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Carrefour
Grand nettoyage de printemps,
Les salariés redoutent un nouveau bain de sang social
Plan d'économies, réduction des surfaces d'hypers… le PDG revoit à la hausse la plupart de ses ambitions.
- Briser les tabous.
Gavé de CICE, et d'exonérations de cotisations (notamment selon les dispositions de la loi Fillon) Carrefour continue sa politique de destruction d'emplois dans tous ses formats, métiers supports et services.
Partout où sa carrière l'a mené, Alexandre Bompard a levé les barrières, sans se préoccuper de leur poids, même symbolique.
Depuis son arrivée chez Carrefour en juillet 2017, le PDG n'a pas failli à sa réputation.
À l'occasion de la présentation de ses résultats annuels 2018, la première année complète de son règne, Alexandre Bompard l'a souligné: «L'entreprise a été capable de remettre en cause beaucoup de ses totems et de se mettre en mouvement très rapidement.»
Premier tabou, celui de la localisation, puisque pour la première fois, cette conférence se tenait à Massy, nouveau siège unique du groupe, où les équipes France et monde sont réunies depuis le début de l'année.
En 2018, Carrefour a lancé un plan de transition massif pour assainir les comptes, s'attaquant aussi bien aux effectifs qu'au modèle de l'hypermarché.
Le géant français, 85 milliards d'euros de chiffre d'affaires (+ 1,4 % sur un an), doit prouver que le plan déjà mis en avant porte ses fruits, malgré la casse sociale déjà engagée, portant désespoir et précarité aux salariés.
Après la quasi éradication des salariés de la proxi depuis juillet dernier, ce sont aujourd'hui les sièges et les DR qui vont essuyer les affres sociales des départs, en attendant le remue ménage dans la supply chain qui s'organise en amont, maintenant c'est au tour des hypers, qui ont déjà subis moult maux et pertes d'emplois de voir fondre sur eux d'autres turpitudes, fontes des mètres carrés, plus de 1 500 emplois sont directement menacés, et Carrefour veut y aller au sabre et pour pas cher, en agitant les dispositions de la RCC, issue des ordonnances Macron.
Lors du CCE des 27 et 28 / 03 la direction a détaillé les suppressions de postes prévues dans la bijouterie, le rayon multimédia, l’arrière-caisse, le service de la paie, l’encadrement, des fonctions administratives et les caisses des stations-service, ainsi qu'un plan de transfert d'un certain nombre d'Hypers au concept commercial de la location gérance.
FO Carrefour est déjà monté au créneau pour contester la mise en location gérance de plusieurs Hypers, et appelle à une mobilisation pour le 04 avril 2019 prochain.
- Carrefour négocierait la suppression de 1500 postes dans ses hypers
Le groupe, attelé à la relance de ses plus grands magasins en France, veut proposer un accord de rupture conventionnelle collective.
- Le plan de transformation des hypers français de Carrefour rentre dans le dur.
La direction du groupe doit ouvrir, à l'occasion d'un comité central d'entreprise qui se tient actuellement les 27 et 28 mars, des négociations en vue de signer un accord de rupture conventionnelle collective (RCC) avec les représentants du personnel.
Contrairement à un plan social, la mesure permet de se séparer de salariés sans justifier d'un motif économique. Mais aucun des départs ne peut être contraint.
Alexandre Bompard accélère la mutation de Carrefour.
Selon les syndicats de Carrefour, l'accord pourrait concerner jusqu'à 1500 postes sur 60.000 salariés des hypers français du groupe.
Il s'agirait de la plus importante RCC depuis l'entrée en vigueur de la mesure début 2018.
Selon Michel Enguelz, délégué syndical FO, "le chiffre de 1 500 suppressions de postes est «potentiellement réaliste», mais devrait très certainement être réévalué, notamment sous la coupe des transferts de magasins vers le système de la location gérance, très mortifère pour l'emploi."
L'enseigne confirme l'ouverture de négociations mais n'a souhaité donner aucune indication chiffrée. «Le chiffre de 1 200 à 1 500 suppressions avancé, est entendu ici et là...
Après les 2 500 postes supprimés dans le cadre d’un plan de départ volontaire l’année dernière, Carrefour entend réduire encore la voilure. Près de 1 500 postes – sur les 60 000 que la marque compte pour ses hypermarchés – sont visés.
La direction veut passer par une rupture conventionnelle collective, une RCC, ce nouveau dispositif instauré par les ordonnances Macron, et basé sur le volontariat.
La RCC est plus simple en termes de procédures mais aussi d’indemnités octroyées aux partants. Il faut en revanche que la direction obtienne un accord majoritaire des syndicats.
D’où les discussions animées qui se tiennent actuellement;
Le groupe envisage ainsi de supprimer jusqu’à 1 500 postes dans les hypermarchés français, selon Le Figaro, que nous citons ici.
Un plan de transformation du groupe
Le PDG Alexandre Bompard a présenté un plan de transformation du groupe en janvier 2018.
Carrefour a depuis réduit ses effectifs de 4 400 postes dans plusieurs pays suite à des démissions et la fermeture des magasins Dia.
Le PDG souhaite réduire la surface des magasins et modifier l’offre de manière à rétablir la rentabilité.
- « La disparition des espaces bijouterie, le passage en libre-service de certains rayons d’électronique, ou l’automatisation des stations-service, sont autant de postes qui pourraient être concernés par la RCC ».
Pour lancer la rupture conventionnelle collective, la direction doit signer un accord majoritaire avec les représentants du personnel. Il s'agira surtout de convaincre FO, qui a recueilli + de 47% des voix aux dernières élections professionnelles.
Sourcings: L'Union, Le Figaro
Blog publication, 28 mars 2019, 16H54
Retrouvez quelques uns de nos articles antérieurs sur ce sujet
http://foed.over-blog.com/2016/11/dia-petit-a-petit-les-lumieres-s-eteignent-les-rideaux-se-baissent-les-parkings-se-vident-laissant-des-riverains-desempares-des-sala
http://foed.over-blog.com/2019/03/la-fgta-fo-conteste-la-location-gerance-des-hypermarches-carrefour.html
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