 1er mai ont pris l'habitude de défiler en portant à la boutonnière un triangle rouge.
Celui-ci figure la division de la journée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs.
Celui-ci est quelques années plus tard remplacé par la fleur d'églantine .
"L'églantine rouge, symbole du printemps révolutionnaire, fleur sauvage du prolétariat."
Elle remplace vers 1899, lors de la manifestation du 1er mai, le triangle rouge, symbole de la revendication des trois huit .
Elle sera arborée lors de nombreuses grèves, manifestations et congrès ouvriers, mais elle cèdera progressivement sa place et finira par être totalement détrônée par le muguet, lors de l'institutionnalisation de la fête du travail, en 1941.
Le 1er Mai 1891, à Fourmies dans le Nord, la police tire sur les manifestants et fait dix morts.
Dans cette petite cité du Nord de la France, la manifestation tourne au drame: l'armée, fière de ses nouveaux fusils, tire à bout portant sur la foule pacifique des ouvriers : 10 morts, dont 8 jeunes de moins de 21 ans.
L'une de ces jeunes victimes, l'ouvrière Marie Blondeau, habillée tout de blanc et les bras couverts de fleurs, devient le symbole de cette journée, une sorte de Vierge « laïque »...
Suite à ce drame, le 1er mai s'enracine de plus en plus dans une tradition de lutte, l'Internationale Socialiste développe le caractère revendicatif, ouvrier et international du 1er Mai...
En 1907, à Paris, le muguet, remplace cette dernière. Le brin de muguet est porté à la boutonnière avec un ruban rouge.
Le 23 avril 1919, le Sénat ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant une journée chômée.
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