Le hard discounter a publié ses premiers comptes annuels, avec un bénéfice net ajusté en hausse de 14%. Mais il se prépare une année compliquée dans la péninsule Ibérique.

Huit mois après sa scission de Carrefour, le groupe espagnol de hard-discount Dia s’est montré satisfait de ses premiers résultats annuels en solo. « Nous avons rempli nos objectifs financiers fixés lors de notre introduction en Bourse (réalisée le 5 juillet 2011, NDLR)  », s’est félicité, hier à Madrid, Ricardo Curras, son directeur général. L’enseigne a effectivement vu son chiffre d’affaires progresser de 3,5 % en 2011, à 9,78 milliards d’euros, son résultat opérationnel (Ebitda) dépasser les 540 millions d’euros (à 558 millions, + 11 % ) et le nombre de magasins franchir la barre des 6.800.

Le bénéfice net ajusté - c’est-à-dire hors éléments exceptionnels comme la vente des activités en Grèce -a lui augmenté de 14 %, à 156,2 millions, ce qui permettra à Dia de reverser à ses actionnaires un dividende de 0,11 euros bruts par action (47 % des bénéfices).

Les résultats ont été salués en Bourse (+ 6,26 % pour le titre à la clôture). La très forte progression des ventes dans les pays émergents contraste avec les difficultés rencontrées par Dia en Europe.

Dans la péninsule Ibérique - l’Espagne et le Portugal représentent la moitié du chiffre d’affaires -les ventes ont quasiment stagné (+ 0,2 % ) à surface comparable. Il faut toutefois replacer ces chiffres dans le contexte récessif au Portugal, où l’économie s’est contractée de 1,5 % en 2011, et en Espagne, où le PIB a reculé de 0,3 % au quatrième trimestre. L’année 2012 s’annonce « compliquée  » en Espagne, a reconnu Ricardo Curras, mais Dia a les moyens de « croître au-dessus du marché  ». Le hard-discounter lancera, demain, sur son marché domestique, une nouvelle campagne publicitaire avec un slogan repensé. Mais c’est en France (un quart du chiffre d’affaires) que Dia enregistre ses plus mauvaises performances. L’année dernière, les ventes ont chuté de 6,7 % à surface comparable.

Baisse des prix

Afin d’ « d’inverser la tendance dans les prochains mois  », le groupe espagnol a mis en place un plan de bataille comprenant une baisse des prix de 1 % et le développement de la notoriété de la marque Dia autour du prix bas. L’enseigne doit achever au cours du premier semestre la transformation des Ed et continuera de fermer des magasins cette année, après 20 fermetures nettes en 2011 (89 fermetures de magasins intégrés et 69 ouvertures de franchisés).

Enfin, le hard-discounter a connu une « année magnifique  » dans les pays émergents (Argentine, Brésil, Turquie et Chine), qui représentent le quart restant du chiffre d’affaires. A surface comparable, les ventes ont progressé de 15,2 %. C’est dans ces pays que le groupe ouvrira la plus grande partie des 425 à 475 nouveaux magasins prévus en 2012. Dia maintient en effet son objectif d’atteindre un réseau de 8.000 magasins en 2013, contre 6.833 fin 2011. Cela suppose même « un coup d’accélérateur  », a reconnu Ricardo Curras. Pour ce qui est des ventes, le hard-discounter table sur une augmentation globale comprise entre 4% et 6% en 2012.

Jessica BERTHEREAU, Les Echos, 29/02/2012