7 mai 2012
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LE 7 MAI 1932
Mort d'Albert Thomas
Article de Théodore Beregi, paru dans Force Ouvrière n°584, daté du 2 mai 1957.
Issu du peuple, Albert Thomas garda jusqu'à la fin des liens intimes avec la classe ouvrière.
Il se destinai à la carrière de l'enseignement et, en même temps, il s'intéressa aux problèmes sociaux et syndicaux. Doué d'un réel talent d'écrivain,
il publia son premier livre sur La Russie colonisatrice et après un séjour en Allemagne, il écrivit Le Syndicalisme allemand, qui atteste l'acuité de son jugement et la sûreté de son
information. Dans la série de L'Histoire socialiste, dirigée par Jean Jaurès, Albert Thomas rédigea le tome sur Le Second Empire. Puis il donna une Histoire anecdotique du
Travail.
Lorsque Jean Jaurès fonda L'Humanité, Albert Thomas en fut un des principaux collaborateurs. En 1905, il fonda La Revue Syndicaliste pour l'étude et la
confrontation des courants d’idées et des diverses tendances sociologiques qui passionnèrent son temps.
Au cours de la Première Guerre mondiale, nommé sous-secrétaire d'État aux munitions, puis ministre de l'Armement, il préconisa une politique de hauts
salaires pour assurer à la classe ouvrière plus de bien-être.
Il participa à la Conférence de la Paix, en 1918, à l'élaboration des clauses sur l'Organisation du travail, à cette partie XIII du Traité de
Versailles, avec Léon Jouhaux.
La section XIII du Traité de Versailles prévoyait, en outre, la création d'un Bureau International du Travail. Et c'est à la réunion de la Conférence
de Washington (novembre 1919) qu'Albert Thomas fut désigné pour le poste de directeur du BIT.
Dès son installation, à Genève, en janvier 1920, Albert Thomas, avec intelligence et une volonté ardente organisa le Bureau International du Travail
dont le but fondamental était d'établir des statistiques et une documentation complète sur la situation économique et sociale de la classe ouvrière à travers le monde, en suite d'obtenir des
États membres le relèvement de la condition ouvrière et l'extension de la législation sociale.
Sous la direction d'Albert Thomas, en douze ans, la Conférence du Travail a voté trente et une conventions et donné son accord à 450 ratifications.
Jamais le BIT n'aurait pu les obtenir sans les actions vigoureuses et les interventions personnelles d'Albert Thomas.
«Je cours à travers les pays et les continents, de Berlin à New York, à Buenos Aires ou à Rio de Janeiro, disait-il. Heureux, si j'ai pu voir un peu
plus clair dans les situations nationales et les problèmes internationaux et si je peux rapporter quelques ratifications, des conventions internationales ou quelque projet de législation
nationale qui marque un tout petit progrès vers la juste et pacifique organisation du monde.»
Toute son activité au BIT était imprégnée de ces deux grandes et essentielles préoccupations de sa vie: «La morale internationale, disait-il encore,
naîtra des solidarités effectives que bon gré, mal gré, la misère et la souffrance imposent aux peuples; elle naîtra aussi de la foi fervente, de l'espérance inlassable de ceux qui se sont
dévoués, jusqu'à l'épuisement de leur être physique, à la grande cause de la paix et de la civilisation.»
«Sous Albert Thomas, écrivit, Léon Jouhaux, le BIT est devenu l'organisme qu'il devait être; sans lui, il n'eût été qu'une bureaucratie médiocre et
sans initiatives. Il fallait la volonté égale, l'opiniâtreté puissante d'Albert Thomas pour éviter un avortement total d'une grande entreprise, née de la pensée du syndicalisme
français.»
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6 mai 2012
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LE 6 MAI 1906
Grève des ouvriers de l’arsenal de
Brest
Le mouvement prit une extension considérable.
Pour briser l’action ouvrière et l’empêcher de se généraliser, le gouvernement fit arrêter tous les membres du comité de grève et les militants
syndicalistes les plus en vue; ordonna du même coup la fermeture de l’occupation militaire de la Bourse du Travail et mit la ville en état de siège.
Mais en vérité, ni la persécution, ni la violence du pouvoir public ne firent renoncer les ouvriers brestois à leurs
revendications.
Tous les procédés oppressifs qu’on usait alors à leur égard, renforçaient la volonté combative des travailleurs pour une vie plus
humaine.
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5 mai 2012
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Le 5 mai 1789
Ouverture des états généraux
Alors que les caisses du royaume sont vides, Louis XVI se résout à convoquer les états généraux à Versailles.
Selon le contrôleur général des Finances, Loménie de Brienne, seule une assemblée des délégués de tout le pays peut imposer des réformes (modifier
l'assiette de l'impôt) aux privilégiés et au Parlement.
A la différence des précédents états généraux de 1614, le nombre de représentants du tiers état est doublé.
Les députés formeront une "Assemblée nationale" et commenceront à remettre en cause les institutions monarchiques.
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5 mai 2012
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LE 5 MAI 1871
Journée de travail de dix heures aux ateliers du Louvre
Sous l’empire «libéral» de Napoléon III, les patrons faisaient travailler les ouvriers de 12 à 13 heures par jour.
L’abus sur le plan des heures de travail comme en matière de salaires était toléré, sinon admis par le gouvernement. Il n’était question ni du respect
des lois, ni de diminuer les heures du travail à l’époque où la classe ouvrière était opprimée et exploitée sans vergogne.
Lorsque la Commune s’installa, une de ses premières occupations fut de remédier à la condition du travail des salariés. Frankel proposa non seulement
l’augmentation des salaires pour les travailleurs au service de l’État, mais de fixer la journée à huit heures aussi bien dans les manufactures privées que dans les administrations et dans les
services publics.
Son projet jugé par trop audacieux, fut combattu, puis écarté et la majorité vota la journée de 10 heures, applicable d’abord aux Ateliers du Louvre.
C’était déjà une amélioration, mais, hélas, provisoire, en comparaison de la situation déplorable de la classe laborieuse sous le Second Empire.
Et si quelques mois plus tard, la réaction bourgeoise abrogeait le décret de la Commune, il restait toutefois le principe qui guidait le monde du
travail sous la III République, pour aboutir à la journée de 10, puis de 9 et enfin de 8 heures, par des luttes syndicales opiniâtres.
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4 mai 2012
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ÉPHÉMÉRIDE > LES 4 MAI 1814, 1907,1924, 1937, 1969 ET 1989
Le 4 mai 1814
Napoléon 1er débarque sur l'île d'Elbe
Napoléon 1er arrive à Portoferraio, sur l'île d'Elbe située à l'ouest de l'Italie. Il y séjournera jusqu'à son retour en France, le 26 février 1815. A la chute
de l'Empire, le traité de Fontainebleau (11 avril 1814) a accordé la souveraineté pleine et entière de l'île à l'empereur Napoléon qui l'a conquise en 1802. L'île deviendra partie intégrante de
l'Italie en 1860.
Le 4 mai 1907
Fondation de l'Union nationale des étudiants de France
L'Union nationale des étudiants de France, mieux connue sous l'acronyme Unef, a été fondée le 4 mai 1907. Cette organisation étudiante a pour but de permettre
aux étudiants de s'exprimer sur la gestion des universités. Elle a connu des scissions dans les années 1960 et en 1971, avant d'être refondée en 2001. Elle est aujourd'hui reconnue
représentative par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et est la première organisation étudiante si l'on considère le nombre de sièges aux assemblées.
Le 4 mai 1924
Ouverture des VIIIèmes JO à Paris
Les VIIIèmes Jeux Olympiques d'été débutent par le rugby au stade de Colombes (Hauts-de-Seine). La devise olympique : “Citius, Altius, Fortius,” (plus vite,
plus haut, plus fort) sera introduite lors de ces J.O qui mettront en compétition plus de 3 000 athlètes (dont 135 femmes) de 44 pays. Les compétitions seront marquées par la performance du
coureur finlandais Paavo Nurmi qui remportera 5 médailles d'or. Ce seront aussi les derniers Jeux où le tennis figurera au programme avant de revenir quelques décennies.
Le 4 mai 1937
Inauguration de l'Exposition universelle à Paris
Le 4 mai 1937 marque l'inauguration de l'Exposition universelle de Paris. Cette première exposition internationale est intitulée « Arts et techniques dans la
vie moderne ». Elle doit démontrer que l'union de l'art et de la technique est indispensable. Elle a également un but d'apaisement dans une situation de crise économique et sociale. Le palais
Chaillot naîtra de cette exposition où s'installent le musée de l'Homme et le Musée national de la marine.
Le 4 mai 1969
Le SFIO devient le PS
Le SFIO s’unit avec d’autres partis de gauche et souhaite le renouveau. Il prend alors le nom de Parti Socialiste et décide de présenter Gaston Defferre aux
présidentielles. Mais, à l’image du score décevant de Defferre, le renouveau est un échec, et il faudra attendre l’action de Mitterrand pour faire du PS un grand parti.
Le 4 mai 1989
300 000 étudiants manifestent en Chine
Le 15 avril 1989, Hu Yao Bang, secrétaire général du parti communiste chinois (PC), limogé pour "réformisme" en janvier 1987, meurt. Deux jours plus tard, des
étudiants pékinois manifestent en son souvenir et réclament sa réhabilitation posthume. Le 19, ils se retrouvent devant le siège du PC d'où ils sont violemment dispersés par la police. Ils se
déplacent alors vers la place Tien An Men qu'ils occupent. Le 25 avril, les étudiants fondent une organisation indépendante, alors que le PC parle de «complot contre le parti communiste et le
système socialiste». Les manifestations reprennent et le 4 mai, plus de 300 000 étudiants défilent à Pékin et dans d'autres grandes villes. Le lendemain, Zhao Ziyang, secrétaire général du PC,
accepte de négocier. Rien n'y fait, une semaine plus tard, les étudiants débutent une grève de la faim à Tien An Men.
Le 15 mai, les manifestants profitent de la venue de Mikhaïl Gorbatchev et des télévisions étrangères pour se faire entendre. Trois jours plus tard, ils sont
un million sur la grande place demandant la mise à la retraite du vieux Deng Xiaoping et la démission du Premier ministre Li Peng.
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3 mai 2012
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LE 3 MAI 1936
Le Front populaire remporte les élections
Récit d'une grève qui s'est étendue et généralisée, emportant tout ou presque sur son passage, pour laisser à la classe ouvrière des acquis
historiques.
Au milieu des années trente la condition ouvrière est déplorable. La crise de 1929 jette sur le pavé 1,1 million de chômeurs, soit 12% des actifs. Les
salaires baissent de 8 à 20%.
En 1935, le pouvoir d'achat a diminué de 27%. Mais du fond des ateliers gronde une sourde révolte contre l'autoritarisme des patrons, la discipline
plus sévère, la généralisation du chronométrage et des chaînes, les salaires de misère, la lèpre des taudis des banlieues ouvrières.
C'est dans ce contexte que se transforme le paysage syndical. En septembre 1935, la CGT-U, la confédération d'obédience communiste décide de revenir à
la "Vieille Maison". Cette attitude découle en fait de la décision du PCF, qui, appliquant les consignes de Moscou, s'oppose déormais à Hitler et Mussolini. La "réintégration" se traduit par
une fusion, effective lors du congrès de Toulouse, en mars 1936. Les "Unitaires" ès qualités obtiennent deux places au Bureau confédéral: Benoît Frachon et Julien Racamond, marque d'une
organisation en tendances, contraire à l'esprit de la CGT.
La CGT ainsi réunifiée demande le passage de la semaine de 48 heures à 40 heures, sans diminution de salaire. Le patronat refuse arguant de la
concurrence étrangère. En ce début de printemps 1936, le climat social est calme. En revanche, le climat politique est plus tendu. Réunies dans un front populaire, les gauches abordent les
élections législatives du 26 avril et du 3 mai avec optimisme.
Impatient, le mouvement social ne va pas attendre le résultat du deuxième tour. Les manifestations du 1er Mai sont imposantes. Pour avoir chômé le 1er
Mai, des syndicalistes, ouvriers des usines d'aviation Bréguet au Havre et Latécoère à Toulouse, sont licenciés dès le lendemain.
Le 3 mai, le front populaire remporte les élections avec 376 sièges (147 SFIO, 106 Radicaux, 72 PCF, 51 socialistes
indépendants) contre 222 aux droites. Mais constitutionnellement, Léon Blum doit attendre un mois pour former son gouvernement. Les Bréguet et les Latécoère n'attendront pas. Le licenciement
des syndicalistes a été la goutte d'eau de l'autoritarisme patronal dans le vase des rancœurs ouvrières. Le11 mai, 600 ouvriers de Bréguet occupent leur usine, imités le surlendemain par les
Latécoère. Le 14 mai, la région parisienne entre dans la danse. Les ouvriers de l'usine Bloch de Courbevoie font la grève sur le tas. Désorientés par la victoire du Front populaire, apeurés par
ces occupations pacifiques et spontanées qui empêchent tout lock-out et embauche de jaunes, déçus par les forces de l'ordre qui ne sont pas envoyées contre les grévistes, les patrons cèdent
rapidement. Dès le 15, Bloch accepte des augmentations de salaires, le paiement des journées de grève et l'instauration de congés payés. Mais rien n'y fait, le mouvement se propage comme une
traînée de poudre. La base et les dirigeants syndicaux multiplient les demandes d'un salaire minimum, des 40 heures et l'instauration de délégués du personnel.
Le 28 mai, ce sont les 35 000 Renault qui occupent leurs ateliers suivis par toute la métallurgie parisienne: Caudron, Chausson, Citroën, Farman,
Fiat, Talbot... Un accord est vite trouvé chez Renault où le travail reprend dès le 30 mai.
Début juin, c'est l'ensemble du pays qui est touché. Les grèves venues de la base touchent la métallurgie, la chimie, le textile, les grands magasins,
les cheminots et les PTT. Les grèves touchant les mines, le bâtiment et les cafés-restaurants sont décidées par la direction de la CGT.
La Confédération générale de la production française prend peur. Elle entre en contact avec Léon Blum, qui vient de former son gouvernement, et lui
demande d'organiser une entrevue avec la CGT. Cette dernière, qui a refusé d'entrer dans le gouvernement Blum au nom de la charte d'Amiens, accepte la rencontre qui débute le 7 juin à 15 heures
à l'Hôtel Matignon. Les accords sont signés dans la nuit. Ils serviront de canevas pour négocier les conventions. Cette première grande victoire du syndicalisme n'entraîne pas une reprise
immédiate du travail. Le 9 juin, le bâtiment débraie. Le 11, il y a encore deux millions de grévistes, le jour où Maurice Thorez lance son fameux: «Il faut savoir terminer une grève». Le 12, la
métallurgie parisienne reprend, mais début juillet il reste encore 200 000 grévistes.
Le 14 juillet 1936, une manifestation monstre célèbre dans une belle unanimité la prise de la Bastille, la fête de la Fédération et les accords
Matignon. Charles Maurras, de l'Action Française, parlera de «la lie des faubourgs, mêlée à l'élément juif métèque».
Les grèves de 1936 voient pour la première fois un vaste mouvement d'occupation ouvrière, sans arme, sans violence ni destruction. L'ambiance était à
la fête, affirmant aussi la nouvelle puissance ouvrière. D'un seul coup tout s'arrête, le son de l'accordéon remplace le bruit des machines, sans pour autant basculer dans la grève générale
insurrectionnelle demandée par les journaux d'extrême gauche comme La Lutte Ouvrière (trotskiste), Le Libertaire (anarchiste) et la Révolution Prolétarienne (syndicaliste
révolutionnaire).
D'un million d'adhérents en mars, la CGT passe à cinq millions de membres en juin. C'est dans les branches où elle était peu représentée qu'elle
progresse le plus.
Chez les dessinateurs industriels elle passe de 500 à 80 000 adhérents, dans la chimie, de 4 000 à 200 000 et dans la métallurgie, de
50 000 à 780 000, dont 700 à 25 000 chez Renault. C'est donc dans le secteur privé que le mouvement a été le plus vaste et le plus profond. La fonction publique, contente du
gouvernement de Front populaire en qui elle se reconnaît, est plutôt restée en retrait de cette lame de fond.
Mais le patronat n'a pas regardé les bras croisés, en spectateur impuissant, l'expérience de 1936. Affolé en mai, sonné en juin, il est déjà plus
vigoureux en septembre et d'après l'expression de l'historien Jean Bouvier, «en pleine forme en février 1937».
Après le premier été des congés payés, le gouvernement Blum marque "la pause". Les projets de retraite des vieux travailleurs, de fonds national du
chômage et d'échelle mobile des salaires sont abandonnés.
Pourtant les grandes grèves de 36 ne furent pas qu'un feu de paille. Elles ont profondément marqué l'imaginaire collectif du mouvement ouvrier et du
syndicalisme français.
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2 mai 2012
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LES 2 MAI...
Le 2 mai 1808
En Espagne, éclate à Madrid une émeute que Murat réprime férocement.
Le 2 mai 1933
En Allemagne, les SA et les SS occuppent toutes les permanences et les locaux des syndicats. Les dirigeants sont arrêtés. Beaucoup périront dans les camps de
concentration.
Le 2 mai 1943
En France, parution au Journal officiel de l'État français d'un "train" d'arrêtés créant les premiers syndicats uniques.
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1 mai 2012
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Le 1er mai 1891 : La
fusillade de Fourmies
Le 1er mai 1891, à l'issue d'une journée de grève et de manifestations, la troupe tirait sur la foule désarmée, devant la mairie de la ville de Fourmies,
département du Nord.
Il y eut neuf morts, tous ouvriers des filatures. Le plus jeune n'avait pas douze ans.
Ce 1er mai, journée de lutte internationale des travailleurs, décrétée par l'Internationale ouvrière en 1889, faisait suite cette année-là à une série de
grèves dans les filatures de Fourmies et à la création des premiers syndicats et groupes du Parti Ouvrier dans cette localité. Les journées des ouvriers étaient fréquemment de onze heures, le
travail des filatures de laine très insalubre et dangereux, les patrons venaient de réduire les salaires. Et surtout la classe ouvrière se manifestait de plus en plus, à Fourmies comme partout
ailleurs, ses organisations et sa conscience grandissant. En avril Paul Lafargue, un dirigeant socialiste, était venu faire des conférences à Fourmies et aux alentours, réunissant plusieurs
centaines d'ouvriers et renforçant encore le moral de la poignée de militants locaux. La grève du 1er mai fut quasi générale dans les filatures de la ville.
Dans ces conditions la fusillade, loin de briser le moral des ouvriers comme l'escomptaient les patrons, les jeta dans la grève. Le 4 mai, des milliers
d'ouvriers, venus à pied de toutes les communes environnantes, convergèrent vers Fourmies pour les funérailles. Ce jour-là le drapeau rouge fut arboré pour la première fois dans les rues de la
ville.
La grève continua encore quelques jours, dans une ville mise en état de siège par l'armée. Les travailleurs, encore mal organisés, reprirent atelier par atelier
sans avoir rien obtenu. Rien, sauf le plus important : la conscience de classe, qu'ils manifestèrent en adhérant dès lors en grand nombre au syndicat et au Parti Ouvrier.
La journée internationale de lutte du prolétariat, au-delà des revendications immédiates des travailleurs, au premier rang desquelles les huit heures, était à
cette époque une démonstration politique de l'Internationale ouvrière et de ses partis. Ainsi l'appel à manifester publié par le Parti Ouvrier en avril affirmait : « Le 1er mai, les
frontières se trouveront effacées et dans l'univers entier on verra uni ce qui doit être uni, et séparé ce qui doit être séparé : d'un côté les producteurs de toute richesse, que sous couleur
de patriotisme on cherche à jeter les uns contre les autres ; de l'autre les exploiteurs de tout ordre. » À Fourmies, le 1er mai 1891, la séparation fut nette et sanglante.
Le massacre souleva une vague d'indignation. D'autant plus que le gouvernement républicain ne trouva rien à redire à l'officier qui avait commandé le feu, au
sous-préfet qui lui avait tenu la main et au patronat local qui avait exigé que des troupes fussent envoyées à Fourmies. En revanche Culine, le fondateur du Parti Ouvrier et des syndicats à
Fourmies, et Lafargue, l'orateur socialiste, furent arrêtés et condamnés respectivement à six ans et un an de prison pour incitation à l'émeute.
Il fallut douze années pour obtenir l'autorisation d'ériger un monument en mémoire des fusillés de Fourmies. Le 3 mai 1903, jour de l'inauguration, des
milliers de travailleurs vinrent rendre hommage aux leurs. Tous les partis de l'Internationale étaient représentés. Le journal « Le Socialiste », organe central du Parti Socialiste, rapporte
ainsi l'intervention de Vaillant, ancien communard et dirigeant socialiste : il « rappela les massacres accomplis par les bourgeois depuis les journées de juin 1848 et la Commune. Contre la
puissance que donne à la classe dominante le pouvoir politique, l'organisation ouvrière ne suffit pas. Il faut que le prolétariat s'empare de ce pouvoir pour en user dans son intérêt. »
120 ans plus tard, les travailleurs, à Fourmies comme ailleurs, auraient avantage à se souvenir non seulement des conditions de vie de leurs anciens et de la
fusillade qui accueillit leurs revendications, mais encore du texte de l'appel à manifester et des conclusions que Vaillant tira du massacre.
Ils sont toujours d'actualité.
Source LO, Paul GALOIS
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1 mai 2012
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(...) / (...)
Le 1er mai revendiquait l’instauration de la journée de 8 heures.
Mais même après que ce but fût atteint, le 1er mai ne fût pas abandonné.
Aussi longtemps que la lutte des travailleurs contre la bourgeoisie et les classes dominantes continuera, aussi longtemps que toutes les revendications ne
seront pas satisfaites, le 1er mai sera l’expression annuelle de ces revendications.
Et, quand des jours meilleurs se lèveront, quand la classe ouvrière du monde aura gagné sa délivrance, alors l’humanité fêtera probablement aussi le 1er mai,
en l’honneur des luttes acharnées et des nombreuses souffrances du passé.
Rosa Luxemburg,
Sprawa Robotnicza, 8 février 1894.
Titre original : Jak powstalo Swieto Majowe.
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1 mai 2012
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13:33
· L’internationale est le chant symbole des
luttes sociales à travers le monde, dont les paroles furent écrites par Eugène Pottier, en juin 1871, en
pleine répression de la communne de Paris. Elle fut détournée de 1918 à 1944 comme hymne national de l’URSS. Elle est chantée à tous les congrès FO, car cela reste le symbole des luttes
sociales.
·
Le drapeau rouge évoque
depuis 19871 le sang versé par les ouvriers. Il n’a ni faucille, ni marteau.
·
Le mot camarade, se dit d’une personne avec laquelle l’on partage un ou plusieurs centres
d’intérêt. Il est utilisé par les syndicalistes comme une poignée de main entre gens de mêmes conditions.
·
Le
1er mai : est le symbole des luttes sociales.
.
Ne rien oublier pourtout comprendre.
D. Garnier, in le Blog de D.
Garnier
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