Europe / Brexit
Les négociations en passe de commencer avec un Royaume plus désuni que jamais
Dans ce contexte électoral tendu, les différents partis politiques britanniques ont exprimé leurs vues sur le Brexit dans leur programme électoral respectif.
Ainsi, le Parti Conservateur, aujourd’hui au pouvoir sous les traits de Theresa May, a rappelé qu’aucun accord est mieux qu’à un mauvais accord ;
Les tories voudraient alors faire sortir le Royaume-Uni du Marché unique et de l’Union douanière tout en maintenant une relation profonde et spéciale à travers un accord de libre-échange et un accord douanier avec l’Union Européenne ;
Ils souhaitent aussi exercer un contrôle sur l’immigration des ressortissants de l’UE tout en sécurisant les droits des citoyens européens résidant au Royaume-Uni et des britanniques résidant au sein de l’UE ;
L’accord de libre circulation en place au Royaume-Uni appelé Common Travel Area serait maintenu avec une frontière immatérielle avec l’Irlande.
L’inquiétude principale dans leur programme réside dans le Great Repeal Bill – la loi qui transposerait le droit de l’UE dans la législation britannique dont les grandes lignes figurent dans un livre blanc publié le 30 mars 2017 qui semblait aller dans un bon sens pour les travailleurs malgré quelques ambiguïtés et un certain flou.
En effet, les conservateurs souhaitent exclure la Charte des droits fondamentaux de l’UE de la transposition du droit de l’UE – énième revirement de Theresa May qui ne cesse de faire des effets d’annonce et revenir sur sa propre parole quelques jours plus tard comme par exemple sur son programme relatif à la protection sociale.
Face à un tel programme, les libéraux-démocrates souhaitent, eux, tenir un nouveau référendum sur l’accord final du Brexit en conservant l’option de rester au sein de l’UE, seule solution pour les britanniques de rejeter un hard Brexit qui les exclurait du Marché unique, de l’Union douanière et qui mettrait un terme à la liberté de circulation.
Les Travaillistes acceptent le résultat du référendum du 23 juin 2016 et souhaitent construire une nouvelle relation avec l’UE concentrée notamment sur l’emploi et les droits des travailleurs. Ils veulent garantir les droits des citoyens européens résidant au Royaume-Uni et des britanniques résidant au sein de l’UE tout en donnant au Parlement britannique un rôle crucial dans les négociations.
Les travaillistes rejettent aussi le livre blanc des conservateurs sur le Brexit et veulent établir de nouvelles priorités pour les négociations en retenant l’accès au Marché unique et à l’Union douanière.
Ils réfutent la possibilité de ne pas trouver d’accord et demandent des accords transitoires si besoin.
De plus, ils souhaitent maintenir le droit dérivé de l’UE relatif aux droits des travailleurs, à l’égalité, aux droits des consommateurs et aux protections environnementales tout en défendant les intérêts des agriculteurs britanniques.
En résumé, le Parti Travailliste se bat pour un soft Brexit avec une participation du Royaume-Uni à l’Union Européenne dans certains domaines, notamment dans le programme Horizon 2020 et ses programmes successeurs mais aussi dans l’Euratom, l’agence européenne du nucléaire, et l’Agence Européenne des Médicaments.
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Pour Force Ouvrière.
La sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne est complexe et inédite et l’issue des négociations sera décisive pour le futur de l’Union Européenne.
Bien qu’il faille s’assurer que les travailleurs britanniques ne paient pas le prix fort de la logique politicienne de Theresa May, le Royaume-Uni doit respecter ses propres engagements notamment sur le plan budgétaire à travers un accord financier juste et raisonnable qui ne fera pas peser l’essentiel de l’effort sur les travailleurs britanniques, qui subissent déjà une précarité galopante et une austérité mettant en danger les services de santé, de l’enseignement ou encore de l’emploi et limitant drastiquement les aides sociales.
Un futur accord doit nécessairement prévoir que le Royaume-Uni transpose l’ensemble de l’acquis social communautaire dans sa législation nationale afin de protéger les droits des travailleurs et éviter le nivellement par le bas ouvrant la voie à un dumping social et fiscal dans les futures relations entre l’UE et le Royaume-Uni.
Bien que les premières déclarations de Theresa May paraissent rassurantes, son choix d’exclure la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne témoigne, outre ses nombreux revirements, d’un certain mépris pour une protection effective des droits des travailleurs et des citoyens.
L’instabilité politique et régionale ne doit pas affecter les chances pour les travailleurs britanniques de connaître une issue positive des négociations.
Il faut saluer la démarche de l’Union Européenne de sécuriser les droits des travailleurs avant d’entamer toute discussion quant à ses futures relations avec le Royaume-Uni – subordonnant l’éventuelle conclusion d’un accord de libre-échange avec les britanniques à la sauvegarde de la protection des droits des citoyens britanniques et européens résidant au Royaume-Uni.
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