Le Parlement a adopté définitivement jeudi, là encore en catimini, le projet de loi sur le dialogue social, un texte qui simplifie les règles de négociation et de représentativité dans l’entreprise.
Et c’est peu dire, les femmes n’existent plus : sur le volet traitant de l’égalité professionnelle femmes-hommes, le « rapport de situation comparée » actuellement présent dans les entreprises depuis 1983, est supprimé en tant que tel.
Donc une inégalité déjà marquée et fédérant si peu qui s’aggrave.
Comment être respectées, reconnues comme professionnelles légitimes et donc égales des hommes, si on ne peut plus négocier le même salaire qu’eux, avec les mêmes possibilités d’emplois dans autant de secteurs d’activités qu’il existe pour eux ?
Rappelons que le rapport de l’association Equal Pay Day (Journée pour l’égalité des salaires) paru en 2015, place la France à la première place pour la réussite scolaire des filles et à la 131e place (sur 135) pour l’égalité salariale..!
Une femme française doit travailler 54 jours de plus par an pour gagner le même salaire qu’un homme. Le niveau d’études et de compétences n’y est donc pour rien.
Rappelons aussi qu’en 2015, les femmes représentent 70 % des travailleurs pauvres, 80 % des emplois à temps partiel (et donc des salaires partiels) et qu’une femme sur 3 (contre un homme sur 6) touche une retraite inférieure à 700 euros.
Face à ce constat, la disparition du « rapport de situation comparée » dans l’article 13 de la loi Rebsamen, jette aux oubliettes l’égalité professionnelle femmes-hommes dans l’entreprise.
Le message du ministre du Travail est donc clair : les inégalités, c’est trop compliqué (et certainement trop cher pour le patronat), alors on laisse tomber.
Les inégalités professionnelles sont l’expression de la domination masculine. Elles constituent une violence économique qui rend les femmes plus dépendantes et plus vulnérables.
Or, qui sont les premières victimes de la loi Rebsamen, dite « de simplification du dialogue social » ?
Les femmes et d’autant plus, les femmes précaires.
Sourcing: Sophie B