LEMONDE.FR | 30.04.11 | 17h57
Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a réitéré, samedi 30 avril, ses critiques contre le projet gouvernemental de prime aux salariés, invitant plutôt le "patronat à négocier" des augmentations générales de salaires. "Le seul point intéressant de cette histoire c'est que le gouvernement et le président de la République viennent sur la question du pouvoir d'achat, ce qu'ils ne faisaient pas, ils avaient plutôt tendance à parler de sécurité et d'immigration", a-t-il affirmé lors d'un point de presse à Toulouse.
Le gouvernement a décidé d'imposer aux entreprises de plus de 50 salariés le versement d'une prime, si elles versent des dividendes en hausse à leurs actionnaires. Les entreprises plus petites seront seulement "incitées" à le faire."C'est une manière de reconnaître que le problème existe" même si la "manière d'y répondre n'est pas bonne", a-t-il ajouté, plaidant pour "des augmentations générales des salaires".
"Ca a le mérite de poser le débat à tel point que le patronat est vent debout contre cette prime", a-t-il encore dit. Laurence Parisot a qualifié cette mesure de "néfaste et ruineuse", jugeant qu'elle pouvait "mettre à bas le capitalisme familial". "J'ai envie de retourner le ballon sur Mme Parisot et ses homologues de la CGPME en leur disant, si vous n'êtes pas d'accord avec la prime, négocions les salaires", lui rétorque le leader syndical.
Commentant des déclarations au Figaro du ministre de l'Emploi Xavier Bertrand, qui a dit viser un taux de chômage en dessous des 9% d'ici la fin de l'année, Jean-Claude Mailly a estimé que les statistiques officielles n'était qu'un "élément parmi d'autres", dont FO ne pouvait "pas se satisfaire". "Actuellement, les créations d'emploi sont des emplois très précaires, c'est de l'intérim, des contrats courts", a-t-il dit. "Il y a un effet artificiel sur les chiffres officiels du chômage. Une hirondelle ne fait pas le printemps".
BM