Smic: la CGT, FO et la CFTC réclament un "coup de pouce"
La CGT, FO et la CFTC ont demandé jeudi au gouvernement d'accorder un "coup de pouce" au Smic, dont la hausse annuelle sera annoncée lundi par la ministre du Travail Myriam El Khomri.
La CFDT et la CFE-CGC se contenteront de la revalorisation automatique du Smic au 1er janvier, établie en fonction de l'inflation et de l'évolution des salaires des ménages modestes.
La CGT, qui réclamait depuis 2011 un Smic à 1.700 euros bruts, demande désormais de le porter à 1.800 euros, soit une hausse de 23% par rapport à son niveau actuel (1.466,62 euros bruts, 1.141,61 euros nets).
"Le Smic a augmenté de 68 euros depuis 2012, alors que les dividendes ont fortement augmenté. Il y a urgence à réorienter les richesses créées par le travail vers les salaires", selon Boris Plazzi (CGT).
Marie-Alice Medeuf-Andrieu (FO), elle, "revendique une revalorisation du Smic à 80% du salaire médian", qui s'élevait à 1.783 euros nets en 2014. Cela reviendrait à augmenter le salaire minimum de 25%, à 1.426,40 euros nets.
"Les efforts en direction des entreprises n'ont pas fait bouger l'emploi, le gouvernement doit changer d'orientation et accéder aux attentes des salariés", estime Mme Medeuf-Andrieu. Selon elle, "un coup de pouce créerait une dynamique de négociations salariales dans les branches professionnelles et dans les entreprises".
La CFTC demande aussi un coup de pouce, mais refuse de le chiffrer. A terme, le syndicat chrétien souhaite tendre, salaire et prestations sociales confondus, vers un "revenu de dignité", évalué à "entre 1.400 et 1.600 euros nets par mois pour une personne seule", selon Pierre Jardon.
A contrecourant, la CFDT demande l'application de la revalorisation mécanique du Smic. La hausse du salaire minimum "n'est pas la réponse aux questions de pouvoir d'achat", affirme Véronique Descacq. "Le Smic doit être un salaire d'entrée quand on n'est pas qualifié, mais il faut faire en sorte, par la progression de carrière, que les gens n'y restent pas."
La CFE-CGC ne demandera pas non plus de coup de pouce. Mais elle prône une réflexion sur l'ensemble de l'éventail des salaires. "A trop remonter la base sans remonter le reste de la grille, cela peut avoir un effet néfaste sur la montée en compétences des salariés", explique Gilles Lecuelle.
Autre revendication: instaurer un salaire minimum pour les salariés non cadres au forfait-jours "au niveau du plafond de la sécurité sociale", soit 3.218 euros bruts, et pour les cadres à 3.549,24 euros.
Sourcing: Challenges, avec -AFP/Archives/PHILIPPE HUGUEN