Marcel Verfaillie, le gérant d'Auchan, est poursuivi en appel pour harcèlement moral et entrave à l'installation d'un comité d'entreprise.
Pressions, injures,mises à l'écart... Le harcèlement moral était au centre des débats, hier, au tribunal d'Amiens (Somme).
Marcel Verfaillie, dirigeant depuis 1975 de la société Sodix et gérant de l'enseigne Auchan à Lacroix-Saint-Ouen, comparaissait en appel avec son fils, Arnaud, pour leur comportement envers deux salariées : Virginie Perdigao et Selma Boukadi. Deux inspectrices du travail et la CFDT sont parties civiles. Marcel Verfaillie est aussi poursuivi pour entrave à l'installation d'un comité d'entreprise et outrage à l'encontre d'un inspecteur du travail.
Les faits remontent aux années 2010-2011. « C'est une entreprise familiale. Quand nous sommes devenus un hyper en octobre 2009, nous sommes passés de 65 à 150 personnes. J'ai expliqué mon avis sur la représentation salariale au personnel », a raconté Marcel Verfaillie, qui se dit contre le « syndicalisme à la française ».
Virginie Perdigao, à l'allure frêle, témoigne à la barre d'une convocation devant Marcel Verfaillie, son épouse et son supérieur : « Ils m'ont demandé pourquoi je voulais un syndicat CFDT. Ils ont dit que c'était eux qui commandaient. Elue, ils m'ont ajouté un rayon supplémentaire... J'ai eu un premier avertissement. J'étais mise à l'écart. Plus personne ne me parlait. » Un jour, un poste d'après-midi lui a été proposé la poussant à quitter l'entreprise.
Le 12 janvier 2011, l'inspection du travail débarque en nombre, entend des dizaines de salariés et en découvre beaucoup sous pression. Plus de 330 arrêts maladies auraient été enregistrés en deux ans.
En première instance, en décembre 2013, à Compiègne, Marcel Verfaillie avait été condamné à trois mois de prison avec sursis, 8 000 € d'amende et le versement de 5 000 € de dommages et intérêts à Virginie Perdigao. Arnaud Verfaillie avait quant à lui écopé de 3 000 € d'amende et 3 000 € de dommages et intérêts à payer à Selma Boukadi. La CFDT avait obtenu 500 € de dommages et intérêts de chacun des deux prévenus.
L'avocat général a réclamé la confirmation de ces condamnations.
Sourcing : Le Parisien
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