Une décision de justice inattendue dans l’affaire des ex-magasins Dia
Leurs salaires dus n’ayant toujours pas été versés, elles s’attendaient à ce que la liquidation judiciaire de Gastt soit prononcée.
Mais contrairement à toute attente, le tribunal accorde à Gastt une semaine de plus, plongeant les 4 salariées de l’ex-Dia d’Avesnes dans le désarroi.
Le 15 septembre, le tribunal de commerce de Paris donnait 3 semaines à Gastt, le repreneur du Dia d’Avesnes, pour payer ses employés et prouver sa solidité financière.
Une nouvelle audience a eu lieu ce jeudi 6 octobre. Adam Kuzmicz, le dirigeant de Gastt, y a assisté, serein, mais a laissé son avocat s’exprimer en son nom. Le verdict rendu en a étonné plus d’un. Car bien que Gastt n’ait pas tenu ses engagements, le tribunal n’a toujours pas prononcé sa liquidation judiciaire. Bien au contraire puisqu’une semaine supplémentaire lui a été accordée.
Nathalie Lerouge, représentante de l’union départementale Force Ouvrière (FO) du Pas-de-Calais, en relation avec la FGTA FO, est dépitée.
« Adam Kuzmicz s’était formellement engagé devant le tribunal à payer les salaires du 15 au 30 septembre. Il n’a pas respecté ses engagements et là le tribunal lui accorde une semaine de plus avant de prononcer la liquidation judiciaire car la présence de Carrefour est requise à la prochaine audience pour que ce dernier s’engage à réintégrer les ex-salariés Dia. On ne s’attendait pas du tout à cette décision donc je vous laisse imaginer le profond désarroi des salariés. On les assassine économiquement, socialement, professionnellement et financièrement. Que vont-ils devenir ? »
Carrefour attendu comme le messie
Le régime de garantie des salaires (AGS) devait verser les salaires manquants de juin (pour certains), juillet, août et la première quinzaine de septembre, la deuxième restant à la charge de Gastt.
À ce jour, les employés n’ont rien touché, ni des AGS ni de Gastt. Pour les AGS, ce devrait être fait sous peu, la date limite étant fixée au 20 octobre. Côté Gastt, l’espoir s’amenuise de jour en jour... Toujours est-il que la situation actuelle et le devenir des 46 personnes employées par Gastt, dont 4 à Avesnes et 2 à Lille, sont préoccupants.
« FO exige de Carrefour qu’il sorte de sa torpeur et annonce la reprise des contrats de travail de ces salariés. », s’exclame Nathalie Lerouge.
« Pourquoi le tribunal n’a-t-il pas prononcé la liquidation judiciaire alors que les salariés n’ont toujours pas été payés et qu’aucun magasin n’a été rouvert ? »
Une nouvelle audience a été fixée au jeudi 13 octobre. En attendant, c’est l’incompréhension et la colère qui règnent dans les rangs.
« Pourquoi le tribunal n’a-t-il pas prononcé la liquidation judiciaire alors que les salariés n’ont toujours pas été payés et qu’aucun magasin n’a été rouvert ? On a obtenu du sursis de la part des banques mais si ça traine trop la situation va encore se compliquer... Ces 46 employés n’ont plus rien. Comment vont-ils faire en attendant ? », s’étrangle Nathalie Lerouge, qui peine à contenir son émotion.
Sourcing: LVDN / FANNY BRICOUT
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