Surprise !
Réforme du code du travail : même Bruxelles estime que Macron n'en a pas besoin
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, l'Union européenne ne plaide pas pour qu’Emmanuel Macron mène plus loin la réforme du code du travail.
A Bruxelles, on est déjà très content de la loi Travail de Myriam El Khomri !
Cela va en surprendre plus d’un : la Commission européenne ne recommande pas une libéralisation du marché du travail par la refonte du code du même nom. On l’apprend en lisant les « recommandations pays » envoyées cette semaine aux 28 gouvernements de l’Union européenne.
Dans le chapitre consacré à la France, on trouve bien sûr l’obligation de ramener le déficit public sous les 3% du PIB ou la « consolidation des mesures de réduction du coût du travail » (en clair, la transformation du CICE en baisse définitive des cotisations sociales), ou encore la réduction de l’impôt sur les sociétés.
Des antiennes aussi vielles que le pacte de stabilité européenne.
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Mais lorsqu'on aborde le social, on ne lit que la nécessité d’« améliorer l’accès au marché du travail des demandeurs d’emploi (merci Bruxelles pour une idée aussi nouvelle…), notamment les travailleurs les moins qualifiés, les immigrés… ».
Nulle mention d’une réforme du code du travail, pourtant la première à l’agenda d’Emmanuel Macron, qui a pris personnellement le dossier en main en recevant seul les dirigeants des centrales syndicales à l’Elysée.
"La réforme portée par loi El Khomri est déjà un modèle pour l’Europe"
Commentaire d’un haut-fonctionnaire de la commission : « La réforme portée par loi El Khomri est déjà un modèle pour l’Europe ».
Donc pas besoin d’aller plus loin en détricotant davantage encore les relations sociales. Le silence de Bruxelles (qui ne s’oppose pas non plus aux projets présidentiels) sous-entend que cela n’apportera rien à la croissance de la France, ni à la compétitivité des entreprises tricolores.
Emmanuel Macron pourra certes arguer que les réformes, il faut les faire pour le pays, pas pour plaire à la commission européenne.
Vrai, mais il lui reste à prouver qu’elles servent l’intérêt général...
Sourcing: Marianne2.fr