Une semaine après la Saint-Nicolas qui avait attiré la foule des grands jours, on s'est un peu moins bousculé hier dans le centre-ville de Blois.
Pour ce dernier dimanche ouvert avant Noël, ceux qui ont osé braver le froid et le brouillard en ont profité pour acheter les derniers cadeaux à mettre devant le sapin et parfois se réchauffer à l'aide d'un bon vin chaud ou d'une gaufre.
En périphérie aussi, les commerces avaient mis les petits plats dans les grands, histoire d'attirer la clientèle.
De Cora à Auchan en passant par Leclerc, les hypermarchés étaient ouverts ainsi que leur galerie commerciale attenante, et tout comme dans le centre de Blois, on a pu constater qu'il y avait du monde sans que ce soit la cohue.
Il y a quinze jours, alors que Leclerc avait préféré rester fermé le dimanche, ceux qui avaient opté pour l'ouverture n'avaient pas réalisé, loin s'en faut, un chiffre d'affaires exceptionnel. « Moins d'un tiers du résultat d'un samedi », témoigne un commerçant.
De quoi réfléchir à deux fois avant de prendre la décision d'ouvrir un dimanche sachant que les salariés doivent être payés au minimum à 200 % du prix journalier.
Le sujet continue de faire débat
Hier, avec une affluence en hausse, les affaires ont été meilleures mais ont-elles été rentables ? Pas sûr…
Le sujet de l'ouverture dominicale continue à faire débat.
Pour rappel, avant la loi Macron, les maires avaient le droit d'accorder cinq dérogations, nombre passé à neuf en 2015, puis 12 en 2016. Mais cet élargissement n'a pas suscité un enthousiasme démesuré auprès des professionnels. L'an passé, les commerçants du centre avaient ainsi proposé le statu quo quand Auchan demandait une autorisation pour 9 dimanches. Agglopolys avait finalement coupé la poire à deux en accordant sept dérogations.
Lors du dernier conseil communautaire (jeudi 15 décembre), le même dispositif a été reconduit pour 2017. Les commerces seront donc autorisés à ouvrir sept dimanches (15 janvier, 2 juillet, 2, 10, 17, 24 et 31 décembre), plus deux au choix des communes. On reste donc nettement en dessous des possibilités offertes par la loi.
Chez Leclerc à Blois, le scepticisme est d'ailleurs toujours de mise et Jean-François Huet, le patron, reste loin de pousser à la roue. « Je ne crois pas que cela pousse les clients à consommer davantage. Ils ne dépensent que ce qu'ils ont. On assiste juste à un lissage. S'ils viennent le dimanche, ils achèteront moins le samedi. Et puis, je suis soucieux de la vie de famille de mes salariés. »
A l'inverse, Auchan, suivant une politique nationale, a plutôt tendance à demander davantage de dérogations.
Et les clients ? Ceux que nous avons croisés hier sont, dans l'ensemble, très partagés. A l'image de ce couple où c'est le mari qui a dû faire des concessions. « J'aurais préféré rester à la maison. C'est ma femme qui a voulu venir faire des courses. Il me semble que le dimanche, chacun a le droit de se reposer. »
Henri Brissot / La Nouvelle République